Incroyable et à ma connaissance, inédit.
Il y a eu d’abord l’AVURNAV, rien de spécial :
Et puis le Préfet maritime a pris un arrêté d’interdiction de sortir du, et entrer dans, le bassin. Les passes sont, oui fermées, « en raison de risques exceptionnels pour la navigation » comme l’explique le Préfet dans son communiqué de Presse du 9 avril.
Les tempêtes successives de ces derniers mois ont conduit à des profondes modifications des bancs de sable dans le secteur des passes du bassin d’Arcachon. Les relevés bathymétriques (mesure des profondeurs marines) de ces fonds instables n’ont par ailleurs pas pu être complètement effectués en raison des conditions météorologiques et l’état de la mer des dernières semaines. En l’état, le balisage existant dans ce secteur n’est plus opérationnel et cohérent avec les fonds.
Les conditions de navigation actuelles ne garantissent donc pas un franchissement en sécurité des passes du bassin d’Arcachon. Malgré la diffusion d’Avis Urgents aux Navigateurs (AVURNAV), plusieurs incidents impliquant des embarcations de plaisance ont déjà pu être observés.
La nécessité d’assurer la sécurité des usagers de la mer dans un secteur particulièrement dangereux compte-tenu des fonds variables et des forts courants conduit le préfet maritime de l’Atlantique, à interdire temporairement les entrées et sorties du bassin d’Arcachon. Cette décision a été prise suite à une proposition unanime de la Commission Nautique Locale (CNL) du bassin d’Arcachon, organisme consultatif regroupant des usagers maritimes du secteur réuni le 5 avril.
Cette mesure d’interdiction exceptionnelle est prise dans l’attente de l’actualisation relevés bathymétriques et d’une adaptation du balisage qui permettront de revenir rapidement à une situation normale des conditions de navigation. Ces opérations seront menées dès que les conditions météorologiques et de marée seront favorables.
Seuls les navires professionnels dont les capitaines ou pilotes sont titulaires d’un brevet STCW en cours de validité, ainsi que les navires et engins nautiques en mission de service public ou dans le cadre d’une opération de sauvetage sont autorisés à franchir les passes.
premar-atlantique.gouv.fr
Vendredi 22 mars, sur le Feeling 346 de Didier, en provenance de Loctudy après 48h en mer, nous nous présentions entre ATTARC et la première bouée latérale rouge des passes « 2N ». Ayant pris les consignes auprès du sémaphore du Ferret, qui nous a confirmé l’absence des bouées 2NA et 3N, nous avons visé la 4N visible, en veillant à rester dans les eaux saines. La marée baissait depuis 2h, légère houle de nord, bonne visibilité (pas pour longtemps mais là, ça allait encore). À part le jus dans l’étrave, et le vent de bout aussi, qui limitait à 1,5-2,5nds avec le moteur à 2200t/m. Pas un instant nous avons eu l’impression de prendre un risque.
Le même jour quelque heures plus tôt, un voilier mené en solitaire s’était échoué dans le caouènes, le skipper hélitreuillé et son voilier pris en charge par la SNSM. Comment exactement le plaisancier il est allé s’échouer dans les caouènes ? Je ne vois pas le rapport avec « une panne électrique » dont il est question dans la Presse. La seule raison plausible est qu’il n’a pas respecté le chenal. Pourtant c’est au motif de « plusieurs incidents impliquant des embarcations de plaisance » que l’administration prend cet arrêté d’interdiction pour tout le monde… L’imprudence des uns fait la contrainte de tous. C’est la règle aujourd’hui. On le voit aussi en forêt, sur la route…
Maintenant il faudra voir :
- combien de temps l’administration considèrera-t-elle que les passes ne sont praticables que par des professionnels brevetés (et en quoi le brevet professionnel change quoi que ce soit à la présence de bancs, barres et risques de tirant d’eau !)
- quand le balisage sera-t-il réinstallé ? On me souffle que le baliseur est en carénage à durée indéterminée…
- et jusqu’à quel point les Autorités ont l’intention de faire respecter cette interdiction… Identification du bateau contrevenant, flagrant délit, poursuites… Attention quand même, non seulement c’est dangereux mais en plus c’est cher. Très cher (Code des Transports Article L5242-2)…
Mise à jour avec cette photo aérienne récente qui montre bien que la voie est étroite, si l’on peut encore parler de passes…
Et cette vidéo de 2022 qui raconte que, même expérimenté, on n’est pas à l’abris d’une vague scélérate…
À suivre.
Mise à jour : le 6 mai 2024, CONSIDÉRANT (en un seul mot) « … les récentes mises en danger des personnes et des biens observées dans les passes du bassin d’Arcachon en dépit des avis aux navigateurs… », le Préfet a jugé utile de faire un dessin pour les malcomprenants et illettrés. Le voici :