Escale technique au Toulinguet et remontée de la Canalette

Ce samedi a commencé dans la forêt de Cazaux, où j’accompagnais Céline, de la Bat de Sahuc, et Pascal, des Brilleys, à une entretien avec un journaliste de Le Journal en préparation d’un hors série anniversaire des 1 ans de l’Incendie qui a emporté leurs maisons des bois.

Ensuite j’ai fait le tour du bassin en voiture. Étape au marché de Claouey pour compléter la glacière avec quelques charcuteries, légumes et fruits de saison enfin.

Pour ranger la Volvo dans l’impasse devant le bateau. Il est moins de 13:00. Je prends l’annexe-Dufour pour aller chercher le bateau : mais quel esprit taré a comme ça entortillée le câble antivol, un maniaque ? Bref. Embarquement des sacs, la glacière et surtout la GV de l’Iboga ! Merci Corinne de Bordeaux Voiles pour cette grosse révision de ma vieille gévé fabriquée par mon cousin en 2007 (déjà !?)

J’éloigne le bateau de quelques centaines de mètres, accroche une bouée orange (que je crois conduire à un corps mort, dessous, mais maintenant je ne suis plus si sûr), procède à l’échange de GV. Un immense merci à Antoine, voisin de chantier et collègue Jouëtiste pour m’avoir prêté la GV de son Jonas IV durant le chantier de remplacement de sa dérive. Et puis il est l’heure de déjeuner, 14:00 c’est le moment ou jamais. Durant quoi je surveille quand même les alignements : sous les efforts conjugués du courant descendant et du vent du nord assez soutenu, mon mouillage dérape. Qu’y a-t-il dessous ? Bon, je ne vais pas enquêter : départ.

Cap au sud. Travers-petit largue. Ça fuse pas mal. On va où ? Arguin : déjà vu (blasé moi ?) Toulinguet : Verbotten 😡 (pourtant que de marées sympa sur ce banc aux contours changeants ! Par exemple celle-ci). Les passes : ça fait longtemps, Go !

La bouée de chenal bâbord n° 2 Nord — toutes les photos

Trop rien à raconter sur la descente. Le GPS annonce 8 nds (courant aidant). On longe à ras des hauts fonds du banc du Toulinguet. Puis la bouée 4. Et bientôt la bouée 2 qui arrive. La mer commence à se former. Demi-tour. Ouch! Le courant de face maintenant, il fait relancer le bateau. Au près. Mais ça le fait. Et c’est bientôt 4 nds (trace ci-après, j’ai démarré l’enregistrement peu après la bouée 4 en descendant). Le vent forcit, la barre est dure : je prends un ris.

Malgré ça, la barre reste dure ! Impossible de la compenser… Pénible. Je décide de revoir ça sans tarder. La réparation se fera au Toulinguet, et fuck : c’est une avarie, j’ai le droit de me réfugier pour réparer.

Sur la carte, on voit bien que Navionics est pas mal à l’ouest concernant la topologie des passes. Par contre, il semble que les bouées du chenal soient à jours. Mais ne pas lui faire confiance !

La trace interactive sur Navionics zoomez sur la Teste pour voir le parcours de la Canalette et là où je rate lamentablement la bouée de corps mort que j’avais vaguement décidé d’attraper…

Alors l’intervention. L’objectif, c’est de pouvoir souquer le bout de descente de la lame de safran de sorte qu’elles soit un peu compensée. Dépose du bout nylon de 4, trop fin, trop coupant, trop élastique. Avec un bout Dynema de 2e main, diamètre 6, mesure, épissure, réglage et remontage au palan. Test : c’est par-fait ! Pourquoi ai-je attendu si longtemps pour faire ça ? Ah, oui, je sais : parce que maintenant, je n’ai plus de « fusible » : si le safran touche une cahouène, plage etc. le bout Dyneema ne cassera pas et si je vais trop fort, c’est le gouvernail qui cassera. Alors à moi de redoubler d’attention, et garder la main sur le palan dans les situations ambiguës…

Un tour sur le banc pour lire de plus près ces panneaux plantés au milieu.

Et route Nord. Maintenant la marée remonte. Je vais où ? J’appelle un ami. Un ami me répond : « vient te mettre au port de la Teste à côté de mon bateau, et passer la soirée à la maison, demain on ira faire du bateau ensemble. » Mais quel bon programme !

Iboga entre au port de la Teste — toutes les photos

Une petite heure plus tard, le bateau embouque la Canalette — le chenal qui part d’Eyrac, n’existe plus à la place du port d’Arcachon, et contourne la pointe de l’Aiguillon jusqu’au fond du port de la Teste. Je suis un peu en avance : pas assez d’eau dans le port, malgré son récent dragage qu’il a fallu plus de 10 ans à réaliser, tout ça pour ça… Toujours sous voiles, je tente de prendre un corps mort juste avant l’entrée du port, mais je vais trop vite et le rate lamentablement risquant — ce qu’il ne faut jamais faire — de soit abandonner ma gaffe, soit me foutre à l’eau le bateau partant tout seul. Plus d’autre option que d’aller planter l’étrave de l’Iboga dans le lit de vase dure qui borde le chenal. Je vais prendre le temps de préparer le bateau : ferler les voiles, disposer les pare-battages et les aussières, avant de poursuivre mon arrivée en enfonçant la coque dans le lit de vase molle un peu recouverte d’eau, à la place que m’avait désignée Jacques.

Un bon amarrage plus tard, c’est à terre que se continue la soirée.

Toutes les photos de la marée