Cette année, un équipage inédit aussi, dans sa composition. Sur la foi des prévisions météo qui annoncent des vents faibles, j’avais pris le parti d’un équipage léger. Nous serons 3 donc. Poste à bord négocié depuis l’édition 2010, Delphine. Depuis l’an dernier, cette équipière déjà qualifiée a surmultiplié son CV voile en embarquant régulièrement sur le 15m JI Tuiga (plan Fife 1909, 23m, 390 m2 de voile…) en Méditerranée. Et le bleu de l’équipage, recruté sur les quais de bordeaux, un vieux loup de mer, Frédéric. Autant le dire tout de suite : ça s’est super bien passé. Mais le vent plus présent que prévu a mis à rude épreuve la résistance de l’équipage et nous serons 4 pour les prochaines 18 heures.
Les autres spécificités météo de l’édition 2011.
Coef 88 : un courant qu’il sera difficile d’étaler quand nous l’affronterons de face.
Nuit sans lune.
La première traversée vers Arc. partie au moteur (ça commence bien) partie sous voile. Ah, enfin, le premier essai du nouveau génois tout neuf :-) Ça craque, c’est beau. Traçage des marques sur la drisse de palan de dérive et briefing de l’équipage sur le réglage de la dérive selon les allures et la force du vent. Premier casse-croûte. Installation au fond du port pour les formalités. Pour une fois, il n’y a rien à acheter / installer in extremis sur le bateau. Même la girouette est à poste en tête de mât, les feux de navigation amovibles sont (presque) prêts à être installés.
Formalités au CVA.16:00, départ pour la ligne. Premier bord face au « vent ». On se rend vite compte que sans le moteur, nous n’arriverons jamais au droit de la jetée Thiers pour le départ. Plus fort le moteur. C’est que le jus, il ne rigole pas. Pan ! 17:00. Moteur coupé, l’Iboga pas trop mal placé pour un départ au vent de la ligne, près du bateau comité. Un poil en retard mais position idéale. Oui, bof…
Le vent NW mais taquin se réduit au strict nécessaire pour étaler le courant. Total : au lieu de faire route vers le cap du bateau, nous dérapons inexorablement plus ou moins le long de la ligne sans la passer, ainsi jusqu’à la bouée sous le vent. Et à tirer un bord dans l’autre sens… Il nous faudra 1 heure pour passer la ligne. Et 5mn pour la repasser à l’envers. Comme ça pendant 2 heures au total. La trace GPS est éloquente.
Un premier tour plein de rebondissements
Finalement, ce n’est que la fin du jusant qui nous autorise à commencer la régate. Une fois surmontée l’épreuve du départ, c’est la descente vers la bouée du Pyla et là, 2e épreuve : la marée baisse maintenant, nous avons le courant dans le pif pour remonter jusqu’à Bélisaire. Là, je dois avouer que je ne suis pas mécontent de ma tactique (voir la trace GPS) : tirer face au vent dès le passage de la bouée, assez haut pour que le bord travers au courant nous porte directement à Bélisaire.
Ça se passe exactement comme ça, et malgré devoir laisser de l’eau à la bouée à un Surprise qui arrive à notre vent (la lui devons-nous ? ☑ un jour, lire les règles de priorité en régate…) et, en dépit des coups de frein causés par les vagues de cet abruti qui traverse la flotte avec son White Shark, nous parvenons à faire passer l’Iboga à la bouée. Ça n’a lair de rien, mais nous serons le seul bateau de notre catégorie à passer cette bouée directement. Un gros atout pour le classement.
Ephémère satisfaction car nous devrons rapidement mouiller l’ancre à l’approche, pénible, du Grand Banc, faute de vent. heureusement, pas trop longtemps car enfin le vent s’établit et nous permet, après un 1er tricotage le long du grand banc de boucler notre 1er tour… en plus de 5 heures !
Nuit sans lune
Le 2e tour est celui des ti-punch et charcuteries des Capucins, mais très rapidement il faut remonter les manches car une fois encore le passage de Bélisaire est tout sauf gagné d’avance et, instruit par les trajectoires déplorables de ceux qui affrontent le Teychan de front, notre tactique est de remonter jusqu’à la Vigne (attention aux bancs ! c’est presque basse mer et la nuit n’arrange pas la visibilité) pour approcher du Grand banc en contournant le Bancot (attention aux bancs !) et engager quelques tricots puis piquer vers le port. Et le 2e tour est bouclé.
Marée montante de nouveau. le vent d’est-NE est installé. Les bords CVA – Pyla à contre courant, lentement, sous spi ; les trajets Bélisaire – CVA au près, grands bords courant aidant. Ainsi le 3e, le 4e et le 5e tours tandis que le jour se levait sur la course. Pendant ces bords nocturnes, Delphine fait le guet à l’avant. Fred annonce sous le vent. C’est que nous croisons des concurrents bien plus rapides que nous… Réduction de la voile d’avant pour les bords de près du 4e tour ; envoi du spi pour le portant et préparation du génois. Dans le 5e tour, après avoir passé Bélisaire le vent s’est levé fort et avec notre voilure complète, Delphine à la barre, l’Iboga à la rue. Il faut réduire. Trop de temps passe avant que je me décide à prendre un ris. Et nous voilà renvoyés vers le Moulleau au lieu de bien remonter vers Arcachon. Distance perdue. Fatale à notre classement.
Le 6e tour, inachevé, de nouveau au descendant. La rencontre avec l’ami Stéphane Scotto, qui a passé la nuit au Mimbeau après avoir réalisé une belle vidéo originale de la course, et qui viendra prendre quelques clichés de l’Iboga à la bouée Pyla. Pas si radical que La Vigne, mais un bord dans le Piquey, jusqu’au Bancot, pour aller ciseler 22 virements de bords à ras des piquets. Mais 11:00 s’approchent et nous traversons tant bien que mal le chenal pour nous trouver à l’heure fatidique peu avant la jetée Thiers.
