Arguin à 3, moins 1

Ce dimanche, le 2 mai et la 10e sortie de la saison, l’Iboga embarque les résidents du Chalet de Claouey : Liza et Pascal. Liza, inconditionnelle des sorties sur l’Iboga et Pascal qui a une idée en tête puisqu’il emporte son nouveau flotteur de planche à voile, avec la 7,30.

Il fait beau mais encore pas mal froid avec du vent de nord qui tournera ouest puis NW. Un peu tôt pour la baignade. Anyway, il y a assez de vent pour traverser le chenal au descendant, assez d’eau pour passer les caouènes du Moulleau, assez de temps pour préparer le gréement de spi et l’envoyer. Parce qu’il ne faut jamais rater une occasion de faire quelque chose, avec Pascal à bord !

Nous sommes parti vers midi. Il est 14:15 quand nous nous présentons devant « l’entré » de la conche sud d’Arguin. Il y a juste assez d’eau pour nous enfoncer, face au vent et au courant, donc à l’aide du moteur, et aller beacher face à l’ouest. Nous sommes 3 bateaux dans la conche.

Iboga 2 mai 2021 seul dans la conche d'Arguin

Iboga 2 mai 2021 seul dans la conche d’Arguin (clic pour les photos de la marée)

Le skipper confectionne de belles assiettes avec une salade verte de mâche, concombre et oignons jeunes, du jambon de Terruel et un pavé de burrata crémeuse du marché de Claouey. Il doit y avoir quelques bières que Liza a emportées à la volée en partant… Soleil, vent, plaisir des yeux et des papilles. Un bon moment d’Iboga.

Iboga 2 mai 2021 la Salade de Burata - Terruel

La Salade de burrata – Terruel – mâche
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Pascal est déjà parti dans sa tête. À peine fini le café, tandisque Liza est allée voir si l’océan était toujours de l’autre côté du banc, Pascal a gréé sa board et est parti l’essayer côté passe sud. Tandis que je bouquine à l’abris du vent, le voilà dans sa combi de plongeur qui vient m’informer de son départ pour Claouey. OK. Pascal, quoi.

Iboga 2 mai 2021 Pascal prépare son raid en funboard jusqu'à Claouey

Iboga 2 mai 2021 Pascal prépare son raid en funboard jusqu’à Claouey
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Liza est revenue. Le temps est passé, la marée renversée et déjà remontée de moitié : l’heure d’apareiller pour le retour.

Départ sous voile. Face au vent et à la plage, toujours le même cirque pour faire reculer le bateau et surtout le faire pivoter à l’abattée alors qu’il ne rève que de foncer au près vers le sable. Ça passe parce qu’il n’y a personne autour… en pleine saison, il faut voir les yeux écarquillés des témoins, depuis leur bateau, qui se demandent quand je vais en cogner un… Pourtant je sais que ça ne marche qu’avec la voile d’avant cette manœuvre… En tout cas, nous voilà suivant la route en sens inverse jusqu’au chenal. Là, caler le bateau au bon plein. Prendre un ris dans la GV histoire de ne pas se fatiguer. Le bateau fait une belle embardée dans la manœuvre, mais Liza veille à la barre. Avec ce vent d’est soutenu, il y a du monde en l’air le long de la dune. Quelques parapentes sacrément haut. Il y a du niveau.

Iboga 2 mai 2021 fx scrute le fond sous le vent

Iboga 2 mai 2021 fx scrute le fond sous le vent
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La navigation : nous piquons à l’ouest à peine passé la pointe nord d’Arguin, pour rejoindre le chenal balisé. Il faut encore faire attention aux bancs affleurants. Nous voici devant la pointe du Ferret. Encore 3 bords pour ralier l’escoure du phare où nous attend le corps mort 2021. Il est juste un peu tôt : on touche à 10m du but. Le temps de plier les voiles, rassembler nos effets, et la marée est montée juste assez pour tirer le bateau au corps mort.

La Trace de la marée

La trace GPS sur Navionics ChartViewer

La trace GPS sur Navionics ChartViewer (clic to enlarge to interactive view)

Et les Photos (most from Liza)

Une fois de retour à Claouey, l’étonnement, c’est que Pascal n’est pas arrivé. On va friser l’inquiétude parce que ça fait plus de 4h maintenant qu’il est parti, que normalement une planche à voile ça va plus vite que ça, qu’il n’y a plus personnne sur l’eau maintenant, que le jour ne va pas tarder à décliner et le vent avec et que bien sûr Pascal n’a emporté aucun moyen de communication. Ça ne serait pas digne de son sens de l’autonomie. Et puis Laura, qui connait son père, scrute l’horizon aux jumelles et détecte une voile transparente dans le chenal d’Arès. C’est lui ! Après 5h de galères au près avec une planche qui a besoin de plus de vent pour déjauger, Pascal a encore réussi un Arguin-Claouey improbable !