À peine rentré de Corse (je vous recommande : l’extrême sud) un peu en manque de navigation, malgré une session de kitesurf et une traversée A/R vers la Sardaigne, l’occasion est trop belle avec ce beau temps qui règne sur le bassin.

À bord : Manou (son site emmroques.com) et Julie (son blog juliebodin.fr).
C’est PM+3, marée montante, vent SW mou, très mou. Pas trop d’option : suivre le jus.
Julie à la barre pour le départ sous voile et la traversée des mouillages en plein courant. Manou à la bannette. Remontée du chenal de Piquey. Jusqu’à la hauteur de Piraillan. Cap sur l’île, le quartier privé, à travers parcs (c’est bientôt marée haute) et mise à l’ancre sur fond sableux à une centaine de mètres du rivage de l’île. Pas trop de monde. Mouillage parfait.

Baignade, casse croûte, bain de soleil… Jusqu’à ce que la renverse soit bien engagée.

Retour sous voile, un trajet atypique : le demi tour de l’île par le sud, traverser l’estey d’Afrique, parcourir Pelourdey, toujours Julie à la barre, traverser le champ de plaisanciers agglutinés autours des cabanes tchanquées, s’extraire de la meute par Gahignon (le gros con qui met la poignée de gaz en coin à 1m derrière nous /-), le lof pour enquiller Mapoutchet, les 2 ou 3 longs bords de près dans la marmite du chenal du Teychan entre Arcachon et la bouée 14 rouge, la bonne adonnante qui nous permet de traverser le chenal de Piquey, la descente emporté par le jus jusqu’à l’entrée de l’escoure du phare, la manœuvre un peu scabreuse (j’ai repris la barre, là) pour traverser les mouillages dans ce courant et avec un vent irrégulier (pourvu qu’il ne mollisse pas quand je suis dans l’axe d’une bouée…), les 2-3 bords avec la main sur le palan de dérive, entre bateaux mouillés, bancs de sable et baigneurs, ainsi jusqu’à la bouée accrochée sans faillir par Manou à la gaffe.

Timing parfait. Le temps de ranger le bateau et de traîner en profitant de cette magnifique lumière, et en attendant de pouvoir finir à pieds presque secs… Et au total un grand bonheur d’avoir partagé cette marée avec ces êtres chers.

Pour mémoire, temps de moteur cette marée : 0 mn, consommation : 0 l. Pas eu même besoin de transvaser la nourrice d’essence rechargée par le commandant par intérim Jacques (bientôt inch allah, ses chroniques off de l’Iboga).

À noter ce dimanche : le remplacement de la chaîne de corps mort. Avec l’aide de Jacques, sciage de la manille haute coincée, dépose de la vielle chaîne de 6m dont les maillons ne tiennent qu’à un fil de 3mm (voire moins) sur les 12mm d’origine, et ceci en partie haute car les maillons bas sont presque intacts… Pose de la nouvelle chaine de 12mm, 4 m de long. Ça brille ! Commentaire du patron du Pétrel, mon voisin de mouillage et observateur des choses de l’escoure : « Sage décision ». Je te crois !

Autrement, au chapitre des déconvenues, l’état du rail de fargue bâbord, à l’avant : salement tordu, la liaison coque pont affaiblie… Mais quelle vérole de bateau d’innocent est venue s’accrocher et ainsi amocher mon vieux bateau ? Pfff… C’est décidé, le prochain hivernage sera l’occasion d’un gros chantier de dépose complète des chandeliers, rails de fargue, assainissement et renforcement de la liaison coque-pont et repose. J’ai le temps de faire un stage fibre d’ici-là… Et trouver des tronçons de rail de fargue pour remplacer les parties trop tordues.