C’est le Grand Jour de la saison : la mise à l’eau et le retour du bateau sur la Presqu’île. Le RV a été pris avec l’Homme de la Manutention, très tôt, pour bénéficier du descendant tant qu’il reste assez d’eau à la cale de la Barbotière. Seulement voilà, l’Homme en question a disposé autrement de notre RV. Ce n’est pas la première fois. Nous décidons par téléphone de reporter à 16:00, quand le flot sera de retour. Entre temps, sous un petit crachin rafaleux, je monte à bord du bateau toujours calé, pour l’armement : enquiller la bôme, maniller le palan d’écoute de GV, endrailler la GV tout en glissant les lattes dans leur gousset respectif, passer les ris, ajouter une estrope pour contenir le point d’amure contre le mât car la bôme tend à s’échapper du vit de mulet quand le voile n’est plus sous tension (lors des prises de ris par ex., ce qui est très embêtant, la bôme flottante, sur le moment). Des bricoles nécessaires. Et puis l’Homme de la manutention paraît dans la matinée, avec son 4×4 et sa remorque. Pour préparer le bateau. Désamorçage des étais de chantier, transition du navire des bers vers le charriot hydraulique. Le bon moment pour les retouches d’antifouling à la place des patins du ber. On me propose une mise à l’eau immédiate, vu que la marée elle n’a pas beaucoup baissé. Je devrais dire oui, mais je décline : pas d’humeur, ce crachin, ces rafales… j’espère un temps plus clément cet aprème.
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Le livre de bord de l’Iboga, c’est le coeur de la chronique, le journal, le blog par excellence ; défiant résolument toutes les prescriptions des hautes écoles de la marine marchande et militaire, je n’y raconte que ce que j’ai envie et, s’il manque l’heure de la marée, l’isobarre, le nom du mécano, le connaissement du fret, et bien c’est comme ça. Par contre, les petites choses personnelles, les plaisirs partagés, la composition du pique-nique, les jubilations… ça, ils devraient y être.
Carénage d’hiver 2019 – 2/2
Samedi 16 février, je suis un peu plus organisé. J’ai récupéré ma malle d’entretien grâce aux cousins de Claouey.
Première tâche : mastiquer les quelques pets sous la flottaison. Le temps que ça sèche, passer les œuvres vives à l’acide oxalyque pour les reblanchir provisoirement. Déplorer une fois de plus l’état lamentable de la peinture de coque qui part en plaques au niveau de la flottaison :( encore bravo le chantier…
Un temps mort, occupé à récurer le coffre arrière. Il faudra bientôt (encore) remplacer les rivets.
Vient le ponçage sous la coque. Toujours une partie de plaisir de respirer et se tartiner les globes oculaires de cette poussière biocide et synthétique. Pouah !
Le masquage de la ligne qui fait mal aux bras.
Et enfin, la peinture ! D’abord, une nouvelle couche d’époxy noir sur la sole : la partie qui s’échoue et frotte sur le sable toute la saison. Puis l’antifouling sur le reste des œuvres vives. Une couche suffit.
Il fait presque nuit quand je range le chantier. Une belle lune se lève à l’est.
Le bateau est prêt pour la mise à l’eau.
Carénage d’hiver 2019 – 1/2
Ce samedi 9 février, plein de bonnes résolutions et pressé de préparer le bateau pour une mise à l’eau précoce, j’arrive au chantier pour passer le Kärcher. Mais quelle heureuse surprise ! Ce n’est pas la peine : les amis du Jouët d’à côté ont aimablement caréné la coque de l’Iboga dans la foulée de la leur ! Merci !
Il reste quelques finition nécessitant un grattage manuel.
Tant que je suis dessous, brossage des rayures à la brosse nylon rotative, pour bien creuser et dégager les petits éclats.
J’aurai bien poursuivi par le ponçage, mais je suis bloqué. Un truc débile : pas possible de me rappeler où j’ai remisé ma malle aux outils en début de saison dernière !
C’est pas une grosse journée. Je profite du soleil pour faire une sieste dans la voiture…
La suite samedi prochain.
(pas de photos, c’est dire)
Convoyage d’automne
Aujourd’hui, c’est le convoyage d’automne.
J’ai laissé le combi ce matin au port de la Barbotière.
À 09:00, Manue me conduit à la « pinasse » UBA de Thiers, cap sur Bélisaire. Puis jusqu’à l’Iboga à pieds par la plage. La mer monte depuis 3h30. Le bateau danse sur son mouillage. Je le rallie à bord de l’annexe : il fait un peu frais avec un léger vent de nord ; pas envie de me mouiller.
