Corps-morts 2006, synthèse et coup de chapeau

Mes lecteurs assidus auront remarqué quelles alarmes je vocifère depuis l’approche de ce transfert d’autorité des mouillages de l’Etat à la Commune. Informé depuis plusieurs années de l’inéluctable échéance et de ses probables conséquences, je n’ai jamais manqué de m’en inquiéter et de le faire savoir…

Et j’avais raison ! (à suivre)

Le transfert a eu lieu en 2003 pour les zones entre Jane de Boy et Piquey.

La note est particulièrement salée pour ceux qui mouillaient dans un chenal sur leur propre corps-mort et qui n’avaient pas cédé à la « pression commerciale » des poseurs professionnels, pour qui donc, la redevance d’Etat se limitait à 110 € depuis quelques saisons (pour un petit voilier et après un doublement je rappelle – GRRR !) En effet, le recours à l’entreprise désignée par la Commune est désormais obligatoire et les manquements contrôlés et sanctionnés par la Police Municipale (au lieu de la milice précédemment, ce qui peut être considéré comme un progrès démocratique).

A Claouey, où l’Iboga avait son mouillage depuis 1995, après de braves cafouillages, rumeurs, lobbying locaux et articles de presse, la « gestion » des abords de l’estey de Madone a été confiée au club nautique. Les plaisanciers devant poser leur propre corps mort à l’emplacement indiqué en contrepartie d’une redevance (110 €) ET d’une adhésion obligatoire au club (40 €). Là, je me demande où va se loger l’esprit de 1901… De toutes façons, il se trouve que l’Iboga avait fuit en « zone libre ».

Or, cet été, quand j’ai reçu ma cotisation annuelle de 110 € et que j’ai lu la sentence fatidique (en gros caractères gras ; j’ai corrigé les fautes de typographie administratives) :

« Les dispositifs de mouillages situés sur la commune de Lege-Cap-Ferret (zone 1 à 12) » (…) « devront être enlevés impérativement avant le 31 décembre 2005. Ces zones seront gérées par les communes à compter du 1er janvier 2006 »

1° il m’est venu une pensée pour le fonctionnaire qui sera privé de son travail : ne va-t-il pas s’ennuyer ? sombrer dans l’oisiveté qui, comme chacun sait est mère de tous les vices ?

2° je me suis dit que ce coup-ci, je n’allais pas y couper.

Alors je me suis tout simplement renseigné : j’ai écrit à l’dresse e-mail de la commune. J’avoue, je ne m’attendais pas à ce que mon message soit lu et je me préparais à rédiger un billet d’humeur sur ces adresses email bidon (après plus de 10 années sur l’Internet, je suis un peu blindé).

Or – et c’est le coup de chapeau – le responsable du dossier à la mairie m’a fort courtoisement et efficacement appelé sur mon mobile aujourd’hui pour m’apporter toutes les réponses. Et ses informations me conviennent à peu près. A savoir :

> Bonjour.
>
> J’ai un bateau au mouillage échouant sur l’escoure du
> phare (zone 3, autorisation 5346).
> Le dernier récépissé de paiement me signale que la commune
> devient gestionnaire des mouillages à partir de janvier 2006.
> Qu’en est-il pour cette zone échouante ?
> Comment être assuré d’avoir une autorisation l’an prochain ?

« Oui je vous confirme que la demande doit être faite à la Mairie. Puisque vous avez une autorisation officielle cette année, vous êtes assuré d’obtenir une autorisation la saison prochaine, il vous suffit de télécharger le formulaire sur le site de la Mairie à partir de lundi et de le renvoyer avec les pièces demandées. »

> Quel sera le prix pour un voilier de 6,5 m ?

« Vous êtes en zone échouante, donc c’est pose libre ; pour votre voilier dériveur, ce sera 120 € »

> Dois-je effectivement déplacer mon corps-mort (200 kg !)

« En principe, oui. Vous pouvez toujours demander une dérogation si vous naviguez l’hiver, mais le Maire ne s’est pas encore déterminé sur ce sujet. Il y a un accord de principe pour les bateaux traditionnels et les professionnels, mais pour les plaisanciers, rien n’est décidé »

> et, si oui, où laisser mon bateau cet hiver ?

« Là dessus, je ne veux pas intervenir dans vos affaires personnelles »

>Merci d’avance de vos réponses.

Je résume.

Les bons points :

  • libre pose du mouillage
  • pas d’organisme intermédiaire pour « gérer »
  • augmentation contenue à +10 €
  • assurance d’avoir l’autorisation
  • réponse personnalisée sous 24 h au mail !
  • formulaire téléchargeable

Les points douteux :

  • incertitude sur la dérogation (accord de principe pour les bateaux traditionnels et les professionnels)
  • plein pot pour ceux qui sont dans le chenal

C’est moins grave que ce que je craignais.

Je pense que je m’en tire bien.

Pour l’avenir, par contre, il est certain que si je venais à changer de bateau pour un plus gros, il faudra budgéter le prix du corps-mort municipal plein pot ; pas moyen de couler son propre corps-mort.

A priori, dossier clôt.

Le site du service municipal de gestion des corps morts