Ferret – Biganos – Arguin – Ferret — la session des 5 et 6 août 2021 avec Alice (et Julie à la fin)

Chronique dictée et vaguement corrigée, bien reconnaissable à son « style » oral 🙂 Bonne lecture.
C’était jeudi matin. Je suis parti assez tôt de Bordeaux. Sans pour autant échapper à la demi-heure d’embouteillage pour rentrer sur la presqu’île. Arrêt au marché de Claouey pour compléter mon avitaillement avec un peu de charcuterie, un saucisson de canard, des avocats et de belles tomates de chez Nadine… Après je suis allé récupérer Alice chez sa grand-mère à la Dune Blanche. On a tracé et vers le phare pour arriver vers midi au bateau qui flotte déjà un tout petit peu. Donc c’était nickel pour monter à bord avec toutes les affaires. J’ai fait le plein de d’essence juste avant de partir quand même, toujours un plaisir de manipuler les hydrocarbures à bord. Est-ce que le moteur marchera / marchera pas ? On verra bien.

Après on était au portant, ça faisait 3h que la marée montait, on a tracé sur le tapis roulant devant le Moulleau, puis Arcachon, la Teste, Gujan… pour se présenter devant l’entrée de la Leyre vers 15:30. Entre-temps, un petit casse-croûte à bord mais rien d’extraordinaire sauf cette super salade de lentilles que j’avais préparée la veille au soir. Devant la Leyre c’est toujours un peu la découverte. On s’enfonce dans la rivière en suivant les balises qui se révèlent quand on approche, en surveillant le fond. Je n’avais gardé que la grand-voile pour pas aller trop vite. Voilà déjà le Port des Tuiles, notre destination du soir. Il est tôt : on continue de remonter la rivière, mais le vent devient un peu trop compliqué, donc on affale et on se met au moteur. Le moteur pétarade, ne marche pas très bien mais bon il avance et on va comme ça remonter jusqu’au port de Biganos avant le demi-tour. Le moteur finit par trop mal marcher, on va remettre les voiles pour descendre jusqu’au Port des Tuiles. Là, on choisit une place. La question, au port des tuiles c’est : est-ce que c’est une place libre ? Est-ce que quelqu’un va se pointer à marée haute pour revendiquer sa place ? Mais là on trouve une très bonne place tout près du port, bien placée, à couple d’une Arcoa 570 bâchée sur un petit ponton discret bien entretenu. L’avantage de se mettre à couple d’un bateau, c’est qu’on n’a pas besoin de gérer les hauteur d’eau par rapport aux marées. C’est beaucoup plus facile.
On va faire un petit tour à terre, Alice et moi, visiter le petit port des Tuiles. Les cabanes sont la plupart en bon état, d’autres qui sont en mauvaise état mais c’est essentiellement inutilisé, inhabité : il n’y a personne. On est en semaine mais quand même début août, c’est bizarre. Ah, sur le quai il y a trois papy qui papotent. Ils vont rester à papoter à refaire le monde quasiment jusqu’au coucher du soleil. C’est sympa, ils parlent fort et ils blaguent en se racontant des trucs de la vie de la commune…
À bord, on va se faire un bon dîner d’un délicieux un plat chaud de courgettes et oignons, arrosés d’une bonne double IPA de la brasserie Winterholler. Après, comme on a oublié de prendre de la lumière on va se coucher très tôt pendant que la marée baisse…
Le soleil rasant magnifie le paysage et ma fille

Le soleil rasant magnifie le paysage et ma fille

La nuit va être très calme même si le vent continue à forcer et souffler toute la nuit. Il va un peu pleuvoir aussi. Alors Alice va passer une nuit moyenne et moi très bonne.
À 6h du matin vendredi le réveil sonne : c’est l’heure de partir parce que ça fait déjà une demi-heure que la marée s’est retournée et il est vraiment temps de s’échapper pour avoir assez d’eau. C’est à peine l’aube mais avec les nuages on ne va pas voir très bien le jour se lever. Assez quand même pour naviguer. Comme un peu prévu le moteur ne marche pas. En tout cas il démarre mais cale vite. Donc on va pas compter sur le moteur : on envoie la grand-voile et le petit foc qu’on avait endraillé la veille en prévision justement de la navigation du matin. Le vent vient presque de face mais avec le bâbord amure favorable au départ. On va avoir plusieurs bord à tirer d’un bord à l’autre de la rivière. Heureusement il y a assez de fond pour pouvoir aller vraiment à ras des des roseaux avant de virer. Par contre ça devient plus compliqué à la sortie de du delta parce que, là, on est sur les plats et il y a vraiment pas beaucoup d’eau et il y a pas vraiment de chenal donc il faut redoubler de vigilance et peut-être virer trop tôt et on est vraiment face au vent donc on va encore tirer des bords comme ça jusqu’à être quasiment devant devant Gujan et petit à petit trouver le chenal du Teychan de sorte d’avoir enfin un bord de près un peu long sans être obligé de virer et commencer à souffler et faire reposer nos mains usé par la l’écoute de génois.
La marée du 5 août 2021 zoom sur la Leyre

