Mon Bassin dans le coeur

Mon Bassin dans le coeur, en 5 épisodes, 5 embarcations, 4 plans d’eau.

Un peu plus actif que contemplatif. La contemplation viendra avec la trentaine, le regard perdu dans l’estey de Madone. Mais j’anticipe.

J’ai moins de 10 ans.

Je dirais… 1971 ou 72. Acteurs : mon père Jean-Pierre et le reste de la famille. Le « Piouts » est un canot à rames avec de belles dames de nage en bronze, 4m de long (?), en forme, qui appartenait à mon grand père Victor. Mon père nous amène canoter dans le port de La Teste, la canalette et, à marée haute, sur les prés salés ouest, encore en eau…

Peu de saisons plus tard. (à suivre)

Peut-être l’année de la chanson de Souchon : « j »ai dix ans ».

Acteurs : mon frère Vincent et notre voisin Yannick (dit « Piouc ») avec la complicité de son père Max (dit « fil de masse » sur le port). Il n’y a toujours pas d’arbre dans les prés salés. Par contre les voisins sont de sacrés bricoleurs : le radeau se compose de 2 bidons de 200 l, de madriers et de palettes. La perche nous permet de nous déplacer dans les esteys des prés salés. C’est génial. A cette époque, nous allons aussi plonger dans le port de La Teste, à marée haute.

Guère plus tard, à l’Aiguillon (pas encore défiguré par les immeubles oranges). Je en me souviens plus la saison, mais pas l’été.

Acteurs : mon camarade de collège Eric. Un désoeuvrement momentané nous pousse à chercher une bêtise à faire. Facile : un canot de parqueur nous tend ses avirons. Et hop, route vers le large jusqu’à la pointe du Tès ; grillage d’une cigarette (l’une des premières). Il fait assez froid ; la cigarette réconforte. C’est le piège. Mais il faut retourner au bord et, là, un comité d’accueil hostile nous oblige à présenter de balbutiantes excuses et promesses de ne pas « le refaire » (piquer l’annexe, s’entend).

Dans ces dates, Toussaint. Temps pourri. Un stage d’Optimist à la jetée d’Eyrac. Il crachine, mes vêtements sont trempés, j’ai froid, le Teychan est agité, il y a soit trop de vent soit pas assez et, malgré la patience et la gentillesse de M. Mandeix, je ne comprends rien à ce qu’on attend de moi. Je suis dégoûté à vie de la voile*.

J’ai autour de la quatorzaine. J’ai eu la chance de découvrir la planche à voile à l’île Maurice. Mon père nous en a procuré une, ni trop légère ni trop neuve, mais suffisante pour s’éclater. Ma base est devenue la jetée de la Chapelle, à Arcachon. Plusieurs saisons durant, ce seront de petits et grands raids aux alentours : le trou de Saint-Yves, la rade d’Eyrac, Péreire, Courbey, Afrique, Pelourdey, cabanes tchanquées… Les lignes des pécheurs de la Jetées (toujours en train de râler ces pécheurs !) les grosses vagues des chalutiers qui procuraient un semblant de surfs, le regard des filles sur l’athlète bronzé…

* comme ce site en témoigne abondamment :-)

[billet de souvenirs rédigé en réponse à une sollicitation de Franck, sur la liste HTBA]

—–