L’expérience, c’est ce qui nous rend capables de reconnaître une erreur quand nous la recommençons. (Franklin Jones)
Mais… ne sautons pas au bilan. Dans l’ordre.
Le jour se lève. Je suis donc à la recherche de l’Iboga qui s’est fait la belle commme je raconte dans mon article d’hier.
Chronologie factuelle
Alors, ce mardi matin, comme convenu, point avec Jean-Pierre. Depuis le port ostréicole de Claouey, il n’y a rien à voir qui resemble à l’Iboga, me confirme-t-il.
Sur sa suggestion, j’appelle la police municipale d’Arès. En effet, il y a eu un relevé des bateaux échoués… On me rappellera. Pour me dire que non, il n’y a pas de Jouët 680 Iboga sur les côtes arésiennes.
Puis la police municipale d’Andernos. Qui me suggère de poser la question à Stéphane, le responsable du port. BON SANG, mais je le connais Stéphane… Je laisse un message sur son répondeur.
Pendant ce temps, Roger, mon collègue Jouëtiste d’Andernos (Cool, c’est le nom de son 680) s’est rendu disponible pour arpenter la côte.
C’est lui qui découvrira le premier l’Iboga.
D’après ses photos, le bateau est arrivé par chance sur une plage en lisière de forêt. Pas de pérés ni digue ni rochers. Un épais tas de varech a arrêté le bateau dans son ascension de la plage, car il est bien plus haut que l’étiage de pleine mer.
Tapissé de varech (« camouflé » comme remarque subtilement effisk) il a certainement été la proie des vagues déferlantes à cet endroit.
Le mât est toujours attaché en place, comme je l’avais laissé. Porte fermée. Il n’a apparemment pas de dégâts.
Vient la recherche d’une solution pour le renflouer. Car il n’est pas question de le laisser là.
Roger commence à organiser une session « creusement d’estey » pour la prochane grande marée, les 13 et 14 décembre…
C’est là que Stéphane réapparaît, se proposant de contacter son beau frère Pascal, précisément très occuppé ces jours ci à tracter des bateaux vers la mer à l’aide de son Unimog (j’adore ces 4×4 qui me rappellent mon enfance en Savoie). J’ai peine à croire qu’on puisse tracter mon Jouët sur le sable, comme ça, mais il m’assure que Pascal fait ça tous les jours. Ils s’occuperont de l’Iboga demain mercredi.
Je suis confus de tant d’amitié et de dévouement.
Je reste assez inquiet d’un possible pillage du bateau (moteur, mâts, safran…) Bien obligé d’espérer que les rondes policières sur les plages décourageront un temps les adeptes de cette ressource naturelle sur la plage d’Andernos que constituent les épaves fraîches, depuis les temps immémoriaux.
Je viendrai vous raconter ici comment ça s’est fini et dans quelles conditions j’aurai finalement réussi à faire porter le bateau à Lège, sur ses cales pour l’hiver.
Social sauvetage
A côté de la vraie vie où les solutions sont forcément atomiques, une vie parallèle, e-vie, numérique, fait de cet épisode le premier « social sauvetage » de l’histoire de la plaisance arcachonnaise et certaienemnt bien au delà. Quelques symptômes.
Une trentecinquaine de tweets émis ; dont 15 par moi pour tenir au courant la twittosphère amicale, familiale et sociale. Témoignages d’amitié, soutiens, sympathie, humour…
Et comme mes tweets et articles de blog sont repris sur mon profil Facebook, 7 autres messages, soit en commentaires, soir sur mon mur.
L’article déposé à la hâte hier soir sur les Chroniques (histoire de l’avoir dit et pouvoir ne plus y penser de la nuit) suscite en 24 heures 130 vues et 8 commentaires très engagés : même un lecteur – Thomas – qui se rend sur site pour chercher le bateau !
Enfin, 61 vues et 4 commentaires sur la photo du bateau postée sur Flickr (et signalée sur Twitter) « Iboga échoué à Saint-Brice »
Bien sûr rien de tout cela n’aurait été possible sans les instruments de mobilité IP que sont l’iPhone, la 3G, le WiFi etc.