La traversée du chenal commence au moteur appuyé sur la GV bâbord amure. Puis au niveau de la bouée 14, le vent se renforce un peu. Je peux abattre et envoyer le génois. AHHH ! Le Silence…
Un soleil assez franc aide à supporter la légère fraicheur, mais bon, malgré le réconfort du café chaud, devant le port d’Arcachon, je chausse les bottes (je sais : le café n’est pas réputé pour réchauffer les pieds).
Peu de monde sur l’eau. Une voile quitte Andernos (?) ; une autre un peu plus nord. Je croise 2 ou 3 parqueurs.
Bientôt pleine mer. Pour qui n’est pas familier des chenaux du sud bassin, pas aisé de s’y retrouver dans ce paysage liquide apparemment uniforme. La carto Navionics sur ma vieille tablette aide bien à dessiner les trajectoires.
Les tripodes, K13… voilà l’entrée du chenal de la Barbotière. Vent arrière toujours sous voiles. Faudra penser à affaler avant d’entrer, parce que le port est court. Juste à droite, devant : un banc de sable. Affalage de la GV, lof, ancre, affalage du génois, stop.
J’ai 1/2h d’attente avant mon RV. J’ai bien laissé un message à mon remorqueur avant d’arriver à Gujan, mais pas de retour. Je rappelle : « quel RV de midi et demie ? » Il a zappé… Pas de souci, je vais mettre le bateau à sa disposition le long du quai, il le sortira un peu plus tard.
dépose complète de la GV qui est pliée sur le quai, de même le génois. Bôme et gouvernail rentrés.
Fini le convoyage. Je dois filer pour du bricolage à la Chapelle. Je reviendrai en novembre passer le Kärcher.
Claouey – Bancot et les copains – Ferret
Au beau milieu d’un beau WE qui a vu la joie de participer à la despedida de mon cousin Pascal entouré de ses fidèles équipiers, de ses camarades d’escalade et de la famille — et donc de larges tranches de soirées sans fin — et la dernière régate de pinasses à voile de la saison — le tour de l’île — au cours duquel un importun banc de sable a mis un terme brutal à nos ambitions, voilà la marée du dimanche.
Gaillouneys – Claouey
Passage à Claouey prendre Jean-Yves et Laurent qui paraît-il est tenté par l’expérience du cabottage. Embarquement au Ferret. Marée descendante. Cap sur le Pyla. Passage des caouènes au moteur parce que le vent est faiblard à inexistant. Passes sud sous voiles : le vent est revenu. Il est dans les 13:00. Trop de monde à Arguin toutes les places sont prises, pas envie de foule. Piquer à la plage des Gaillouneys un peu au nord des blockhaus. Marée basse. Ancre dans le chenal et à la plage. Un peu de ressac et le vent qui tourne ouest compliquent un peu l’escale. Mais pas assez pour nous empêcher de profiter du pique-nique, baignade et tour dans la végétation dunaire. Les mûres !!! Maintenant que la marée a bien commencée à remonter, on repart direction Claouey, pour l’escale du soir. On a du prés serré à grand largue. Le vent fraichis bien. On réduit la GV ; avec toujours le génois. Laurent à la barre. Puis Jean-Yves. Peinard pour moi. Manou sur la banquette au fond. Dans le chenal d’Arès puis de Lège, plus grand monde, le vent a juste faiblit comme il faut pour nous faciliter les virements de bord au milieu des mouillages. Arrivée dans un souffle d’air devant Sylvosa, escale du soir.
Petit coef., pinasses et bancs de sable
La marée du samedi commence vendredi soir, à bord du bateau pour la nuit au corps mort.
Après le petit déj : route au moteur vers Claouey, via le Four, où j’ai RV avec Bleu de Mer pour une journée de pinasse. Je laisse le bateau à l’ancre au millieu du chenal. Aujourd’hui, c’est la régate organisée par La Teste. Nous rallions le port d’Arcachon à la voile, rejoins sur place par la pinasse « tender » La Vamp qui véhicule la famille et les invités des équipiers, et aujourd’hui le mât de Bleu de Mer ainsi que des flacons d’Opus One, pour faire passer le pique-nique. La régate de pinasses, intense et disputée, que nous menons jusqu’à son coup de théâtre quand la dérive touche sur le banc du Tès, ce que nos adversaires observent opportunément et évitent ; ils prennent une avance que nous ne pourrons pas rattraper. Mais finalement la pinasse de tête sera disqualifiée pour avoir omis de réparer une faute sur la bouée de départ ce qui apporte la victoire à notre pinasse blanche et bleue. Puis Vamp nous tracte jusqu’à Claouey pour le retour. Le Luxe.Ensuite c’est la soirée famille sous l’auvent de Sylvosa, et enfin la nuit dans le bateau, échoué devant la villa. Echoué un peu haut comme nous allons le constater à la PM de dimanche.
