Rassemblement des Jouët 680 suivi d’une manœuvre acrobatique aux Américains

Ce dimanche matin, après la grosse journée pluvieuse et froide de pinasses Claouey-le Teich où les BDM se sont classées 1 et 4 (celle où je suis n°1 à l’amure), laquelle journée faisait suite à une « assez grosse » fête d’annive le vendredi soir, autant dire que j’ai un peu de retard d’énergie pour être prêt à partir avant 07:45. C’est la dernière limite si je veux pouvoir rejoindre la flotte des Jouët 680 à Arcachon.

Le RV devant le CVA est à (partir de) 09:30. Je pense que je mets 2h à remonter le jus jusque là. D’abord face au courant du chenal de Piquey le long du Ferret, puis, au niveau de Bélisaire, cap vers le Grand Banc de Muscla que je vais longer, encore face au courant, puis piquer vers le port. Le bateau est propulsé par un petit W-NW une dizaine de nds.

Concentration record de 29 Jouët 680

J’arrive là bas vers 10:00, accueilli par l’ami Stéphane, dont le On My Way est perché assez haut sur la grève, avec son voisin de ponton à la Teste Roulis 3 (lire le récit de son refit fou), tous deux arrivés avant le gros de la flotte.

Iboga arrive pas dernier au rassemblement

Le gros, c’est à dire déjà les un peu plus de 20 bateaux, avec l’Iboga, échoués devant le CVA. Un effectif qui se montera à 29 avec l’arrivée des camarades de Jouët les plus tardifs et les plus lointains, dont celui de Claouey (Sea Two). Le dernier record en la matière était de 25 bateaux pour les 40 ans du modèle en 2017 (lire la Chronique)

Entre temps, c’est le ballet des salutations et des échanges de nouvelles et d’astuces de bateaux en bateaux, arrosées d’un café chaud préparé par les bénévoles de l’association. Ah, oui, le prétexte, c’est le 20e anniversaire de l’association initiée en 2003 (le billet de 2004) donc, par Chantal Pivert et le premier Président Jacques Veen.

Le temps passe vite et les équipages sont invités à une pizza-apéro-charcuteries de l’amitié offert par l’association. Merci pour la 🍺 Nauera au 🥖 Stéphane, au fait.

À peine midi et demi et il est temps de profiter du flot pour naviguer. Le programme général, c’est de se regrouper à l’entrée de Mapoutchet, balise n°6 avant de remonter, et redescendre le Courant, aller virer la baleine rayée devant Eyrac et chacun rejoint qui son port d’attache, qui la cabane 123 du port du canal où est organisée une « cabanale » ce soir.

Le vire-vire

Iboga a un programme plus simple puisque je souhaite être rentré au mouillage à la PM ou peu après. Bon, déjà se regrouper à la 6, c’est pas simple pour beaucoup : un bon jus dans le pif, au près et tant l’expertise des équipages que la qualité de leurs voiles et de leurs carènes créent une diversité de performance… Les animateurs de la flottille invitent les plus véloces à revenir en queue de flotte pour encourager les moins performants. C’est aussi le premier bord pour Vivalys, bateau cédé à l’association et restauré bénévolement pour servir de bateau école ou bateau amiral, selon. En attendant ce dimanche, sa garde robe ne lui donne pas beaucoup de chance pour un près assez exigeant.

20 ans association Jouët 680 — 2 juillet 2023 — photo : Julienne Elie
Quelques photos de la journée des Jouët 680 par Isabelle GATTY de Moule à Gauffres, Julienne Elie, et votre serviteur

Bon, on finit tous à peu près dans le Mapoutchet. Les bateaux les plus échoués ont enfin pu partir et rejoindront le gros dans le Courant. Iboga décroche, au Congre, salue les amis à la VHF et entame sa remontée du chenal de l’île. Un bord jusque dans le Carret, un autre sur le plat de Crastorbe et ainsi de suite, jusqu’à l’issue entre la pointe de Graouères et les Jalles.

