Il est 09:15 quand j’embarque. Le bateau est idéalement situé, comme disent les agences immobilières. Ce qui signifie que mon choix pour poser l’ancre hier soir me permettait de partir jusqu’à 10:00 sans speed ni être obligé de nager pour attraper le bateau. Après 28 saisons d’expérience, ça serait dommage de ne pas y arriver plus souvent que moins, à bien choisir son mouillage à Madone !
La marée baisse depuis plus de 3h. Il reste 2h30 de descendant. Ça devrait être suffisant pour retourner au Ferret.
Seulement, le vent se fait désirer. J’ai un peu de sud, sud-ou-est ou… bref, pas grand chose et mes bords carrés même avec l’aide du courant ont raison de mon timing. Je ne veux pas me retrouver face au jus.
À la vitesse où je vais j’ai le temps de regarder le paysage. Oh ! Un joli Corsaire (photo), oh, un beau bateau de voyage mouillé aux Américains avec qui on échange des salutations…
Bon, à la renverse, j’étais rendu au niveau de l’Herbe, j’avais plié le génois et lancé le bruyant mais fonctionnel Yamaha.
Une demi heure plus tard, voilà l’escoure du phare.
Comme prévu aussi, j’ai 2h à attendre que la mer monte assez pour retourner au mouillage. Y aurait-il eu du vent, je serais allé naviguer, mais là…
Alors je me laisse échouer aussi haut que possible. Ancre. Et patience.
Il y a de l’animation : tout le bassin des bateaux à moteur s’est donné RV au phare ? Je suis injuste : je croise l’équipage d’un Kelt mouillé en bordure de chenal qui revient (l’équipage pas le Kelt) du marché.
Je remonte en 2 ou trois épisodes. Un moment je me fais ma salade. Puis mon café. Tante Jeanne est au courant de ne pas m’attendre pour le déjeuner d’anniversaire de mon oncle et parrain François.
À 13:30, je peux accrocher le corps mort. J’aai eu le temps de me préparer, je n’ai plus que le moteur et le gouvernail à ranger, affaler les pavillons et verrouiller le capot. Fin de la marée. Je retrouve ma Volvo là où je l’avais laissée vendredi.