Mordeau à la fetnat

Ce WE de 3 jours a commencé vendredi soir puisque je devais raccompagner Julie en fin d’après midi.

J’avais avitaillé largement dans la matinée aux Capus.

Je me suis installé pour la nuit au corps mort.

Noter que j’ai enfin embarqué le Campa Potti, la Rolls des WC chimiques, reconnue par tous les camping-cariste d’Europe et surtout rendu obligatoire pour bivouaquer sur le bassin désormais (lire les abondants échanges du mois de mars dernier)… Je lui ai trouvé une place dans un bout de couchette, pas trop encombrer… Je ne suis pas sûr encore d’avoir envie de le remplir : ces trucs chimiques ça indispose l’écologiste qui sommeille en moi.

Bon, passées les impedimenta scato-préfectoraliens, une petite salade dans le carré. La chance d’un coucher de soleil embrasant. Une nuit tranquille…

Remarquer la vague, à babord...

Remarquer la vague, à babord…

Et samedi matin comme je n’avais rien à faire, alors je suis allé jouer dans les « grosses » vagues des passes. Contre courant et encore assez rapide, dans cette marée de mordeau (« morte-eau » = petit coefficient de marée, donc petit courant). Passée la pointe, comme c’est presque pleine mer, la houle traverse les bancs en brisant sur le côté de la passe comme chacun sait.

Ensuite je suis retourné au mouillage pour chercher Alice au surf, et puis finalement elle est restée avec ses copines. Je ne l’ai récupérée que le dimanche matin. Alors comme l’ami Jacques consacrait son samedi à l’accastillage de son Lanaverre 510 familial, j’ai relevé l’ancre et j’ai repris mon contre courant mais dans l’autre sens : en direction de Piquey. Toujours un bon vent et du soleil. Voir la trace : tour de l’île clockwise. L’étonnement de cette énorme vedette qui fait des vagues plus grosses que les passes… Avant de planter l’Iboga tout près du chenal à l’entrée de l’escoure du phare, en vue d’un départ sans stress planifié pour le lendemain.

La soirée en terres ferret-capienne et compagnie amicale sort du cadre de ce journal de bord.

Le dimanche, réveil sous la pluie, la fraîcheur d’un mois d’avril. Brrr. Mais je ne peux pas laisser le bateau là où il est autrement, il y aura trop d’eau et ça deviendra pénible la récupération. Donc, sous le ciré, je vais chercher l’Iboga et je le rapproche de la plage profitant de la marée montante. Pendant quoi, le ciel gris se déchire et sporadiquement ne pleut plus que par réflexe, sans conviction. Why not? Les invités sont motivés.

Un coup de bagnole pour prendre Alice à Piquey. Arrivent Jacques et ses 2 jeunes pas emballés mais mieux que résignés quand même. Et c’est l’embarquement en direction du Teich ; belle destination, une dizaine de miles, l’arrivée sur la Leyre entre les prés salés… Et sous spi, encore !

Enfin, le Teich, une autre fois, hein… parceque le vent faiblit au point que le bateau porté par le courant vent arrière va à la vitesse du vent. Le spi ne porte plus, le bateau se traîne entre 2 et 3 nds ce qui nous amènerait certainement pas jusqu’au Teich dans les temps voulus. Pas de souci : il y a l’estey d’Afrique juste à babord. Et encore 2 heures de montant. Idéal.

Un ferret-capien qui retrouve ses marques ;-)

Un ferret-capien qui retrouve ses marques ;-)

Acharné, Jacques tient à ce que nous arrivions sous voile ; pas question de moteur… Il refera le coup lundi au phare.

Et voilà l’Iboga parmi les rares bateaux sur place. La plupart ayant passé la nuit ici.

Il ne fait toujours pas chaud. Le déjeuner de l’équipage sera servi en cabine. Où l’on constate qu’un Jouët 680 toute table de carré déployée accueille sans gêne 5 ou 6 personnes.

Une promenade sur l’île nous permet d’en apprendre davantage sur les moeurs des résidents. Pour ceux qui l’ignorent, il y a sur l’île une partie privée, quoique non clôturée. Et les résidents quand ils sont là peuvent se révéler sont très sourcilleux sur l’étiquette s’ils leur prend l’idée de trouver à redire à votre passage… Altercation malheureuse dont est victime principalement Jacques coupable d’avoir photographié la belle maison blanche, à gauche en arrivant, après que nous ayons sur la pointe des pieds contourné au plus large. Bah, si cette dame s’autorise à manifester son indéniable bon droit avec autant de virulence, c’est certainement qu’elle a ses raisons. Et l’on ne peut que l’en plaindre. Et dire que j’avais incité notre petit groupe à passer par là pour ne pas passer sous le nez des cabanes ostréicoles du DPM !

Cet épisode désagréable, qui rappelle « le château de ma mère », devrait nous inciter, du moins en haute saison à discrètement passer par la plage, qui est publique.

Ce que nous faisons finalement en « digérant » l’épisode. Avant de retourner au Ferret, via un tricot bout au vent dans le Courbey, pour la soirée pizza-huîtres-tipunch en présence de l’ami @Sanji, blogueur de la cox-mex et de la course à pied, venu exprès de Bordeaux.

Lundi, c’est fetnat. A bord : Jacques et Alice. Côté conditions : c’est encore mordeau, vent faible forcissant à la renverse. Et c’est, après avitaillement au marché, une remontée du chenal de Piquey avec le courant montant, pique nique sommaire en navigation et retour débridé assez tôt dans l’après-midi avec arrivée au corps mort sous génois seul, l’Iboga mené par l’expert des lieux : Jacques.

Une belle session de 3 jours de voile qui nous amène à 15 jours de bateau cette saison.

Cliquez pour aller voir la trace de ces 3 parcours sur la Bassin.

Cliquez pour aller voir l’album Flickr de Jacques, équipier compétent et d’expérience.