Les marées

Les paysans bretons sont tellement ignorants qu’ils croient à l’influence de la lune sur les marées. »

F. Sarcey, 1890, dans le journal « Le Temps »

Le Service Hydrographique et Océanographique de la Marine (SHOM) doit être farci de paysans bretons car depuis des décennies, cet organisme très utile nous livre ses prédictions (et non pas « prévisions ») de marée, que l’on peut retrouver sous leur toujours « aimable autorisation » reprises et publiées dans les annuaires de marée distribués par les commerçants littoraux (et depuis quelques années sur des sites internet et autres applications mobiles).

Profiter du Bassin suppose de s’imprégner des horaires des marées. Entre la basse mer et la haute mer, le Bassin change complètement de configuration. Il y a des lieux magnifiques qui ne sont accessibles qu’à la pleine mer, surtout sur le côté de Cassy, Andernos, et vers la Leyre. Mais attention à ne pas s’y retrouver échoué involontairement ! Rien n’empêche par contre de programmer un échouement volontaire ; par exemple de 1 h avant marée basse à 1 h après : ça laisse 2 h pour le pique-nique.

En plus d’avoir sous la main les fameux « annuaires des marées », en papier, on peut se référer à de nombreux services pour avoir non seulement un horaire de marée, mais en plus, une hauteur d’eau à une heure précise, et même les surcotes et souscotes provoquées par la météo !

Sur l’Iboga, notre outil favori est l’excellent maree.info, pionnier de l’internet nautique et jamais égalé. Il propose pour le bassin 2 points : Arcachon (Eyrac) et le Cap-Ferret. Des adresses à retenir.

maree.info – Marées Cap Ferret / France – horaire, hauteur, coefficient de marée

Sur cette copie d’écran, par exemple, j’ai pointé la hauteur d’eau à laquelle l’Iboga peut sortir ou revenir à son corps mort du Ferret : 2,2m. Très utile pour programmer sa marée !

Attention quand même : le bassin fait quelques 20km de profondeur et il est parcouru de chenaux plus ou moins larges et/ou profonds. Par conséquent, l’onde de marée s’y propage avec un décalage selon l’endroit considéré. par exemple, à Anderns1, sur la côte nord-est du bassin, la pleine mer arrive 10 mn après la PM d’Eyrac, qui est la marée de référence. Au Pyla, en revanche, la PM sera arrivée 30 mn avant l’horaire calculé pour Eyrac. Vous avez l’idée ?

En 2015, le claoueysien Patrice Bouscarut partage sur son blog une carte des décalages de marées du bassin d’arcachon par rapport à Eyrac. Très utile aussi. La voilà :

Carte des décalages de marées du bassin d’Arcachon par rapport à Eyrac (Patrice Bouscarut)

Voilà, vous savez l’essentiel pour profiter de ces marées qui nous offrent un bassin chaque jour différent et intéressant à parcourir (à la voile bien sûr !)

Pour aller plus loin, vous pouvez vous référer au billet de 2015 Comprendre les coefficients de marées, sur ce même blog.

(Ce billet est un recyclage augmenté du post original du 16 janvier 2003 « Les marées« )


  1. Ceci n’est pas une faute de frappe, c’est une blague : on dit Anderns, parce qu’il n’y a pas d' »o »