Chronique dictée du Claouey – tour de l’île et retour

Attention, nouveau stayle : la chronique a été dictée sur le vif (et beaucoup corrigée, mais pas re-écrite).

Hier soir on avait laissé le bateau au milieu du chenal pour être prêt à partir presque à la marée basse du matin de dimanche.

Donc voilà comment ça s’est passé : on a embarqué à 10h30 après avoir bien pataugé dans la vase — les joies de l’estey de Madone. En partant on a laissé en plan l’annexe avec la petite ancre. Bizarrement, le moteur ne marche encore pas ce matin. Pourtant on n’a rien fait… Bon, mais il faut partir fissa maintenant. Pascal pousse le bateau avec un grand aviron depuis le balcon avant, tandis que de temps en temps je lance  un coup de moteur pour pousser deux ou trois tours d’hélice avant que le moteur ne cale. C’est chaud : il y a presque plus d’eau. En tout cas on arrive à sortir comme ça de l’estey et on peut enfin envoyer les voiles une fois dans le chenal de Lège.
On doit faire encore attention à la hauteur d’eau mais le bateau commence à naviguer bon plein à travers bâbord amure ; c’est un vent d’est.

On va descendre jusqu’à la pointe de Graouères, que l’on laisse à bâbord en enroulant pour emprunter le chenal de l’île. Bout au vent et bout au courant — c’est un gros coef 103 aujourd’hui — donc je ne sais plus combien on va faire de bords. C’est interminable mais on est content de naviguer. On touche quand même quelques fois sur les bords du chenal : le bateau ralentit et un nuage de vase caractéristique remplace le sillage.
Dans le chenal de Mapoutchet on décide avec Pascal qu’on va envoyer le spi quand on sera au portant devant Arcachon. L’idée c’est d’avoir le plus de débattement possible pour profiter du spi parce que je me dis ça va être très très vite. Je me trompe un peu on va voir comment.
Je me trompe un peu parce que je décide de prendre le cheval de Cousse pour déboucher devant le port, mais à ce moment, c’est bientôt marée basse,  et il y a très très peu d’eau et à la fois beaucoup de bancs de sable. Alors on touche, et encore, et on s’y reprend à deux fois avant de pouvoir sortir dans les dédale des bancs.
Enfin le Teychan.
On continue à naviguer au plus près direction le port d’Arcachon, Liza à la barre, pendant que Pascal et moi nous préparons le spi. Jusque devant l’entrée de la Canalette, le chenal qui va à la Teste. Là on est prêts. On fait volte-face et on envoie la bulle. Deux ans je crois que je ne l’ai pas envoyée ! C’est magnifique. On se régale à faire marche le bateau vent arrière direction la presqu’île, en longeant Arcachon.

Iboga sous spi dans le teychan 28 mars 2021

Iboga sous spi dans le Teychan 28 mars 2021

Ce que j’ai donc mal anticipé, j’y viens, c’est que la marée est en train de se renverser et, effectivement, le bateau marche bien jusqu’à ce qu’on arrive entre la jetée de la Chapelle et la plage Joigny. Puis la pointe de Bernet, et là le vent devient erratique et faible à très faible, surtout au portant évidemment. C’est un peu comme prévu par la météo d’ailleurs. Je pense qu’il doit être vers 2h ou 3h de l’après-midi et on va reculer reculer et on est obligé de loffer, en travers du courant pour arriver à peine à faire marcher le bateau en crabe. On va arriver comme ça péniblement à traverser le chenal et aller vers le Grand Banc avec l’idée de naviguer à l’abri du courant le long des parcs. Mais finalement on arrive, avec la dérive, à l’entrée du chenal du Courbey (heureusement pas plus loin !) Il n’y a toujours pas de vent et on a faim à bord. On va jeter l’ancre à l’entrée du chenal, je sais c’est en principe pas permis à cause des herbiers. Et se faire un bon gastro, parce que le repas est prêt depuis une bonne heure quand même et nous attend au fond de la cabine ! Puis à la place de la sieste, il est temps de s’occuper de ce moteur. On va découvrir très vite effectivement que la durite d’arrivée d’essence est explosée : prise d’air et et fuite. C’est bien normal que le moteur démarre mais ne tourne pas plus longtemps. Ça va être assez simple à réparer. Le plus dur c’est de faire attention de pas perdre de vis dans l’eau, ou un outil. Une fois que le moteur est réparé, le vent n’est toujours pas là, alors on va tracer à travers le petit chenal qui part nord au milieu du Courbey : la Réousse. Un bord comme ça au moteur, on touche un peu, on vire de bord, vers l’ouest. On va sortir au niveau du village de l’Herbe : estey de Canelon.

Carte de Jean-Marie Bouchet — la réousse et canelon

Carte de Jean-Marie Bouchet — la réousse et canelon

Et puis voilà le vent ! Couper le moteur, envoyer le génois. On trace bien comme ça jusqu’à la Pointe aux Chevaux, Petit Piquey, on rentre sur les terres devant Les Jacquets puis le Four. Le chemin habituel de la marée haute. Le vent est toujours un peu erratique à l’abris des dunes. Mais voilà l’anse du Sangla passée avec la dérive en main, l’enfilades de la queue de l’estey de Madone. Je dépose Pascal à l’annexe et mène l’Iboga à la plage vont débarquer les équipières puisque il ne reste à ce moment-là que Liza est Ludivine.

Iboga arrivée à Claouey après un tour de l'île aux oiseaux 28 mars 2021

Iboga arrivée à Claouey après un tour de l’île aux oiseaux 28 mars 2021 (clic pour l’album)

Entre-temps, je me suis écrasé le doigt trois fois avec le stick donc il faut que je répare ce stick d’urgence. La bonne chose c’est qu’on a réparé le moteur donc maintenant le moteur marche, par contre ce qui me questionne c’est qu’il fait toujours énormément de bruit à l’échappement

Je sais pas pourquoi je suis un peu de mauvaise humeur quand je débarque. Un peu énervé m’être écrasé le doigt  ? Ça rien à voir avec l’équipage qui était chouette, sauf quand Pascal voulait absolument enseigner à Liza des trucs qu’elle n’avait pas envie d’apprendre à ce moment là et c’était un peu pénible au début.
Mais au total c’est une belle nave : on a passé 8h sur l’eau c’était vraiment cool je pense qu’on a un petit coup de soleil aussi qui va se rafraichir à l’apéro sur la terrasse à la tombée de la nuit sous la pleine lune.

Une série de photos