BM à Arguin, PM au Mimbeau, et encore le moteur en rade

Ça valait le coup. L’enjeu : être au bateau avant 11:00. J’ai prévu large avec un départ à 09:00. Mais c’est toute une organisation pour y aller ce WE

D’abord le petit matin aux Capus. Courses express. Ensuite aller chercher le scoot au parking. Ensuite (sur)charger le scoot parce que je tiens à emporter des outils (pour le moteur donc). Ensuite tracer chez David vers le Grand Parc qui me prête sa voiture. Partager un café. Et partir avec 1/2h de retard sur mon timing idéal. Waze m’annonce que je vais arriver trop tard. Je ne le crois pas, mais je fais la route en alternant « ‘tain merde / tu verras bien comment ça se passe ». Et j’arrive (aucun suspense : vous avez lu le titre)… à temps. À 10mn près. Même le temps de positionner le HB (qui ne marche ☠️ pas) et le gouvernail, et même hisser les voiles pour partir dans 5cm d’eau sous la coque. Cool ! On est en route.

Gros jus descendant, coef 108. Ça tire. Je traverse en visant le Moulleau et en arrivant devant le Pyla. Pas d’alerte-dérive en traversant les bancs. Vent N-NE. Assez frais. Ensuite au portant tout le long d’Arguin. Le vent tourne NW mais n’est pas plus régulier pour autant. Avec ce courant, on a un vent apparent assez faible : le bateau n’est pas trop manœuvrant. Arrive l’étroite embouchure de la lagune d’Arguin, celle ou on a la « permission » de mouiller, le jour, mais pas la nuit et puis quoi encore ? Bref. Empannage, lof, remonter la dérive et lâcher la retenue de safran au cas ou pour quand ça touchera. Et le bateau remonte doucement le courant qui chasse l’eau de la lagune. Bien coller aux lattes nord. Suivre au plus large l’arrondi (de toutes façons on voit bien qu’il n’y a pas d’eau devant). La dérive est remontée à bloc. La carène frotte. Le bateau ne va pas assez vite pour générer une vague qui permettrait de passer sur l’élan. Alors je vais à l’avant, barre amarrée, voiles bordées, avec l’idée de sauter pour tirer /soulager le bateau, mais ce n’est pas nécessaire parce que mon poids à l’avant a soulagé suffisamment et le bateau est passé ! Il y a assez d’eau ensuite. Mais ! C’est Stéphane, sur son 680 On My Way, à l’ancre là, qui est en train de me filmer ! Sympa ! Il est à l’ancre un peu au milieu. Ça ne me convient pas : je préfère aller tout au fond/sud à ras de la plage face au vent. J’y suis : j’ai mouillé l’ancre à 20m avant la plage. Le bateau cule face au vent, impeccable.

J’ai la visite de Stéphane, en paddle, son annexe idéale. Échange de nouvelles. Ensuite, chacun à son bord.

Casse-croûte à bord de l’Iboga. Puis je reçois une invitation au café sur On My Way. Ensuite nous partons tous les trois pour une « randonnée » à pieds autour d’une ZPI (zone interdite aux humains). Les grandes marées ont bien rongé l’embryon de dune côté passes et les plus grosses vagues ont même traversé le cordon du banc ! Je me rappelle quand le banc avait été coupé en deux un peu plus au nord, il y a quelques années (je me méfie : ça peut déjà faire 10 ou 12 ans).

Là, le plaisir d’être hélé par Frédéric, du 680 Agaric, depuis la plage, que je vais voir arriver à quelques encâblures de l’Iboga a dans la Lugue plus tard dans la soirée.

Vers 16:00, je prends congé du banc. Un départ sous GV seule face au vent trop près de la plage. Manœuvre foireuse. Je le sais pourtant. Mais le vent n’est pas trop violent. Léger contact maîtrisé avec le bateau sous le vent, il n’y a pas de casse. Bye Arguin. Sans doutes à l’an prochain, si on a encore quelques zones tolérées…

Cap au nord. Près serré bâbord amure. Aujourd’hui je ne vais pas taquiner les déferlantes en traversant les bancs trop au sud : je remonte le long du Pyla jusqu’à ce que mon bord m’amène près de la plage. Virement, à l’aplomb de Hortense, peut être même un peu plus nord déjà. Mais c’est que le vent contre courant et la grosse houle créent un joli clapot de face. Une vague taquine même côté sous le vent jusqu’au dessus du roof ! Quelques goutes sont entrées… J’aurais dû tirer le capot plus tôt. Et voilà le chenal, les parcs du Mimbeau. Encore 2 ou 3 virements pour rejoindre l’escoure du phare. Le vent est franchement nord. Même près de la côte il reste bien présent.

