10h sur l’eau avec Guillaume, jamais eu un vent aussi pourri !

La marée est bien avancée quand nous arrivons au bateau ce dimanche dans la matinée. La prévision météo n’est pas terrible, avec une couverture nuageuse assez présente mais surtout un vent de secteur est à sud, variant de 0 à 10 nds dans les « rafales » épisodiques.
J’ai récupéré mon aviron, oublié à la dernière marée (merci la Bertin family et surtout Doug, pour l’avoir récupéré et mis en sécurité). Je peux aller au bateau sur la nouvelle planche-annexe Dufour vintage et préparer le bateau tandisque mon équipier m’attend sur la plage.

Mon équipier donc : Guillaume, jeune physicien en stage dans un labo de recherche sur les lasers à Bordeaux. Guillaume vient de la Belle Province (🇨🇦) et c’est son premier séjour en vieille Europe. Il est curieux de tout. Cette sortie sur l’Iboga est une occasion de le plonger dans ce que la région offre de plus intéressant : naviguer sur le bassin d’Arcachon sous le skippage d’un vrai expert du plan d’eau (moi).

Encore une photo du quartier d'Afrique prise depuis Iboga
Encore une photo du quartier d’Afrique prise depuis Iboga

Notre première destination est Afrique, quartier ostréicole au sud ouest de l’île aux oiseaux. La navigation au portant dans ce vent souvent nul est juste intéressante mais je résiste à employer le Yamaha si bruyant et puis, il n’y a pas le feu à la banquise, hein ?

Les conditions ne se prêtent pas à aller à terre parce que la marée se renverse et le coeficient de marée est faible : nous ne pouvons pas approcher trop preès de l’île. Par contre un soleil plus présent que prévu nous fait réfugier à l’ombre de la cabine pour le casse-croûte de midi préparé par Guillaume (les bières aussi choises par Guillaume, je n’y suis pour rien, je précise).

Ensuite, nous reprenons l’estey d’Afrique vers son embouchure, traversée du chenal d’Arcachon jusqu’à Péreire — il est à peu près 14:00 — quand le vent passe franchement sud. Une série de virements de bords au ralenti plus tard, nous voilà en bas de la corniche du Pyla. Quasi à la dérive en fait. Alors je donne un coup de moteur pour nous écarter du péré. Et je décide que ça ne sera pas Arguin parce jusqu’à présent, le vent n’a pas été au RV, il ne s’agirait pas de nous enfoncer trop sud. Nous allons à la côte, à mi longueur de la dune.

Au mouillage au pied de la dune du Pyla

On va rester près de 2h ici, le bateau un peu secoué par les vagues artificielles créées part les bateaux à moteur et jets, dans le chenal (en excès de vitesse, ou pas). Le temps pour moi de caresser la ligne de flottaison qui commence à se souiller (bizarrement plus à bâbord qu’à tribord), et de me baigner un peu, explorer une résurgence d’eau douce qui creuse dans l’alios rouge, sous la végétation au pied de la dune, compter les quelques étoiles de mer échouées entre les cailloux du paléosol, puis de lire dans le cockpit. Le temps pour Guillaume d’aller explorer les hauteurs, la vue sur le banc d’Arguin, les passes et l’océan qui le sépare de sa terre natale, la vue sur la mer de pins maritimes (en fait ici la vue sur le camping, au pied de la dune), et d’arpenter la plus grande dune de sable d’Europe, 109m de haut à son maximum, 2,9km de long et 600 et quelques mètres de large actuellement. On a vérifié sur Wikipédia en arrivant.

Un moment, il s’agit quand même de retourner au corps mort qui sera accessible à partir de 20:00 d’après mes calculs.

L'indispensable http://maree.info/135?d=20220522
L’indispensable maree.info

Commence alors une séquence assez pénible, dans un vent encore pourri, très faible à faible, mais surtout dans les vagues qui se forment avec la houle du large qui rentre jusqu’aux caouènes du nord d’Arguin. J’aime bien chevaucher ces déferlantes avec un vent manœuvrant, mais elles sont super inconfortables quand le bateau n’est pas manœuvrant. On passe peut être une heure là dedans, avec les voiles qui battent, dans un près approximatif au cap lamentable corrigé par le flot rentrant, avant d’avoir rejoint le chenal principal et faire enfin cap au nord.

Et puis voilà du vent ! Enfin, Le Thermique : du NW normal. Comme le remarque Guillaume : on fait en 10 mn la même distance qui vient de nous prendre une heure.

Voilà le corps mort. Et la fin de cette marée.

Les photos de Guillaume (c’est vrai que son photophone est plus pourri que le mien) et les miennes.

Trace de la sortie avec Guillaume — La trace interactive de la marée