Opinion : de l’intelligence sur l’eau, à voile ou au moteur

Quel voileux, même le plus débonnaire, n’a jamais pesté contre un %÷\# ! de « promène-couillon », comme on dit sur le Bassin, qui passe, au taquet, trop près de son voilier, le chahutant péniblement ? Le pire, c’est dans le petit temps, alors qu’on tente délicatement d’établir ses voiles pour capter, dans un équilibre précaire, le peu d’air qui ferait avancer le bateau. Ou alors au mouillage le long d’un parc à huîtres, confortablement installé dans le cockpit en faisant un sort au saucisson et à la bouteille de Bordeaux. Ah ! vraiment, la peste soit de l’inconscient motorisé qui vous envoie alors son interminable série de vagues ! sans parler du bruit !

Ci-après l’intervention initiale et spontanée que j’avais faite dans le forum de iplaisance.com :

Allez, je lâche mon opinion (qui est volontairement partiale) :

– bateau à moteur = véhicule

– bateau à voile = art de vivre

Bon, j’y vais des précautions d’usage : OK, on a tous des histoires de barreurs de voiliers inconscients et de pilotes de bateau à moteur héroïques, sinon simplement courtois. C’est pas une raison pour ne pas généraliser.

Ce que je veux faire comprendre, c’est qu’on ne poura jamais obtenir de la plupart des conducteurs de véhicule motonautiques un comportement symbiotique avec la mer, ses habitants et ses usagers.

Il faut les comprendre : ils viennent de quiter le volant de leur bagnole pour prendre celui de leur bateau ; ils sont passés à la pompe où, après avoir fait la queue, ils ont laissé plusieurs centaines (milliers) de francs, ils ont poussé la manette de gaz et voilà, 20 à 30 nds déjaugé au dessus de l’eau… Vous imaginez l’état d’esprit ?

De l’autre « côté », je vous laisse récapituler la somme d’opérations qu’il faut pour mettre en route un voilier, l’anticipation que cela exige… On ne peut pas barrer un voilier dans l’inconscience de son environnement.

Je sais bien que cela ne se fait pas, mais je vais m’abstenir de proposer des solutions. Toutes celles que j’ai en tête font appel à l’intelligence et répudient par principe l’intervention réglementaire partielle et perverse en général. Qui connaît un bon moyen de propager l’intelligence auprès des bénéficiaires de la mer ?

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