18 heures 2005 : l’Iboga prendra-t-il le départ ?

Ici, il est question de rédiger le petit récit libre de cette 32e édition des 18 heures d’Arcachon vus depuis l’Iboga, où l’on verra que, malgré une préparation optimale des réserves d’apéro et du moral des équipiers, alors qu’un vent parfait promet un départ d’anthologie, la rupture de la lame de safran à 20 mn de l’heure du départ contraindra à un piteux retour au ponton (avec l’aide très appréciable d’un aimable batelier arcachonnais). Où l’on lira peut-être aussi que, grâce à la superbe solidarité des propriétaires de 680, l’Iboga pourra repartir 90 mn plus tard avec un safran de prêt et courir – un peu à contretemps – sa course au grand plaisir de l’équipage et qu’il en résultera une ambiance exceptionnelle dans une compétitivité inébranlable vu que le bateau avait passé « la ligne » en même temps que les premiers de la course passaient leur premier tour (l’impression d’avoir pris l’autoroute à contresens). Où l’on comprendra peut-être que cette édition restera marquée, pour l’équipage de l’Iboga, au sceau de la persévérance récompensée, du plaisir d’être ensemble sur l’eau dans ce paysage inimitable et de la conscience de vivre des moments hors du commun.

Ci-après, les chapitres à compléter quand j’aurai le temps :

Le brief (= ce qui aurait PU se passer)

avant si j’arrrive assez tôt, je tenterai de réduire les cracoys et algues qui décorent la carène.

12:00 RV à la cale du Ferret

(plan des pistes sur https://www.fxbodin.com/iboga/images/mouillage_phare.jpg )

embarquement

12:30 départ pour Arcachon

pendant le trajet, pique-nique à bord, étude du réglage de dérive (très important et trop négligé), attribution des rôles pour le départ (n°1 pour parrer les abordages, écoutes, chrono, photos, bières)

14:30 à Arcachon, inscription, préparation du bateau (rangement, vérifications rivets, pose boulons safran, renfort ou remplacement hale-bas, coopé achat ligne de mouillage et feux de nave…) Attention, on a que 2 heures et quelques ;

ça passe très vite

17:00 départ vers la ligne (Thiers) rangement du moteur à fond de cabine, extinction des mobiles jusqu’au couche de soleil (‘tain, ça déconne pas à bord de l’Iboga…)

18:00 DEPART !

si pas retour au port avec la coque percée : régate jusqu’à la chute du vent, puis nuit à l’ancre et enfin retour en passant par le canot avec les croisants pour une fois. enfin, on verra bien.

12:00 fin normale de la course

retour au CVA pour remise du cagnard et de la feuille de course (remplie) ; selon où on se trouve à midi, ca peut prendre de 20 mn à 2 heures voire plus

L’équipement

Rouge : 3 btl (sans compter le magnum du plus jeune des moutons du Médoc qui a été à l’unanimité attribuée à notre pourvoyeur de gouvernail), Bières : 12 canettes, coca : 1 btl, jus d’orange, 1 btl, Abatilles : 12 btl, Yop, 1 btl et c’est tout.

Euh…

Ah, oui aussi : citrons verts : 5, sirop de sucre : 1 btl et Dillon 55° : 1 litre

De la charcutetrie,des schips, des pâtes, des tomates…

Des biscuits et barres de céréales et Mars pour la nuit.

Des piles pour le gépéhesse et les lampes et les enceintes amplifiées de l’Ipod avec Fela et Johny Rivers dedans entre autres.

Une aussière de 25 m pour alonger le mouillage en prévision de la pétole en plein chenal.

Le convoyage aller

Arrivé comme prévu avec de l’avance, j’ai pris le temps de gratter autant que possible les algues et cracoys les plus accessibles. Mais la mer monte et le bateau se met à flotter : il est temps de ranger la cambuse bien garnie. Tout l’équipage s’est réuni ce matin des 18 heures, sur la plage du phare, pour convoyer l’Iboga jusqu’à Arcachon.

L’équipage, 75 % de charentais : Fred « Captain » pour sa 5e participation, Ben « Air Freight Manager » nouvelle recrue pleine de promesses et le Pilier, présent chaque année depuis l’édition 2000, Stéphane « NTIC ». Tous 3 surentraînés depuis l’hiver aux régates de l’estuaire. Plus fx évidemment, ni charentais ni entraîné.

Départ vers 11:30. Traversée au près. Le plaisir de se retrouver ensemble : apéro et charcutailles. Le temps passe vite. C’est bien.