La carte du chenal de l’île par JM Bouchet

Voici le chenal de Piquey, travers – portant. Face à la dernière heure de montant. L’eau défile sous le bateau, qui fait un bon 2 nds-fond. Il est très tôt. J’appelle Irina que je sais arrivée pour sa semaine de vacances en famille à la Vigne. Je vous embarque ? Euh… Oui, super… Alors RV aux Américains dans 3/4 d’heure.

Une manœuvre scabreuse peut en cacher une autre

C’est exactement le temps qu’il me faut, avec un vent de plus en plus portant, pour arriver aux Américains. Alors la manœuvre, si j’avais plus anticipé, je ne l’aurais peut être pas tentée… Mais ça passe : le génois ferlé avant de rentrer dans les corps morts, sous GV seule approcher de la plage, constater que la plus grande partie de la plage est sous zone de baignade et qu’il ne reste qu’un étroit bout de plage juste à côté de perrés en pierre, pour accoster, qu’il y a déjà un bateau à moteur sur zone, toujours du courant et… un beau ressac de 50cm… J’approche à 5m de la plage, fais faire volte face à mon bateau, mouille l’ancre à une dizaine de mètres : le bateau est calé. Je peux ferler la GV et à l’aide du moteur, faire culer le bateau vers la plage. Héler Irina, Camil et leurs deux garçons. Envoyer (2 fois) une aussière à Camil. Constater qu’il ne va pas arriver à tenir le bateau, filer à l’ancre pour donner 5 m de mou. Sauter sur la plage pour aider la petite famille à embarquer le temps de penser à rien, sauter à mon tour sur le bateau et le laisser se remettre dans le lit du vent. Ouf ! Pas de blessés, pas de casse. Seulement un baigneur qui exprime sa contrariété en bas.

Irina et fx sont sur un bateau — selfie pour envoyer aux copains (en vrai, elle n’est pas inquiète Irina)

On est reparti. D’abord au moteur jusqu’au chenal puis sous GV seule. Le génois est rangé. Vers le nord. Je me rends compte qu’il ne faut pas que la marée soit trop longue : c’est une première pour Irina, un bateau à voile, et elle tente de convaincre ses enfants qu’ils veulent vomir. En vain. Camil, lui, est déjà venus (le billet de 2015), je vais lui confier la barre la plus grande partie de cette courte navigation. Tandis que Sacha s’agrippe, Nicolas s’endors. Nous voilà arrivés à Bélisaire où ça devient plus technique parce qu’il y a un mode fou qui est venu passer la marée à l’escoure du phare. La marée s’est renversée, mais il y a encore assez d’eau dans la Lugue pour que je propose à mes équipiers l’expérience d’une excursion vers le fond de cette lagune d’exception et retour.

Camil et Nicolas qui dort sur l’Iboga, en toute confiance

Enfin, c’est le moment de débarquer. Au lieu de sagement refaire la manœuvre de l’ancre à culer, je fais le malin en allant beacher. Débarquement des équipiers et leur matériel. Quand un ressac plus gros que les autre envoie le bateau de travers 1 m sur la plage ! On tourne, on pousse. Mais le bateau est bien échoué. Attente de La vague qui va nous permettre de renflouer, mais elle se fait attendre. Attendre, on ne peut pas trop : la marée baisse. Chaque minute qui passe nous rapproche de la situation ridicule du bateau échoué là jusqu’à la prochaine PM de 5h du mat… Mais heureusement deux gaillards viennent en renfort et la vague attendue arrive. Une bonne poussée et voilà le bateau renfloué. Ouf again. Merci les gaillards.

Voilà le corps mort et le retour sur l’annexe-Dufour avec ma glacière etc.

Une dernière baignade pour rafraichir le corps et les coups de soleil. Et nous voilà presque disponibles pour une petite soirée à terre.