Points de vue scéniques

Première marée de septembre. Plus que 2 mois : il ne faut rien rater.

David, Iris et Sophie arrivent de Bordeaux. Ils me rejoignent au bateau vers 11:30 alors que j’y suis depuis une petite demi-heure, le temps de préparer les voiles et le reste de l’armement (sur l’Iboga, une marée commence toujours par la manutention et la mise en œuvre du gouvernail et du moteur — 20 kg chaque) et garantir que la marée ne nous jouera pas son tour de malice en baissant trop.

Nous sortons au moteur. David à la barre, face aux nuées de powerboats qui arrivent pour la marée basse au Mimbeau. J’établis la GV à 1 ris et le génois. On a un vent de S dans les 10 nds, un peu plus dans les risées.

Iris réclame « donne moi du travail fx ! » Mais il n’y a pas beaucoup de manœuvres.

Bâbord amure jusqu’à la bouée 13. Tribord amure cap sur le Pyla, vraie trajectoire : la dune. Parce que le jus est particulièrement fort avec les 104 de coefficient. Un instant je me demande si on va faire la passe Sud. Mais le vent se renforce opportunément, permettant d’améliorer le vecteur de notre trajectoire.

2 ou 3 virements plus tard, nous longeons Arguin. Du monde arrive aussi ici. Plus au sud, la conche est saturée ; pas moyen ni envie de nous glisser sur ce parking à bateaux (à moteur pour 95%). Cap sur l’autre côté du chenal, la côte.

Nous visons la côte où la dune est la plus basse, entre les Gaillouneys et le Petit-Nice, un segment de plage entre 2 voiliers assez distants. Étrave sur le sable, ancre à terre, affalage.

Mon équipage est déjà à terre. Iris commence ses premiers aller-retour entre le sable et le chenal pour se rincer. Je range le bateau et surtout je règle l’ancre arrière pour éviter au bateau de se faire drosser par le ressac provoqué par les powerboats. Pique-nique dans le sable sous le parasol.

Exploration de la dune. Le sable brûlant et les quelques ronciers à mûres. L’ombrage bienfaisant sous les pins. Surtout les points de vue scéniques entre les pins, la végétation et les reliefs, sur les passes, les bancs, la pointe, l’entrée du bassin… Verts, jaunes, bleus. Polarisés ou nature, on en prend plein les yeux. Iris vole de dunes en dépressions. Retour à la plage. Dans l’eau. Au bateau.

Iris et Iboga — toutes les photos (de David ou de Sophie) de la marée

Un contre courant bien surprenant et vigoureux complique la manœuvre du départ sous voiles. Mais nous voilà au milieu du chenal dans le lit du courant de flot. Le vent est plus constant dans les 15-20 nds. Le ris dans la GV permet de conserver le contrôle tandis que le génois donne de la puissance. Devant, les voiliers partent en lofs assez spectaculaires.

Nous allons traverser les bancs déjà recouverts, entre l’antenne du Pyla et Hortense, pour croiser le chenal au niveau de la bouée verte n° 11. Iris s’est endormi. Lof pour longer les parcs. Retour à l’escoure du phare. Il y a déjà de l’eau au niveau de la buse, mon repère. Nous allons mouiller une ancre en approche de la plage, laisser le bateau glisser vers le bord pour permettre à l’équipage de débarquer. Retour au corps mort. Désarmement (pas du tobogan) du moteur et gouvernail. Tiens, la retenue de safran (super solide : en Dyneema !) est sortie en force de son logement, j’ai dû toucher en arrivant. Un peu de matelotage à prévoir la prochaine fois… 17:30, fin de la marée.

Fin de journée en première ligne à l’Escale.

Pour Sophie, originaire d’outre-quiévrain, résidente en Afrique équatoriale, c’était la première sur un bateau à voile. D’après son témoignage, elle a bien aimé.

Iboga-initiation, une vocation.