Ce WE des 2 et 3 juin, Une grosse envie de plein air après ce mois de mai laborieux. La navigation c’est pour dimanche. Mais avec une basse mer matinale, les horaires seront compliqués si on veux profiter d’une belle marée. La solution c’est d’aller dormir au bateau pour être sûr de flotter au moment voulu.
Ainsi est fait. Nous voilà 4 installés pour la nuit, venus au bateau à pieds secs vers minuit : Emmanuelle, Hubert, Henri et moi. Puisque le bateau flottera bientôt, nous attendons une petite demi heure puis d’un trait de moteur dans la nuit assez noire, nuageuse, rejoindre le chenal, prendre une bouée pour la nuit en pleine eau.
Le début de nuit d’un calme exceptionnel. Vers 4h du mat, les premières vagues et la nuit est plus secouée. Mais voilà le jour. Le petit déjeuner dans le cockpit en faisant déjà route travers au courant, vers la côte pylataise, sous un petit vent NE.
Un POI à retenir : l’épicerie du Pyla
La boulangère du Pyla
La pause au Pyla,c’est pour nous faire porter du pain par notre boulangère du jour Nathalie. Henri à la barre, jusqu’à la manœuvre de mouillage à ras de la plage, que je me réserve. Pause café tandis que le soleil commence à bien frapper, et le vent faiblir.
L’étape suivante, au moteur, seule la GV en haut. Ainsi jusqu’à Arguin, la conche sud. Cette année le dessin du banc d’Arguin représente un banc tout en longueur sur la rive gauche du chenal de passe, avec une langue de sable perpendiculaire dirigé vers les Gaillouneys (côte sud entre la dune du Pyla et le petit Nice). J’appelle la conche sud la partie « intérieure » au sud de cette barre centrale. C’est BM + 1h peut être. Il y a une passe si l’on peut dire, qui permet d’arriver à travers les parcs jusqu’à la plage à l’intérieur de cette conche. Très peut de bateaux à ce moment là. Le Jouët à l’ancre, belle session de baignade côté passes. La capture à mains nues d’une grosse orphie, par Henri. LA sieste d’Hubert. Ramassage de coques. Naturalisme amateur… Arguin, quoi.
Escale à la dune
Sous la demande insistante de l’équipage junior, nous appareillons, avec un vent d’ouest revenu, dans l’idée d’aller jeter l’ancre au pied de la dune de l’autre côté du chenal. Après une approche un peu chaude — Oups le blockhaus ! — je renonce à accoster ici : vent contre courant + marée montante = ressac. Ça risque d’être chaud de débarquer et d’embarquer, et risqué pour le bateau. Expérience.
Du coup, nous profitons de ce bon vent de W-NW pour longer la dune. Et puis au tiers de la dune, à l’abris du banc, l’accostage me semble jouable. L’occasion d’une ascension de la dune. Le chemin du sommet ? Facile : suivre les traces de roues. Enfin, vers le haut, quoi. Alors en haut, toujours la vue à couper le souffle. Le reprendre, son souffle. La mer de pins de la forêt usagère menacée en permanence par l’absurde conservatisme usagiste allié à l’obtuse notion de gestion paysagère gérée par d’incompétentes administrations romantiques (je vous expliquerai, si vous n’êtes pas au courant). En haut encore, ce phénomène, de la dune qui avance : une petite mais persistante vague de sable qui se détache de la crête sous le souffle du vent pour aller alimenter l’abrupte pente qui mange la forêt. Et puis une descente débridée pour rallier le bateau en bas. En bas, ce phénomène de résurgence d’eau douce qui permet à une véritable oasis de prospérer, à ras de la plage.
Et nous voilà repartis vers le nord. Il n’y a pas le feu pour rentrer au mouillage. La marée monte encore. Le vent aussi. Toujours au près, cap au nord. Prise d’un ris. Puis du 2d. Remplacement du génois par le foc n°1. Emmanuelle à la barre. Ils sont où, les kids ? Henri pionce sur la banquette. Hubert filme avec la Canon de sa mère… Comme annoncé, l’épisode de 5 à 6 bft est bien là. Le bateau se comporte très bien. Ainsi jusqu’au grand banc (la trace GPS). Enfin, 3 larges bords plus tard, l’atterrissage au corps mort. À l’abris du vent. Ça repose.Bricolage en attendant l’orage
Il y a encore trop d’eau sous le bateau pour débarquer. Ça tombe bien, il y a bricolage. Merci à l’aide précieuse d’Hubert pour installer une boîte à réa Harken à billes sur le rouf, pour les drisses de génois et spi. Celle des balancine et hâle bas de spi attendra, faute de boulon (cassé le 4e à force de serrer. Quelle qualité cet inox…)
Voilà le bateau posé. Henri fait une hécatombe de coques autours du bateau, pour compléter celles d’Arguin. Le temps de rassembler les affaires pour débarquer. Contrôle de routine du palan de dérive : est-elle bien soulagée par sa goupille ? Oui mais ziiip! La drisse de palan ne tient plus rien ! Et voilà, encore une avarie de dérive… dépose de la table, pour voir : en effet, le câble qui rattache la dérive au palan en passant par le réa avant, il est cassé au niveau du sertissage de la chape articulée fixée à la dérive. Comment ça, cassée ? Mais ce câble n’a qu’une saison d’âge : je l’ai changé en octobre 2010 à la fin de la saison. Il est comme neuf… Et M… ! Encore du bricolage, et peut être pas du simple. Ce montage est très difficile d’accès quand la dérive est en place. Toutes mes dernières interventions ont été faites au sec. Bref, un truc à faire.
La fin de la journée, c’est pas envie de quitter le Ferret. Ça fait toujours ça après les belles marées comme celle-ci. Tout est bon pour rester encore un peu. Là, ça sera un bel orage pendant la pizza chez Joël.