Autour des bancs de Bernet : session Iboga solo

Avec la bonne conscience du travail accomplis, je m’étais autorisé un WE de 3 jours. Deux autre motifs étayaient mon projet : la perspective d’une journée quasi estivale telle que promise par la Météo, et l’impérieuse nécessité de caréner l’Iboga, activité qui demande 3 jours dont au moins un ouvré.

Session Iboga Solo 25 avril 2008

Aller sur la carte interactive avec les photos positionnées à l’endroit de la trace où elles ont été prises.

Pour le carénage, ça n’a pas marché, la faute au coefficient de marée trop faible pour permettre au flot de hisser mon bateau sur le ber de carénage. Il ne restait plus que le temps libre et le climat. Que faire ? J’ai apaisé ma conscience en promenant un seau de matériel de nettoyage – détergents, brosses, spays, etc – qui finiront la journée inutilisés, et en consacrant au moins 10 mn à remplacer le chariot de rail d’écoute tribord de foc grâce à la volumineuse caisse à outils qui a, reste du temps, servi de lest.

Voilà pour le travail.

Pour la voile, la trace du parcours est éloquente : il n’y avait pas d’objectif ; aller là où l’humeur me porte en faisant marcher le bateau.

Une première partie en traversant 2 fois le chenal entre Ferret et le banc de Bernet, plus porté par le courant descendant.

Puis résolution de batailler un peu à contre courant, qui nous amène lentement à butter contre le Bancot, face à l’entrée du Courbey. Là c’est basse mer, on ne passe pas, même en dériveur. D’où, le contour par le sud du Grand Banc jusqu’à l’aplomb de la plage Péreire.

Une troisième partie, de plaisir (aussi) : longer au plus près la plage de Péreire (bancs de Bernet), puis le Moulleau, jusqu’au au Pyla, charmante station balnéaire sur la commune de la Teste de Buch inventée par les promoteurs Meller et Gaume, entre deux guerres1. Vent arrière contre courant : j’ai le temps d’admirer les villas du front de mer. Seuls quelques corps morts sont occupés. J’ai choisi de croiser au plus près de la plage.

Parcours illicite étant données les restrictions préfectoralo-municipale du champ navigable le long des côtes (comme je disais là)

Petite houle déferlant sur la caouène

Petite houle déferlant sur la caouène

La traversée du chenal vers la pointe du Ferret se fait en évitant les caouènes affleurantes sur lesquelles déferle la petite houle de marée montante. La photo satellite de ma trace montre bien le banc de sable qui court nord-sud.

Une fois dans les eaux saines du chenal, au SE de la pointe, je prends la cape histoire de ne rien faire un moment, doucement remué par la petite houle. J’ai le temps pour rentrer puisqu’il n’y a pas encore assez d’eau à la plage du phare. Jusqu’à ce qu’un Jouët 680 (inconnu !) ne passe au près serré dans mon dos. Je lui laisse un bord d’avance et je choque l’écoute au vent, la reprends sous le vent, le génois se bande, je borde la GV, l’Iboga est reparti. A la poursuite du collègue. Virement lof pour lof. Avec le courant portant, les bords de près sont toujours plus gratifiants. Le bateau réglé marche bien mais je ne rattraperai pas l’autre avant qu’il ne fasse cap sur Arcachon tandis que je continue vers la plage du phare.

Passés à bâbord les derniers pignots de parcs à huîtres, abattée pour entrer dans l’escoure, sous voiles travers à bon plein, une main pour la dérive et une pour la lame de safran (et une pour chaque écoute : shiva on board ;) ainsi jusqu’au corps mort. Génial.

Ya plus qu’à ranger le moteur et le gouvernail dans la cabine, et rapporter l’annexe au garage pour finir cette 2e journée du Livre de Bord 2008 de l’Iboga. Un sévère coup de soleil en prime.


  1. Lire la très intéressante chronique de Jean Dubroca sur le site de la société historique