Samedi après midi avait été consacré à l’océan : 6h de soleil et de baignade, un peu de « surf », lecture et bruit de vagues en boucles… Un mois sans voile. Je trépigne.
Ce dimanche, nous avons donné RV à Jacques et Hélène, testerins venus en pinasse jusqu’à Bélisaire, au marché du Ferret pour approvisionner. Las ! Le marché est FERMÉ ! Alors que la veille encore, on s’y serait cru en août… WTF? Mais la marée baisse, on n’a pas trop le temps de creuser la question, ni de profiter pleinement des canelés de chez Lemoîne. Rabattage sur Codec et la boulangerie Pébeyre (on me souffle dans l’oreillette que ces vénérables enseignes ferret-capiennes auraient été reprises et rebaptisées… foutaises !)
Embarquement avant 11:00 en tout cas. Un coef moyen marée descendante et un vent de Nord en dessous de moyen nous permettent de traverser le chenal jusqu’au Pyla, en surveillant les cahouènes. En abattant, le bateau se traîne. Il faut faire quelque chose : envoyer le spi. Voilà ! Une occasion pour Jacques de réviser son Iboga. Ça tombe bien quand même que j’ai décoincé le piston du tangon pour la 680 Connexion du mois dernier. Ah, non, en fait le piston est de nouveau coincé. Grrrr. Encore de la perceuse au programme pour dé-riveter… Bon, spi envoyé. le temps de prendre quelques images lumineuses de la voile vaguement gonflée.
Jusqu’à ce que ça devienne ridicule. Affalage et moteur. Tiens, voilà l’ami Stéphane sur son Jouët 680 On my Way. Stéphane vient de passer la nuit au banc d’Arguin, ce délinquant environnemental. Bon, pour pénitence, il est levé depuis 4h du mat et a passé les dernières heures de la nuit à creuser pour permettre à la PM de 8h de renflouer son bateau échoué trop haut la veille. Tout ça pour une photo de sunset…
Bien sûr arrivés devant la conche sud, deux raisons de ne pas y entrer : 1° il y a beaucoup trop de monde dedans et 2° c’est presque à sec, mais vu que ce serait pire de mouiller dans le chenal, et bien j’impose quand même de rentrer. Sur la vague, nous arrivons à nous faufiler un peu plus loin que l’entrée avant que les coques ne touchent.
Première chose : aller se baigner dans le chenal des passes. Deuxième chose : gros casse-croûte bien arrosé à 5 dans le cockpit sous le soleil (non, Stéphane, on te croit que tu as un super taud, mais on préfère le soleil, là :)
Le temps file en fait. Et la marée a bien remonté. Temps d’appareiller. On my way to La Teste, en embarquant les testerins arrivés sur l’Iboga.
Iboga to le Cap Ferret avec le patron et la patronne. Pour nous ce sont des déferlantes dans le nez, une belle série, entre le nord d’Arguin et la bouée 13, au niveau de la pointe. Le bateau cabre et freine. Pas très maniable avec ce vent portant encore léger. Mais pas vraiment risqué : il y a de l’eau dessous maintenant. Bizarrement le vent est sud-sud est, c’est assez rare à cette heure là. Vers 19:00 le bateau est rangé et amarré à son corps mort consolidé d’une chaîne et manilles neuves grâce aux bons soins estivaux de Jacques car, comme le définit parfaitement le Pr Muge dans l’ABC du Cap-Ferret, un corps-mort est une « Concession prise de son vivant par le propriétaire d’un bateau afin d’éviter que celui-ci ne le précède dans l’au-delà ».