Marée à Arguin en 680 ; le Canon, dessalage dans le Courbey, Eyrac et régate en pinasse ; Claouey en bac

Le titre résume assez bien ce super WE de (pinasse à) voile.

Je rentre à peine de 2 semaines à Mallorca et j’avoue que le choc thermique, tant dans l’air que dans l’eau est… revigorant.

Samedi matin, j’ai embarqué Alice pour une marée à Arguin. Descente rapide au portant ; pousser un peu le sable pour pénétrer dans la conche ; échouage dans un mouillage avec moins de 10 bateaux ; après midi à bouquiner et siester à l’abris du vent dans les dunelettes et rapide baignade ; dîner chaud dans le cokpit ; coucher de soleil biblique ; nuit rafraichie par une vigoureuse averse orageuse vers minuit ; réveil à l’aube avec un beau vent de sud ; préparation du thé et mise en route pour retourner avant la PM au Ferret, tout au moteur faute de vent, mais assisté par un vigoureux courant de coef. 100.

alice shoote le coucher de soleil à arguin

alice shoote le coucher de soleil à arguin

Dimanche matin, de retour au mouillage, un corsaire a passé la marée au bord de la plage, vaguement béquillé ; il faut en vouloir, vu le ressac au montant et puis, pourquoi ne pas s’être engagé 200m plus au sud, bien à l’abris dans la Lugue ?

Quelques km en Volvo. Alice a RV pour participer au défilé nautique du Canon sur Le Voyageur, et moi, sur la Capricieuse.

Au Canon, en attendant les pinasses, visite du canot de sauvetage le Gema, avec Herber.

Une nouvelle pinasse, juste sortie du chantier, est bénie (me dit-on) : il s’agit de l’Hirondelle, dans sa livrée noire à liseré blanc, construite sur le modèle de la Marie-Louise, qui était La pinasse qui a assuré la transition entre la dernière génération d’autrefois et la nouvelle, des années 80.

Puis le défilé nautique, démonstration de sauvetage par la SNSM et les pompiers. Les pinasses hissent leur voile et font route sur Arcachon. A bord de la Capricieuse, à la barre, bibi ; à l’écoute, Rose ; au mât, Olivier et à l’amure, Eric. Nous sommes 4 sur le bateau. Un peu short, non ? Bah, le vent est modéré, ça devrait bien se passer. Bien, sauf ce long bord à contre courant dans le Courbey, avec le vent arrière qui bascule de 20° de part et d’autre de l’empannage, en forcissant sur les fausses pannes… il faut suivre, à la barre. Décision d’empanner. Manoeuvre. Et là, la vergue se mâte, la voile passe tout à l’avant, à contre ; l’embarcation se vautre, embarque et se couche. L’équipage à l’eau ou agrippé à la coque. C’est le dessalage.

Justement, Eric demandait 5 mn avant la conduite à tenir. Tiens : travaux pratiques.

Avec ce courant, la dérive est forte.

Rassemblement du matériel éparpillé : le mât, la vergue avec la voile en vrac, le gouvernail, dérive, sac de gilets… perte du seau et de l’écope ; au point où on en est… Récupération de mon sac étanche (???). Le matériel est réparti dans les 2 autres pinasses et l’équipage, sauf Olivier, embarque sur le bateau d’un aimable plaisancier motorisée qui poussera la solidarité jusqu’à tracter à petite vitesse la Capricieuse pleine d’eau jusqu’à la plage de la jetée Legalais. Avec le jus et la résistance du bateau coulé, ça va lentement. Un grand merci à nos sauveteurs qui sont cordialement invités à la buvette des prochaines Festivoiles de Claouey.

Vidage de Capricieuse, remise en ordre du matos et mise à sécher de ce qui peut. Bonne nouvelle : mon sac étanche était étanche. C’est mon iphone qui est content.

Avec ça, nous avons perdu une bonne heure sur le programme, raté l’apéro des équipages et laissé refroidir la paëlla offerte par la mairie d’Arcachon. Ah, oui : que faisons-nous à Arcachon ?

Le quinzoute, c’est traditionnellement la fête de la vierge et, à Arcachon, de la mer aussi (voir ma vieille définition du 15 août). Vas comprendre… les traditions, hein. Ainsi, un programme de festivités prévoit l’accueil des équipages de gréements traditionnels — monotypes CVA de l’APTRA, bacs à voile, canots mixtes et pinasses à voile — suivie de régates pour chaque série. Alors paëlla, vin rouge, gateau basque et café sous les tamaris de la promenade.

Puis une belle régate. Bon, une régate ventée et disputée, pas évidente, du fait du fort courant de marée montante, mais dans laquelle en dépit d’un très joli 1er bord jusqu’à la bouée de dégagement, nous ne jouerons que les figurants en queue de flotte, rapport au fort peu sportif abordage dont nous sommes victime de la part de Saint Ferdinand, qui nous fout pas mal en pétard sur le moment et nous gâche sérieusement la course, tandis que la Légeotte caracole en tête. En tout cas, à bord, excellente ambiance, concentrée, coordonnée et conviviale, sous la direction de Pierre à la barre. Le retour à la plage.

La remise des prix. Les échanges d’impressions et de « on refait la course » (surtout ce passage de bouée litigieux et non sanctionné). Mais il est temps de rembarquer pour Claouey qui n’est pas la porte à côté. Le retour se fait à bord du bac l’Escalumade. Nos 3 pinasses plus Aïmi-Aquo et son équipage de Revelots tractées en file indienne tandisqu’à bord du bac, les bouteilles offertes à Arcachon subissent les derniers outrages sont honorées comme il se doit.

Claouey. Débarquement du matériel des pinasses.

Et pour finir, retour au Canon pour une belle tablée autour de la combinaison gagnante : saucisses et huîtres, moules et frites, gateau (pas basque ?) arrosés d’une sorte de vin, mais on ne s’entend pas parce que le groupe est tout près. Tous les feux d’artifices du quinzoute, et celui du Canon aussi. Fin du WE.