Encore une nuit à Arguin !

Et bien voilà cette nuitée a été conforme à ce que l’on pouvait en attendre. Finalement nous n’avons pas retrouvé de camarades #NNDD ou apparentés puisque chacun de ceux qui étaient sur l’eau avaient qui un programme, qui une réalité météo peu propice aux déplacements à la demande. Entendre : avec ce courant pas très faible contrairement au vent, pas évident d’aller où l’on veut quand on veut. C’est ainsi que de mobile en VHF, j’ai pu avoir un contact avec le vaillant Lolo de Bonaire, qui a fini échoué à Afrique après son courageux appareillage matinal, et en fin de journée, croisant devant le Moulleau, le sémillant patron du Sun 2000 Mouille-Col ; dialogue : « — mais pourquoi moi j’ai du vent et pas toi ? — C’est que je suis à la cape Jean-Louis — Ah, je comprends… »

La marée avait commencé samedi en fin d’après midi, après un tardif déjeuner estival à l’ombre des pins ferret-capiens. Embarquent à bord de l’Iboga : Manou, mon équipière, et Jacques, Vincent et Thibault. Avant d’appareiller pour la marée, une escale technique dans le Mimbeau à l’abris du resac pour quelques bricoles : juste monter au mât chercher la drisse de génois, resserrer, régler et sécuriser les haubans. C’était plus que nécessaire : le hauban sous le vent complètement démonté en pleine nave, à éviter si on peut… Mais maintenant avec du caoutchouc autovulcanisant pour bloquer les contre-écrous, ça devrait faire la saison. Débarquement des assistants techniques. Et voilà l’Iboga parti pour Arguin, un ris dans la GV et génois en grand, au portant, Manou à la barre tandis que… quoi déjà ? Des trucs à régler ? regarder le paysage ? Commenter les dernières villas Gaume ?
Avec le jus, ça file. Il est déjà temps d’affaler et ferler le génois, lancer le moteur et viser juste pour entrer dans la conche sud d’Arguin. Un peu trop de fréquentation et pas encore d’expérience du site cette saison pour risquer une entrée sous voiles vent de bout.

Voilà l’Iboga beaché à l’endroit habituel. Mais le banc a encore beaucoup changé. Comblée la bassine au fond de la conche nord. Plus vraiment de mouillage abrité du ressac au montant… De nouveau pannonceaux pédagogiques demandent aux visiteurs d’épargner les nids d’huitriers-pie et de bécasseaux variables sur les zones herbeuses. Elles se sont bien développées les zones herbeuses d’ailleurs sur le semblant de cordon ouest du banc…

Encore quelques mn de soleil sur la côte

Encore quelques mn de soleil sur la côte

Une petite reconnaissance à terre. Rencontre avec les amis descendus d’Andernos sur leur cata. Rencontre avec les amis de Bordeaux venus profiter du sunset sur la plage… Mais après les orages des jours derniers, la température est redescendue en dessous de ses normales saisonnières et le ciel est couvert. Rien qui engage à se précipiter à l’eau. À la place, un tour à pieds au sud du banc, puis apéro Ti-punch / charcuteries, belle salade, Bouteille de la Parcelle 45 et plaisir de profiter du coucher de soleil normal… Arguin, quoi.

La nuit. Le vent NE assez fort, le ressac de la PM en fin de nuit. Le bateau un peur chahuté. Puis avec le descendant, retour au calme pour finir la nuit à plat sur le sable.

Le matin et sa baignade dans les vagues des passes. Gros kif. Le thé dans le cockpit en attendant que les nuages s’écartent. Ça prendra quand même la matinée avant de voir revenir le soleil. Pendant ce temps, lecture dans le bateau, promenade jusqu’à la ZPI au nord, reconnaissance de la nouvelle topographie du banc…

Et pique nique à bord tandis que les estivants débarquent en nombre de leurs semi-mous : glacières, parasols, cris, manœuvres plus ou moins esthétiques…

Il est temps de quitter ce mouillage surchargé. Une belle manœuvre de départ sous voiles au milieu de la flotte. Quelque chose comme 15:00. Il reste 2 h de montant, largement de quoi remonter vers le bassin avec la fin du courant. Long bord de près le long de la dune. Bâbord amure et quelques virements pour passer les caouènes au nord d’Arguin en direction de la pointe. Apercevoir le championnat de skimboard à la pointe. remonter bâbord amure jusqu’à la hauteur du Moulleau. Arrêter de jouer avec un vent trop faible pour bien porter : mise à la cape. Vers la jetée, le comité de course des régates de voiles traditionnelles tentent de donner des départs. Les flottes de pinasses à voile, de monotypes, de bacs à voile et de canots mixtes luttent pied à pied contre un courant fort le long de la plage dans un vent encore plus faible qu’au large. L’épisode de la VHF avec Jean-Louis. Passe à quelques longueurs la pinasse Dubourdieu PinasColada qui traverse le chenal. Iboga Peinard. Lecture au soleil.

Et revoilà un peu de vent. Une remontée nord jusqu’au niveau de la Vigne, puis volte face et la descente, avec le descendant maintenant, au portant jusqu’à l’escoure du Phare. Même raisonnement pour les manœuvres sous voile. Pas assez chaud cette saison pour jouer à ça avec du monde qui se baigne et des rafales de vent très variable. Tout est amené et ferlé. Mais !? WTF? C’est quoi ce bateau de touriste sur mon corps mort ? Et bien voilà : une vedette collée à mon mouillage. Même pas d’ancre dans la baille à mouillage pour que je la dégage. Que faire ? la larguer à la dérive ? Pas très courtois… Nous manifester en espérant que l’impudent remarque nos gestes et rapplique dare dare ? Ça finit par marcher. En fait, c’est le touriste qui avait loué ce bateau qui l’a laissé là, ayant perdu son ancre… Accablement du sympathique loueur…

Mais une dernière baignade et c’est le retour à terre pour de nouvelles agapes, grillades, flacons précieux et autres échanges conviviaux.

Une belle pause entre 2 semaines loin du bassin.