Et crac l’estrope

Samedi matin, la dérive de l’Iboga s’est (une fois de plus) retrouvée à pendouiller sous le bateau.
Ça faisait longtemps — 8 ans, en faits — que le palan ne m’avait pas lâché.

Ça m’est arrivé très près de la plage du centre, au Ferret, après avoir déposé mon équipière au plus près du marché. Le projet, c’était, après la nuit à bord (un peu secoués à la PM du matin), rejoindre les équipages de pinasses à voile à l’estey de Gahignon (cabanes tchanquées), vers midi, pour la régate de l’après midi.

En attendant, c’est marée descendante, bateau coincé sur sa dérive.

Sur l’instant, les réflexes fonctionnent. Pas de précipitation, seulement les gestes qui sauvent :) Démonter la table en vitesse pour le premier constat ; trouver le masque (de plongée !) et sauter pour le constat subaquatique. Comme je le craignais, la dérive pendouille vers l’avant, plantée dans le sable. Et ça, c’est grave : il n’est pas question que je laisse le bateau s’échouer dans cette posture, sous peine de grâves avaries… Je saute à bord, lance le moteur et plein gaz dans l’axe. Je réussi à me dégager au moteur, profitant de la petite houle du moment. J’écarte le bateau d’une centaine de mètres plus loin, vers les parcs.

Une fois le bateau sécurisé bien en eau, diagnostic.

Estrope cassée dérive 2020

Estrope Dyneema de palan de dérive cassée

C’est l’estrope qui relie la dérive au palan, en passant par la poulie, qui a cédé. En Dyneema gainé, je l’avais en place depuis juin 2012. Or, à l’époque je ne savais pas les épissures, alors j’avais fait un nœud. Très solide le nœud : il est intact. Par contre il a fragilisé le cordage qui s’est cassé à la sortie dudit nœud. Leçon 1 : la prochaine estrope à réviser avant 8 ans. Leçon 2 : faire une épissure et pas un nœud !

Bon, en attendant, il faut remonter cette dérive en position haute dans son puits. Méthode « habituelle » : on trouve une drisse, on la glisse dans le puits de dérive, puis on remet le masque (de plongée), on va fixer à l’avant du bateau un cordage qui servira à ne pas se faire emporter par le courant et on saute à l’eau ; on plonge une fois pour confectionner un nœud coulant au bout qui dépasse du puits, une 2e fois pour glisser et ajuster le nœud autours de la base de la dérive, puis on remonte à bord ; depuis la cabine, on tend le bout. Le nœud glisse : tout à refaire… On tend, donc. Et on tire fort. C’est lourd : 75Kg divisés grossièrement par 1,3 je pense parce que la dérive est toujours sur son pivot à l’autre bout. On passe le bout sur le winch de pont, pour soulager. Ça tire un peu en vrac mais à force de forcer-reprendre, on a remonté l’arrière de la dérive assez pour passer la goupille. Ouf.

Bon, la marée, elle est cuite. Je débarque toutes les affaires, pour rallier Claouey en voiture.

Le lendemain sur internet, ça va être conférence de consensus des amis experts — Herber depuis les Antilles, et Florian, de Claouey, alias « Poussinho de Beleza » — sur Instagram et Facebook. Ils me conseillent du Dyneema. Je ne peux qu’être d’accord : j’avais déjà du Dyneema ! Par contre cette fois-ci, il sera épissé et pas salement noué ! Questionnement sur la liste des propriétaires de Jouët 680 — toujours très solidaires — sur la meilleure façon de remplacer l’étrier inox qui a perdu sa goupille dans l’affaire.
Les conseils fusent. Finalement je choisis la simplicité (qui va me faire gagner beaucoup de temps) : demander à Vincent le Serec, de VLS Gréement, de me confectionner le système prêt à poser.

Voilà. J’espère pouvoir réparer samedi prochain, histoire de ne pas rater la fin de saison, qui a déjà été bien amputée au début !