Festivoiles de Claouey et GeeksOnTheBeach*

Vendredi 21 août, cousin Jean-Yves m’accompagne dans le convoyage de l’Iboga au départ de son mouillage permanent et à destination de Claouey. C’est le WE des Festivoiles et pour cette 11e édition, j’ai été invité à de participer à la régate de pinasses et je me fais d’avance un plaisir de me joindre aux soirées.

Très fort coefficient de marée — 110 — donc très fort courant qui nous catapulte en une heure à peine, aidés par un petit 3 bft irrégulier de secteur NW. Près des terres des Jacquets et de la dune du Four, le vent est encore plus variable en direction et oblige à négocier prudemment les trajectoires entre les bateaux au mouillage.

Arrivés à Claouey, rencontre avec la flotte de pinasses, plus le bac Tante Sophie et quelques autres gréements traditionnels, qui font la ronde entre le Sangla et la House, tout en haut du Bassin. Privilège de pouvoir naviguer sans contrainte de fonds sur ce plan d’eau exceptionnel à la pleine mer de maline. Et la lumière de fin de journée…

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Festivoiles 2009 samedi matin

Festivoiles 2009 samedi matin

Placement de l’Iboga à la plage devant Sylvosa pour échouement nocturne prévu. Micro cousinade (Jean-Yves, Thierry, de Bordeaux Voiles et moi) dans le cockpit pour le partage du rhum. Puis ralliement des pinasseyres pour une soirée musicale et festive.

Matin du samedi, réveillé par le soleil et la pleine mer qui clapotte autour du bateau. Pour garder plusieurs options, je déplace le bateau à couple de l’Escalumade, au ponton du club, le temps d’une petit déjeuner à bord, puis jusqu’au milieu du chenal. Soleil. Découverte de mon nouveau jouet, euh… outils de sécurité : la VHF portable Navicom RT 320 offerte par mes « locataires » du mois de juillet. Puis lecture dans le cokpit (je re-re…lis Dune). La marée est bien baissée et le vent aussi. Pas de voile pour le moment. A terre.

Equipier sur Véraline

Samedi dans l’après midi, arrivent les pinasses qui participeront à la régate, et les bacs à voile Pdt-Pierre-Mallet et lo Courbageaou (sur lequel j’avais régaté l’an passé). Joyeuses retrouvailles autour du ponton du club nautique. Le kiosque à bières est bien entouré. Les équipages peaufinent la préparation de leurs bateaux…

Après une remontée d'anthologie, Véraline s'apprête à coiffer 9 pinasses au poteau mais... où est le poteau ???

Après une remontée d’anthologie, Véraline s’apprête à coiffer 9 pinasses au poteau mais… où est le poteau ???

J’ai le privilège d’être embarqué comme équipier sur Véraline, l’une des meilleures pinasses de la flotte, et la plus anciennes (1985) de la nouvelle génération, qui a été restaurée par son équipage actuel d’Andernos. Un bateau au franc bord généreux mais exceptionnellement étroite, ce qui la rend sensible à la gîte, et… gare au chavirage ! Bon, je ne vous raconte pas la course, sauf qu’après 2/3 du parcours, nous effectuons une énorme remontée au classement, assez écoeurant je pense pour les 9 pinasses qui passent derrière nous. Même Capricieuse ne devra qu’à la présence d’esprit d’Éric (et à l’absence du tacticien habituel de Véraline) de situer la ligne et le la passer devant nous alors qu’il pensait bien ne pas pouvoir nous rattraper.

En tête de la course, loin devant triomphait la Légeotte (Claouey, comme son nom l’indique), Saint-Ferdinand (Arcachon) et la Hume (la Hume). 17 bateaux au départ, 1 coulé à la 1e marque de parcours, donc 16 classées.

Pendant ce temps, les bacs à voile régataient aussi sur le plan d’eau.

Et puis encore des bières à terre, puis des huîtres etc. La remise des prix, occasion de rappeler à la cantonade le sens du mot « respect du comité de course » eu égard à quelques dérapages malheureux… Et la 2e soirée musicale, conviviale et amicale.

Pendant ce temps, l’Iboga s’était échoué au plus haut de la plage, un peu penchée, de travers : le nez en bas et le tableau en haut. Légère inquiétude au coucher : la marée de demain matin montera-t-elle assez pour renflouer ?

Renflouement à la main !

08:30 dimanche, la marée va commencer à rebaisser et l’Iboga est loin de flotter ! Je suis en train de saper sous le bateau, aussi loin dessous que je peux. Je le fais souiller à droite, à gauche. Je tire sur l’ancre au winch. J’ai l’impression de ne pas y arriver et je n’en peux plus. Pourtant j’ai fait le nécessaire puisque arrive Yves qui se joint à ma poussée pour faire enfin glisser le bateau. J’ai juste échappé à 1 mois au sec minimum (le coefficient de marée était le record de l’année), le bateau inutilisable, rater la prochaine 680 connexion que j’ai prévu de remporter, et être l’amicale risée du Bassin. N’en parlons plus.

Petit déj à couple de l’Escalumade, à quai, de l’autre côté, émerge Jean-Louis sur son Sun 2000 « Mouille Col » (merci à lui, fréquent et pertinent commenteur des Chroniques). Et chassé par la marée et l’envie d’aller voir au sud si j’y suis, je remets l’Iboga sur la route : estey de Madonne, chenal de Lège, laisser Graouey à tribord, chenal d’Arès, chenal de Piquey… de mémoire, vent de travers, faible, mais suffisant pour laisser l’Iboga à peu près se gouverner tout seul. Le courant encore puissant aide bien ; dans l’autre sens, ce serait peine perdue.

Stop escoure du phare. Il est midi. Embarquement de Charles superbement doté d’un panier pique nique généreux. Direction le Toulinguet pour une session farniente à l’abris. Vent encore suffisant, voire mieux, pour nous permettre de passer au portant dérive haute sur les bancs. Atterrissage au beau fond du milieu du banc du Toulinguet. 4 bateaux. Eau translucide, soleil démoniaque, panoramique hors concours… what else? Allez, un regret, oui : le vent d’est qui porte ce bruit permanent et aggressif de moteurs…

Graillou, conversations, baignades, sieste, lecture, bain de soleil etc.

Toulinguet strory

La marée est maintenant remontée et notre havre est parcouru d’un violent courant montant et de vagues chahuteuses qui nous poussent à partir. Un vent faible nous accompagne jusqu’au niveau des 44 où il tourne un peu nord et 3 bft. L’Iboga devient plus vivant. Une envie de voile du coup. Mais la veine de vent est étroite et le temps de retourner à la plage est venu.

Arrivée sous voile à la plage. Un dernier ti punch à bord avec les Froissant Brothers (Jacques et Emmanuel, mes équipiers des dernières 18 heures d’Arcachon) avant de remiser le bateau.

Fin d’un long WE varié et dépaysant. Je suis un peu déphasé… Avant de rentrer à Bordeaux, un dîner chez Yvan, au Mascaret (RV du prochain Blog on the beach 2009) me remettra en phase :-)

* tribute to Pierre-Marc Giao Duong pour le terme « geeksonthebeach » en commentaire sur Facebook à mon tweet.