La croisière de Balao : Canal du Midi

Jean-Jacques est lancé ! Voici sa chronique devenue quotidienne de « La croisière de Balao », aujourdhui, le canal du Midi. Nous sommes toujours en mai 1991.

Si vous avez raté les épisodes précédents : d’Arès à Castets, via le Verdon ou le canal latéral à la Garonne.

« Nous quittons donc le Canal Latéral à la Garonne, et rentrons dans ce fameux Canal du Midi construit sous Louis XIV de 1666 à 1681 sous la supervision de Pierre-Paul Riquet.

Durant tout ce voyage le temps fut clément. Aussi, entre 2 écluse tous les jours nous pratiquons notre footing quotidien le long des berges, histoire de se dégourdir les pattes et de regarder son bateau tracer son sillage régulier. Beaucoup plus d’animation sur ce parcours, avec des rencontres assez insolites, dont celle de ce marginal se déplaçant vers le sud avec son âne, son chien et… sa chèvre ! D’autres qui rejoignent Bordeaux en kayac. Et puis les sociétés de location, assez nombreuses, qui louent des pénichette sans permis à n’importe qui, alors attention dans une écluse une cap. au lieu d’enclencher la marche AV, a fait marche AR et notre mat et rentré avec fracas à travers d’un hublot…

Les éclusiers sont anxieux sur leur avenir… A certaines écluses ce sont des fruits, des légumes, des oeufs ou des fleurs que l’on nous propose. Ainsi, un petit commerce à l’ancienne se perpétue. Arrivé au seuil de Naurouze, nous saluons la stèle de Pierre-Paul Riquet.

52 Km depuis Toulouse en 3 jours viennent d’être effectués. Nous attaquons la « descente » sur les 189 Kms jusqu’à Sète.

Oui le canal c’est le calme mais pas n’importe quand. Ayant calqué nos halte suivant les horaires des écluses, il fut des endroits où nous n’avons pu apprécier le silence : près de Moissac (monastère à visiter) la sieste fut perturbée pendant une heure par un cours de pilotage avec virage à 30 et 45°. Faire attention, le canal étant par endroit encaissé. Arrivé en soirée, nous étions très proche de la voie ferrée Marseille-Toulouse et toutes les 30mn, le vacarme sous la fenêtre… Aussi, par la suite nous étudions notre halte nocturne par rapport à la voie ferrée. Si, pour le recomplément d’essence, les stations de l’autoroute furent les bienvenues, là aussi, attention aux haltes sauvages. Le tracé suit en grande partie le canal.

Castelnaudary, seuls le long du quai, au milieu de la ville, nous apprécions un vrai cassoulet. Puis la descente vers Sète continue avec un très joli point de vue vers Narbonne où nous apercevons la chaîne des Pyrénées. Ensuite la région de Béziers, avec le tunnel de Malpas long de 165m au sud-est de l’oppidum d’Ensérune. Ce passage et un moment inoubliable. Il y aura la pente d’eau de Forsérannes avant l’arrivée sur Béziers. Nous débouchons sur l’étang de Thau avant de rejoindre Sète.

Le temps de saluer des amis et de se déplacer en ville sous les pontons style « Venise ». Plusieurs petits chantiers nautiques se succèdent. Un acceptera gratis de sortir et de remettre le bateau en eau si la réparation n’excède pas 3 heures. Le soucis de l’Atlantique terminé : le Balao repart avec des lèvres de dérives neuves. »

A suivre