On est 2h avant la PM du soir. Il y a assez de fonds pour naviguer jusque dans la Lugue. Je mouille non loin de l’entrée, devant le club de voile. Affalage des voiles et rangement du génois. Profiter de la vue et de l’animation. À propos d’animation, ce sont 2 chalands de plaisance chargés à bloc de passagers festifs qui viennent se coller à la plage du Mimbeau, à 2m littéralement du bateau de mon plus proche voisin qui lui aussi était en train de profiter de la lumière. Je ne sais pas s’il le prend bien. Moi ça m’aurait foutu en boule. C’est là que je me rends compte que l’entrée de la Lugue, c’est The RV du coucher de soleil. Les gens arrivent, mettent la musique, boivent des coups en criant et en prenant des selfies, et repartent. OK, j’ai compris.

Je hisse la GV puis l’ancre et je me casse. Plus loin : là où c’est plus beau et plus sauvage. 2e mouillage. Le bon ? On verra. Mais d’abord, aller faire un tour à terre pour varier les points de vue. C’est vraiment le plus beau point de vue de la presqu’île (un des) !

Un point de vue inédit sur la dune du Pyla

Un point de vue inédit sur la dune du Pyla — clic pour plein d’autres super photos

Après, un truc se gâte un peu quand je décide de déplacer un peu le bateau plus vers l’estey pour me donner de la marge de manœuvre à la PM de demain matin. Parce que là je me rends compte que l’ancre ne tient pas : vase et herbe, le bateau dérape. Mauvais mouillage, pas possible. Alors comme le moteur etc. je ne reviens pas dessus, je dois me déhaler à la voile. Face au vent, pas trop tonique maintenant et face au courant qui monte encore. Alors c’est parti pour une séquence de bords plus ou moins carrés. Mais je finis par arriver à un emplacement qui me semble sain où je sais qu’il y a du sable, à peu près devant Boulan. Check régulier de l’alignement d’un pin avec le phare, pour vérifier que mon ancre tient. Validé. Voilà le coucher de soleil somptueux (que je n’essaie même pas de photographier dès qu’il manque de lumière) et la nuit qui tombe assez tôt en ces derniers jours d’heure d’été en automne.

Dîner chaud à bord. Lecture. Attention à la fermeture des portes et nuit. Le vent n’a pas faibli et je crois (parce que je dormais) qu’il est resté assez fort toute la nuit et jusqu’au matin.

Réveil trop tôt : c’est l’aurore. Deuxième réveil très bien, soleil levé, il est un peu plus de 08:00. Le pont est bien humide de rosée. Je vais me préparer du thé et attendre que la marée se retourne.

Réveil dans la Lugue

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08:30, je hisse la GV, l’ancre dans sa baille, route au près en direction de la plage devant mon corps mort. La sortie de la Lugue va vite avec le courant, mais ensuite, je suis face au courant, déjà lancé coef 95. Là, le vent est juste juste pour étaler. J’ai une manœuvre pas simple devant moi : je dois approcher de la plage assez pour débarquer ma caisse à outil et sacs, mais ne pas avoir le bateau drossé à la plage parce qu’il y a encore un brave ressac de pleine mer, pour ensuite repartir au mouillage attacher le bateau et revenir à la nage. Donc d’abord approcher de la plage, mais pas trop, tout en restant manœuvrant, au près dans un vent mou, à contre courant. Je m’y reprends à 4 ou 5 fois. Il m’arrive de regarder mon moteur inutile avec haine (bon OK, avec regrets). Je finis par jeter l’ancre en vrac à peu près bien placé. Sauf mon pied (nu) qui est mal placé et le bateau encore sur son erre va venir coincer mon orteil de pied droit entre le mouillage et le taquet. OUILLE ! Et voilà, ça saigne, j’en fous partout, j’ai mal et je me flagelle de m’être fait avoir comme un débutant (et comme Alain Colas, on sait comment ça a tourné). Ça m’apprendra à penser à la manœuvre d’après tout en déplorant l’état de mon moteur alors que je suis sur la manœuvre de ici et maintenant (mindfulness inside). Enfin, la suite de la manœuvre se déroule parfaitement à part que je boite en laissant une trainée de sang. Enfin, voilà. le retour à la nage est finalement agréable et calme le feu du gros orteil. Je n’ai plus qu’à me sécher et prendre la route pour rendre la voiture à David (merci David !)

Les photos avec même une vidéo très instructive et une autre plus drôle