Une belle histoire gujanaise et réflexions sur l’identité culturelle du pays de Buch

Dans son « Atelier de Ted et Eux », Thierry évoque pour nous (pour lui !) le « fantôme juvénile » qu’il a aperçu traversant le regard de son père racontant un souvenir d’enfance.

AG 2009 des Jouët 680 à la cabane

AG 2009 des Jouët 680 à la cabane

Je vous laisse le découvrir ; c’est intime, émouvant, bien écrit. Une tranche d’intimité familiale dans ce pays que j’aime aussi.

Un aspect de son histoire me faisait réagir :

Non, rien à raconter au coin du feu : ici, on n’a péché que la sardine avant de se reconvertir dans l’huitre. Pas de morue qui vous entraine à Terre-Neuve, rien pour vous faire chanter les soirs à Valparaiso, le jusant devant Saint-Domingue et les rafales du Cap Horn… Non, rien, même en cherchant bien. Que des histoires minables de barque volée, de patron pêcheur fin saoul au point de chavirer avec sa pinasse, de flottille engluée dans la vase… Ici, on construisait des bateaux, en pin, en chêne et en acacia. On ne naviguait pas au loin avec.

J’ai souvent fait le même constat. Quelque chose m’a-t-il échapé ? Quelle curiosité, qu’un pays sans tradition. Où sont les musique, chants, mythes, contes… on cherche encore ; si l’on chante, ce sont des récupérations basco-bretonnes… un pays assez jeune sommes toutes. Avant l’arrivée du train, dans les années 70 (celles où Napoléon III perdait l’Alsace et la Lorraine), train qui permettait l’érection de la petite montagne d’Arcachon en cité balnéaire vouée à la spéculation et en éphémère 1er port de pêche de France, le reste du pays de Buch devait n’être qu’un pauvre et rude pays un peu à côté de l’Histoire. Quelles autres raisons à cette pauvreté culturelle ? Comment expliquer que, quand les bretons, les gascons, les basques… développpent des identités culturelles fortes, nos boïens, nos bougès, nos barbots d’aïeux ont si peu créé ?

Des idées, vous ?

En tout cas, merci à Thierry pour cette évocation émouvante.