Voilà le dimanche matin bien avancé. J’ai convoqué mon équipage — Hélène et Jacques — pour 11:00, une heure avant la pleine mer, avec l’idée de partir vers le sud en profitant du descendant. Mais une heure plus tard, force est de constater que l’eau ne montera pas davantage, le coefficient de marée est passé de 52 à 49, il manque 20 cm pour que l’Iboga ne flotte !
Un peu découragé, mais j’ai tort : avec les cousins et gaillards d’enfants de cousins, plus l’aide d’un passant, nous arrivons à pousser l’Iboga de quelques mètres (merci le sol vaseux) : il flotte ! Nous allons pouvoir profiter de la marée comme prévu.
Enfin, il ne faut pas trop en demander : on a de l’eau mais pas de vent. Session moteur… Le mouillage du jour sera un banc de sable au milieu du chenal, entre le Moulleau et le Ferret. Pas la peine d’aller plus loin pour avoir de l’eau claire et du sable fin. Continue reading
Initiation à l’île
Pour le plaisir et pour ne pas avoir à nous speeder samedi, nous dormons au bateau. La nuit est tombée vendredi soir quand nous mouillons l’ancre dans la Lugue, pour prévenir l’agitation du vent d’Est annoncé assez fort. Nuit parfaite. Au matin, le bateau est encore posé. La marée remonte. Nous n’avons Manou et moi rien d’autre à faire que d’attendre nos équipiers du jour : Marie-Laure, Pierre et leurs deux fillettes. Le RV est donné à peu près à l’heure où la marée nous portera.
Cinq bateaux à Arguin un dimanche
Ça a commencé par une nuit à bord. Fin de matinée, route au sud avec le courant. Un vent d’est un peu molasse, tournant sud, si je me souviens bien. Entrée dans la conche sous voile. Programme habituel là bas :) Puis retour au portant sous ciel chargé.
Teychan, aller-retour express sous 20 nds
On me dit que c’est férié le 10 mai cette année.
Je vais en profiter pour aller sur l’eau.
Mais avant de quitter Bordeaux, avitailler la maison au marché des Capucins. L’occasion de composer un pique nique de bons produits pour la marée : jambon d’iberico de bellota et chorizo, compensés par quelques crudités croquantes qui iront bien à l’huile d’olive avec des pommes…
Route. La foule des grands ponts au Ferret.
Le bateau flotte à peine quand j’arrive à 11:15. Le vent de nord est rafaleux, dans les 20 nds, comme prévu. Je prépare 1 ris. Et le génois ? Non plutôt le foc n°1. Le chenal est secoué par les vagues du vent contre courant. Le bateau se couche encore. Prise du 2e ris (l’écart sur la trace GPS). C’est la deuxième fois de la saison que je descend à 2 ris ! Drisse bloquée, hale-bas souqué, là, le bateau est manœuvrable. On est bâbord amure au près jusqu’au Grand-Banc. Ensuite, abattée cap ouest le long des parcs. Une flottille de petits First on dirait — mais je vois aussi un Jeanneau, ce n’est pas flagrant de là où je suis — toutes voiles ferlées s’apprête à remonter Afrique ; renseignements pris, c’est le rassemblement national des First 18 ; chapeau pour cette belle flotte. À part eux, pas grand monde sur l’eau.
L’iboga continue route à l’est. Pas de destination définie. Devant l’Aiguillon, Teychan ou Gujan ? Ça sera Teychan. Le bateau file avec ce vent de travers vigoureux. On est vite au fond, là où le chenal se sépare en 3 : vers Lanton, Audenge ou Comprian. Mais à pleine mer, sans ma tablette Navionics, je ne distingue pas bien les bords des chenaux et en solo sous 20 nds, je préfère la prudence. Donc demi-tour par le lof et route à l’ouest.
J’ai toujours le vent dans le dos et à vrai dire je commence à me cailler dans le cou, malgré le soleil de face.