Cette régate « 680 Connexion », organisée par le CVA pour l’association des Jouët 680, est la plus importante de la saison puisqu’elle voit s’affronter la fine fleur des Jouët 680 du bassin d’Arcachon depuis 2004 ou 5. L’Iboga est titulaire définitif du 1er trophée mis en jeu par la Voilerie du Bassin, acquis au bateau qui a gagné 3 années consécutives : 2009, 2010 et 2011.
C’est la 5e sortie du bateau cette saison. Bonne excuse pour justifier que par 2 ou 3 fois au cours de la régate, j’aie été surpris par la présence de bancs de sable sur la route, à Bernet, à Bancot et à l’entrée du chenal de l’île. Heureusement sans dommages. Mais non sans dégradation de la qualité de la trajectoire pourtant stratégiquement anticipée… Peut être avais-je seulement négligé que nous allions courir à marée basse par coefficient 101 ?
Mais par le début.
Les adieux à Jacques, skipper par intérim de l’Iboga estival. À 9h du mat sur la plage au Ferret. RV avec l’équipage ; James a fait un détour par Marcheprime pour venir de Lacanau, ça commence bien ! Fred, on voit son T4 mais lui ? Ah, si, sur son paddle, là bas vers les parcs : il pèche ! Entre surfers, je pense qu’ils vont s’entendre mes équipiers du jour ;) Navette crawl pour aller chercher le bateau au corps mort. Embarquement. Le temps d’établir les voiles, remontée au moteur le long des parcs du Ferret. Appuyé sur la GV, jusqu’aux Américains. Le vent est NW comme annoncé, dans les 20 nds. Le courant de marée descendante, dans les 4nds. Traversée vers la balise Bancot puis longer les parcs en direction d’Arcachon. Au portant le bateau avance bien malgré le courant. Mes équipiers font connaissance autour du café du bord et des croissants de Fred.
Il est 11:00 quand nous entrons dans le port sous génois seul (jusqu’au quai de pèche). Amarrage au ponton R. CVA. Retrouvailles avec les camarades de Jouët. Formalités d’inscription. Brieffing des équipages. Retour au bateau. Raffistolage d’un chandelier qui ne tient plus (sacré vieux rail de fargue bouffé par la corrosion quand ce n’est pas martyrisé par les chocs de bateaux dérivant…) Préparation du gréement de spi et formation théorique du n°1 et du pianiste. Un peu de « stratégie » sur la carte pour anticiper le parcours par rapport au courant. Et en route pour la ligne de départ ! Dans l’entrée du port, drossé au perré, un camarade en mauvaise posture. Panne de moteur certainement. Un autre bateau plus manœuvrant fait une boucle pour le tirer de là. Galères de débutant. On a tous connu ça…
La GV sous 1 ris. Le génois. Croiser derrière la ligne avec la vingtaine de bateaux engagés. Et puis les bateaux partent. Alors on les suit :-) Et oui : pas de chronomètre, pas de VHF pour écouter le comité et pas d’attention non plus… Autant pour la stratégie :-)
Quelques virements de bords pour longer Arcachon. La flotte s’étire déjà entre ceux qui font de belles trajectoires, et les autres. Tandis que la pluie arrive, et que la visibilité se dégrade — on ne voit plus le Ferret — cap sur la bouée 13, marque de parcours à laisser à tribord. Le temps d’un tribord amure assez long, James nous remonte des sandwiches bienvenus. Mais quoi sur la route ? Le banc de Bernet ! Ah, oui c’est vrai, on est bientôt à marée basse… Oups ! (« stratégie » oui oui oui…) Bref on loffe et autant pour la trajectoire. Passée la 13, remontée, encore pas mal de courant, à contre, maintenant. Alors là, pour le coup, une belle trajectoire puisque nous avons rattrapé la flotte des Jouëts au niveau de Bancot.
Mais… pourquoi ils loffent tous comme ça ? Oh, oui, c’est marée basse au fait : le Bancot, il est très long aujourd’hui… (Merci Jo). De son côté, Patrick, sur Galip, a pris une option qui s’avèrera payante : longer au plus près les parcs à l’entrée du Courbey : moins de route, moins de courant. Bravo.
Le chenal de Piquey, RAS sauf que le vent a pas mal faibli là. L’approche de l’entrée du chenal de l’île. Encore un banc et un concurrent y a planté sa quille. Classique. Sur les autres, les spis s’envolent. Sur l’Iboga aussi. Chenal de l’île sous spi. Vu de l’Iboga, les positions sont stables. Peut-être que nous grattons un peu sur les premiers. Rien de flagrant.
Mais l’approche de la pointe du Congre va être fatale à notre classement puisque là, le gouvernail se dérègle : plus moyen de garder la lame bien compensée. Le vent forcit. Il ne va pas être possible de conserver le spi au travers dans Mapoutchet. Aïe aïe. On décompose : affalage, éclaircir le pont, renvoi du génois. Pendant ce temps, 2 Jouët sous spi nous ont passé. Mais on ne lâche rien. le spi est préparé et renvoyé dès la sortie de Mapoutchet, pour le dernier segment de la course.
Un empannage plus tard, l’Iboga passe la ligne. Quelque chose comme 5e parmi les Jouët. Déjà ? Nous n’avons pas vu le temps passer.
Edit du 2/09 : Pour tout savoir sur la course vu des autres concurrents : le compte rendu de l’association des Jouët 680.
Retour dans le port. La bière et les on refait la course, au bar du CVA. Les congratulations aux 3 premiers : Galip, Bonaire (qui cède le trophée cette année), et la Bulle. Arrive notre équipière pour le retour : Manou. Après la remise des prix, il ne faut pas tarder parce que le courant de face ne va pas nous aider pour rejoindre le Ferret.
Finalement, grâce au vent soutenu, à la bouteille de Gewurstraminer et aux tranches de chorrizo des Capus, les conversations allant bon train, après un bord en travers du chenal et un long bord tribord amure face au soleil, l’Iboga rallie la plage du phare. Combien de temps ça a pris ? Qu’importe. Il est quelque chose comme 20:00.
Débarquement du matériel et des équipiers, certains plongent, une autre se fait porter. Remise du bateau au corps mort et navette cette fois ci sur le SUP1 de Fred. C’est rigolo aussi.
La journée se finira plus au nord, à Lacanau, mais c’est hors chroniques.
En tout cas un grand merci à mes équipiers pour m’avoir accompagné dans cette belle marée de 10 heures sur l’eau avec émotion, concentration, passion et amitié.
PS. : pas de trace GPS, et même pas de photos de la journée, à moins que mes équipiers ne m’en envoient…
stand up paddle, la nouvelle coqueluche des glisseux de l’extrême comme des estivants de bord de plage ↩