Manou, MJ, Tom, « Pip » et « Finn ». Les 4 derniers, Californiens, viennent découvrir la « dune du Pyla » et « Saint-Émilion ». Ils sont installés à Piraillan et c’est là que je monte les chercher avec le bateau ce dimanche vers midi et demie. Ce qui leur a laissé le temps d’un avitaillement au marché après la grasse mat de jetlag et de vacances.
Pour aller au Canon depuis le Ferret, c’était l’étale puis le début de renverse de ce petit coef (50). Un vent faible et irrégulier d’ouest m’a juste permis de gratter 1 à 2,5 nds.
Une fois à l’ancre devant le passage, à Piraillan, j’en ai profité pour changer 2 manilles de même source que celle qui a cassé le WE dernier, surtout celle du pataras ! Et réfléchi à ce souci d’entrée d’eau par les trous de la goupille traversant le puits de dérive. Résultat : 2 pinoches obligatoires ont trouvé un usage ! Il faudra juste penser à les raccourcir si elles gênent la remontée. Je remarque que j’ai mouillé sur la route des promène-couillons parce que les pinasses de touristes qui font du rase-villas (c’est intéressant n’est-ce pas ?) me passent à ras de l’étrave sans un sourire ni regard de la part de ces « fiers » commandants de bords. La qualité humaine du pays de Buch…
Voilà mes équipiers ! Il y a encore de l’eau jusqu’à l’escalier. Gare à l’approche au moteur. Henri assure le contrôle. Embarquement. Un coup de moteur et nous voilà dans le chenal. Voiles et route vers le Toulinguet. Irrégulière la route parce que je ne vais pas régler les voiles à tout bout de champ dans ces variations de 30° d’angle de vent… alors j’adapte ma route au vent. Le ciel est un peu moins chargé que pronostiqué ; on profite de bonnes séquences de soleil.. De loin, ça a l’air tranquille le Toulinguet : on aperçoit seulement 3 mâts. Mais quand on tourne devant : argh! en plus de 3 voiliers, une vingtaine d’embarcations dans la conche. Mais pas le temps de réfléchir parce que le courant tire : Manou va s’occuper d’affaler et ferler le Génois, je lance le moteur et nous trouvons une assez large place à la plage face au vent. La plage est acore, ce qui permet de mouiller court tout en restant en eau. Rangement de la GV. Dégagement du cockpit pour le casse croûte ! Il est plus de 14h bien tassés.
Une bouteille et quelques sandwiches plus tard c’est quartiers libres. Les kids partent explorer le banc, Manou à la sieste, MJ et Tom sur le banc aussi, et moi dans le cockpit avec les soliloques de Fabrice et Clélia Conti en haut de la tour Farnèse1.
Quelques baignades : l’eau est à la température de l’air, le ciel se charge. Entre temps la plupart des bateaux ont quitté la rade. Nous ne sommes pas pressés de rentrer car la marée était basse à 17h, il n’y aura pas d’eau au corps mort avant 20h.
Voilà du vent. Nous appareillons. GV haute, face au vent, ancre à terre. Vous connaissez la combinaison : si la GV prend, le bateau fonce à terre. Donc il faut arriver à la garder neutre, voire un peu à contre pour laisser le bateau reculer de lui même poussé par le vent, avant d’engager la « marche avant ». Je confie à Tom la tâche de remonter l’ancre, donner une impulsion au bateau et sauter à bord. En anglais, les instructions. Bon, la première fois nous partons mais lui reste sur le banc. Je re-beache. 2e essai : même résultat ! Heureusement que le vent n’est pas violent et surtout que la plage est vide ! Nous pouvons donc gentiment rire de l’expérience de Tom. La 3e tentative est la bonne. Bravo !
La traversée du chenal se fait à saute-moutons parce qu’une belle houle entre par l’ouest avec la marée et le vent. Au près, bien lesté par ses équipiers au rappel, le bateau file bien. Nous avons l’occasion de partager plusieurs fois le vocabulaire et la procédure de virement de bord : je dis Tack et Manou entend Duck (je dois réviser mes termes anglais !) mais c’est bien Duck, la consigne pour passer sous la bôme… En attendant, une déferlante de face profite du capot de pont en position écope : et hop, 10 litres d’eau dans la pointe avant du bateau…
Quelques tacks plus tard (« Paré à virer ? »), et comme prévu, nous touchons le sable de l’escoure du phare sous la coque. Nous ne sommes qu’à 20 min de pouvoir rallier le corps mort. Le temps qu’il faut pour remettre le bateau au carré après cette marée (et les coussins en position séchage !)
Une bien bonne demi journée bilingue et nautique.
La Chartreuse de Parme ↩