La marée du 5 août 2021 zoom sur la Leyre. remarquer le point zig-zag de la sortie

Puis il faut de nouveau à tirer des bords parce que on est toujours face au vent là. C’est le moment aussi de faire chauffer de l’eau enfin pour se faire du thé. Je crois que c’est là que je remplace le foc par le génois. On est devant Arcachon, à tirer de larges bords maintenant, la marée bien lancée, jusqu’à arriver devant Pereire. Après c’est beaucoup plus simple : on va abattre mais rester au près (bon plein) parce qu’il faut passer tout près de la jetée du Moulleau pour éviter les bancs de sable, on se demande un peu où passer parce que la navette que je suivais fait un grand tour du banc devant la jetée, mais nous on va finalement choisir de passer tout près de la jetée et… ça passe.
Le vent est toujours fort. Nous voilà au banc d’Arguin. Toujours la même question : sans moteur face au vent, comment va rentrer ? Et bien on mise sur une hauteur d’eau suffisante et finalement c’est bon : on passe sans toucher avec la main sur la dérive et quelques virements de bord. C’est très cool. Il y a dans la conche 3 bateaux et on est le 4e. Pour le moment…
Il est 10:00 exactement. Ça fait 4h qu’on est parti de du port des tuiles. C’était une belle session, 4h dans le bassin, c’est pas très souvent qu’on arrive à faire ça.
Alice va à terre bouquiner côté océan. Quant à moi je vais rester dans le bateau pareil, tranquille. C’est très couvert et il fait juste bon. Le vent est fort, c’est pas très très engageant pour aller se baigner même si l’eau est bonne. Vers midi on va se faire un bon gastro dans le bateau aussi la dernière IPA de Winterholler. Pendant qu’on mange il y a pleins de bateaux qui arrivent avec le début de l’après-midi un peu de soleil et là on va se retrouver dans la conche j’ai compté 51 bateaux il en arrive encore ! Je pense que quand on part il doit être 14:00 il y a une soixantaine de bateau. C’est la folie. Quelques-uns ce sont des bateaux de location, on voit bien les skipper qui ne savent pas trop trop comment s’y prendre. On a le sketch de celui qui envoie sa femme « vas-y saute » mais la femme elle n’a pas pieds et lui il a coupé le moteur à 5m du bord ! Il ne sait pas trop comment s’y prendre mais il va apprendre. Et voilà la grande vedette Dubourdieu de l’hôtel Côté Sable, avec ses 4 passagers qui, à peine le bateau posé, sont parti pour une salve de selfie. Le marin lui au moins il s’y connaît : il va aller mouiller au milieu de la conche pour pas gêner et ensuite va revenir embarquer ses gens
Retour sur l’Iboga, on a RV avec Julie qui vient d’atterrir à Mérignac. On ne va pas rester plus longtemps. Une très belle manœuvre pour sortir de la Conche à la voile, sans toucher d’autres bateaux. Tout le long du banc au portant, courant porteur, donc c’est un peu mou. Puis, quand on passe la pointe nord du banc d’Arguin on va pouvoir lofer tribord amure ouest-nord-ouest et faire une belle traversée face aux déferlantes, jusqu’à rejoindre le chenal des passes et viser le nord des parcs. Entrée dans l’escoure du phare.
Ensuite on attend Julie au mouillage du Ferret. La voilà qui rallie le bateau. À la nage. Un bon début de vacances ! Bientôt la pleine mer. Le vent reste soutenu. Les voiles en haut, on est reparti ! Cap au nord avec le reliquat de flux. Comme ça jusqu’aux Américains, un peu plus. Puis retour au portant pour débarquer mes équipières à la plage et finir à la nage depuis le corps mort.
Il est temps pour chacun de nous trois de vaquer à nos projets — Julie, ses vacances, Alice, sa rentrée et moi, une traversée Açores-France, en attendant une prochaine occasion de partager de passionnantes activités en famille.
Les photos de la marée
La marée du 5 août 2021 vue d'ensemble

La marée du 5 août 2021 vue d’ensemble