Dérive retapée

Bon, la dérive est retapée – pas réparée, non, parce que, face à l’ampleur et surtout aux incertitudes d’un chantier de réfection complète, je me suis résolu, sous l’influence du démon de la fainéantise et du court terme, à percer un trou provisoire afin d’y passer la manille du câble de relevage.

Ca fonctionne.

Avant de casser à son tour.

Mais nous devrions ainsi pouvoir profiter de l’Iboga cette fin de la saison au lieu de la consacrer à chercher comment refaire une dérive en vil métal et non en or massif.

vue de la dérive avariée
La dérive avariée semi-extraite du puits ; l’oeillet brisé sera scié et un nouveau trou foré un peu plus bas.

De cette expérience, je tire quelques considérations pratiques pour extraire une dérive de 680, enrichies des conseils précieux de Jean-Claude Faucher (le Gaillard), animateur de l’association des 680 (l’excellent dossier « dérive » illustré), et des conseils de Pierre Doucet (Tao, voisin de l’Iboga au Mimbeau) :

– quand on découvre l’avarie (câble ou palan cassé ou, comme l’Iboga cette fois-ci, perçage de la dérive déchiré par l’usure), en général c’est qu’on a besoin de relever la dérive – arrivée à la plage ou échouage prévu – l’urgence est alors de pouvoir relever la dérive pour éviter que le bateau ne s’échoue désastreusement dessus. Alors, arrêter le bateau en pleine eau, déposer la table et dégager le puits, préparer un bout (ou sangle) avec un large noeud coulant, l’introduire dans le puits à l’arrière de la dérive assez pour qu’il pende dans l’eau à 1m sous le bateau, chausser ses lunettes de plongée (équipement « obligatoire » à bord) et se laisser couler au niveau du mat (si fort courant, on s’aidera d’un cordage passé par l’avant du bateau et cerclant la coque à ce niveau), passer le noeud autour de l’extrémité basse de la dérive puis serrer le noeud et regagner la surface ; remonter à bord, reprendre son souffle et hisser la dérive de l’intérieur, enfin, passer la goupille ; (à suivre)

– il n’est pas possible de sortir la dérive à l’horizontale ; l’arrière bloque dans le puits. Il faut incliner la dérive au minimum de 20° à 30°. Autrement, certains ébauchent l’extraction, dérive basse en position verticale (soit le bateau sur ber haut, soit avec assez d’eau dessous) ;

– il n’est pas pratique de ceinturer la dérive avec une corde, celle-ci risque de se coincer pendant les manoeuvres entre la dérive et les renforts de puits ; préférer une sangle ;

– le gros problème dont on se rend rapidement compte, c’est que la dérive dans son puits n’offre aucune prise. Trois moyens de se donner de la prise : 1° cercler avec une ou 2 sangles (nécessite de plonger pour faire remonter la sangle ; utilité d’une latte pour servir de guide) ; 2° une fois déposés les 10 boulons qui tiennent les joues de dérive galva, et ces joues ayant été un peu déchaussées, y boulonner une poignée confectionnée ad-hoc ; 3° quand la dérive a été hissée de moitié, y fixer fortement des serre-joints qui feront office de poignées.

– confectionner un palan dans la cabine : 1e poulie dans la cabine, accrochée en haut de l’épontille par un noeud de cabestan, 2e poulie dans la descente, accrochée au winch tribord via la main courante, le câblot pris sur la dérive passe dans la 1e puis la 2e poulie, sous la main courante bâbord et termine sur le winch de drisse ; régler les longueurs pour que le tirage soit le plus direct possible ;

Voilà les tuyaux.

Hope that helps, comme on dit sur Usenet.

Toute contribution complémentaire évidemment bienvenue.
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