Un peu fatigués, il faut avouer, après cette nuit non seulement blanche, mais active. Retour au port d’un coup de moteur. Formalités. Point avec quelques camarades de Jouët. Et retour d’un coup de moteur car bien sûr le vent est tombé, jusqu’au Ferret. Là bas, c’est marée basse. Équipage remercié pour son investissement et sa bonne humeur dans l’épreuve, et libéré. Iboga à l’ancre et en attendant que la marée me permette de rallier le mouillage, une bonne baignade, un peu de rangement et une grôsse sieste.
Et le classement alors ?
Pour finir sur une note anarcho-sportive, le classement. Alors soyons clair : je ne comprends rien aux catégories du CVA. Pourquoi par exemple, ne sommes nous pas dans la même catégorie que les Sun 2000 ? Pourquoi sommes-nous dans la même que les BJet ? Donc moi, je prends les résultats et je refais Ma catégorie. La seule qui m’intéresse.
IDENT_1 | CAGNARD | NOM DU BATEAU | TYPE | SKIPPER | CLA | DISTANCE REELLE |
FRA 35837 | 151 | VOGUE | FIRST 21.7 QR | COLLINET DAVID | CA3 | 48,75 |
FRA EA | 72 | PABLO | SUN 2000 | DUFETELLE NICOLAS | CA3 | 48,25 |
F K | 55 | PARADOXE | DJINN 7 | THOMAS GAILLY | CA3 | 48,10 |
FRA EX | 95 | JEFICCAU | JOUET 680 DER | LAFON JEAN FRANCOIS | CA2 | 48,10 |
FRA 37980 | 35 | MARLOTTE 4 | FIRST 21.7 QR | DE GALZAIN PHILIPPE | CA3 | 48,00 |
FRA AAAN | 69 | ANGE | SUN 2000 | CHABELLARD GEORGES | CA3 | 48,00 |
FRA EP | 31 | CUERNAVACA | DJINN 7 | HAMON JEROME | CA3 | 47,95 |
FRA EM | 76 | ALEGRIA | SUN 2000 | CHENUS JEAN | CA3 | 47,90 |
40 | 40 | CAYE VERTE | DJINN 7 | DABIS FRANCOIS | CA3 | 47,70 |
969 | 11 | LASCAR | FIRST 211 QR | BEAUGIER ALBERT | CA3 | 47,60 |
165 | 79 | LIBERTO | BLUE DJINN | DUBOURG DENIS | CA2 | 47,50 |
158 | 115 | SAUVETERRE DE GUYENNE | DJINN 7 | CARLES MATHIEU | CA3 | 47,50 |
7682 | 130 | IBOGA | JOUET 680 DER | BODIN FRANCOIS XAVIER | CA2 | 47,50 |
FRA 37975 | 37 | GALIP | JOUET 680 DER | LUCAS PATRICK | CA2 | 47,20 |
FRA AAAH | 12 | ERAK | SUN 2000 | ORGUEIL PATRICK | CA3 | 39,70 |
FRA ZH | 70 | PILPOUZ | FIRST 18 QR | DELOT THOMAS | CA1 | 39,60 |
FRA AG | 90 | SAINTE LUCIE II | SUN 2000 | BANVILLET ALEXIS | CA3 | 39,40 |
1051 | 140 | GENI | SUN 2000 | JEAN GERARD | CA3 | 39,38 |
FRA AAAV | 84 | BAKEA 6 | SUN 2000 | HAUQUIN OLIVIER | CA3 | 39,10 |
FRA 37977 | 59 | GALERNE | JOUET 680 DER | THOURAUD MICHEL | CA2 | 38,50 |
FRA L | 139 | ENTRACTE | JOUET 680 DER | JEUNE HENRI | CA2 | 37,95 |
FRA 37851 | 23 | IDEFIX | SUN FAST 20 | CHAZEAU JEAN | CA2 | 37,80 |
105 | 96 | POLLEN | BLUE DJINN | BOURDEAU DIDIER | CA2 | 36,20 |
9 | 154 | BOL D’AIR | FLIGHT DREAM | ARNOUX VINCENT | RA | 32,50 |
317 | 104 | BIDAOU | BLUE DJINN | DEFFIEUX GERARD | CA2 | 31,10 |
75 | COROL IV | DJINN 7 | RICHER JEAN | CA3 | 24,85 | |
136 | 49 | KANAKIE | DJINN 7 | SARRAUD JOEL | CA3 | 22,80 |
F Q | 109 | MAKAVALULE | FIRST 21.7 QR | LELONG XAVIER | CA3 | 21,90 |
Résultat, donc : 13e sur 28, soit mi-classement. Une habitude. Rarement fait mieux. 2e des Jouët 680. Bravo Jef, bravo aussi Patrick qui m’avez collé au train jusqu’à la Faute d’avoir tardé à réduire au 5e tour. Et 47,5 miles parcourus, soit (seulement, à peine) 1,25 mile de moins que le 1er (de Mon classement).
Pas de quoi me démotiver pour aller chercher le trophée des 680, en août !
Un grand merci pour les photos à
Stéphane Scotto www.stephanescotto.com/
Jacques Rouaux – www.vues-aeriennes-bordeaux.fr/2011/07/regate-18-heures-a…
Google, Garmin et GPS Visualizer pour la photo aérienne
Complément d’informations : les 18 heures d’Arcachon vus d’autres bateaux ou de la côte…
Le First 35.5 Arcachon Boat Sitter
Le petit bac à voile orange Julie-Marie »
… si vous en avez un, n’hésitez pas à le signaler en commentaire.