Au port

Un tour à la coopé chercher des piles et surtout une ralonge de 25 m d’aussière pour un éventuel mouillage en eau profonde. Passage à l’inscription pour aller chercher nos T Shirts qui sont, il faut bien l’avouer, notre principale motivation à inscrire l’Iboga chaque année. Le temps d’une photo de l’équipage et d’un café au club house…

La préparation au départ

Comme prévu, départ vers la ligne. Le vent souffle correctement, le courant et le vent portent : il faut veiller à bien préparer le départ pour ne pas se laisser surprendre. Rangement du moteur à fond de cabine, dernières préparations, la concentration monte, Ben prend la barre le temps d’une intervention sur le pont du barreur titulaire et…

Le retour au port :-(

…la lame de safran casse. A 20 mn du coup de feu. Le bateau faut une embardée ? Je ne me rappelle pas ; je crois qu’il se met à la cape. Qu’il y reste. Pas le temps de se consterner. Remontée du gouvernail à bord. Démarrage du moteur. Le moteur ne démarre pas. Dérive à la cape vers les corps-morts. Mouiller l’ancre ? Non, finalement nous hélons un batelier arcachonnais qui aimablement prend notre aussière et nous tracte jusqu’au port avant de retourner prendre son service. Un grand merci à lui. Sur l’Iboga, il est temps de consterner.

La quête et l’échange

Positivement, l’équipage commence à orgniser le diner en ville. Moi je décroche mon téléphone pour entrer en contact avec Jean-Claude, animateur de l’Asso des Jouëts 680, lequel va me donner les coordonnées de 3 ou 4 membres qui ont leur bateau au port d’Arcachon. Pierre Lozes (Drop VIII) aura l’extrême gentillesse de se détourner pour venir au port nous prêter le gouvernail de son bateau.

Le retour à la course

C’est ainsi que, armé d’un gouvernail en état et d’un moral encore plus fort qu’à 18:00, l’Iboga repart pour la course. Sans moteur : louvoyages pour sortir du port puis pour rejoindre « la ligne » (nous croisons le bateau comité qui entre au port). Il est 19:45 quand nous passons au large de la jetée Thiers pour prendre le départ. Certains concurrents, en train de boucler leur tour, nous font signe de passer la marque de parcours, mais le temps n’est pas venu pour nous…

La course phase vent

Dire quoi ? Que nous n’avons que très peu régaté, les concurrents directs de l’Iboga étant dans une autre course qu avait comencé à 18:00. Autrement ambiance à bord : musique, apéros, salade du chef, et autres nourritures (« il faut manger les gars, sinon on ne tiendra pas la durée »). Il y a du vent comme il faut, fx à la barre, le bateau marche bien sous GV + génois médium et quand on peut sous spi, eu égard aux quelques reliquats de faune et de flore qui tapissent le dessous du bateau. Et ainsi jusqu’à… euh, 3 heures ? Fred ? Heure à laquelle Stéphane émerge de sa sieste et me relève.

La course phase pétole

L'équipage réuni par le lever du soleil ; noter l'air concentré de Stéphane et de Benoît, auteurs de nombreux virements de bords.
L’équipage réuni par le lever du soleil ; noter l’air concentré de Stéphane et de Benoît, auteurs de nombreux virements de bords.

Dont j’ai raté la moitié puisque je suis allé me cou… prendre mon quart de banette, dont je n’ai émergé qu’après le lever du soleil, réveillé par les innombrables virements de bords bruyants de Ben et Stéphane. Mais toute la fin de la course se fera dans ce régime de vent minimum pour étaler l’inévitable courant de face. Tactique habituelle et généralisée de tirage de bords au plus près des parcs à huîtres avec parfois la tentation de faire une incursion plus au large, en général sanctionnée par une perte de plusieurs places chèrement gagnées les heures précédentes. Et, pour finir, à la faveur d’une risée et – il faut bien l’avouer – de la renverse, la traversée du chenal parcequ’il faut bien finir par y aller à la bouée du CVA. et le dernier « bord »
sous spi lamentablement pendu à sa drisse et ridiculement tangonné, de nouveau à contre courant, jusqu’à la chutte finale du vent, vers 11:30, alors que le temps est venu de mouiller, l’Iboga ne s’y résigne pas et c’est d’un coup de pagaie moyennement réglementaire que le bateau est conduit à la plage du CVA toute proche. Là se situe l’épisode mentionné…

Le retour final au port

… l’épisode lamentable rappelé par Fred en commentaire ci-dessous.

Le projet est de se procurer du Start Pilot pour contraindre le démarrage du Mariner afin de revenir au Ferret. Mais la quête demeure vaine. Essayez de rentrer de la plage du CVA à l’intérieur du port sans vent, sans moteur, à contre-courant et avec une godille de pacotille (de toute façon, ce bateau n’est pas fait pour la godille) ! Par chance le vent revient et nous pouvons retourner au ponton à la voile.

Remise du cagnard et de la feuille de course, échange du gouvernail pour rendre celui de DROP VIII – encore merci à Pierre Lozes – chargement de la monospace surchargée de Julie venue nous chercher avec Lila pour un apéro au Mouleau avant de prendre la navette UBA pour le Ferret. L’Iboga restera au ponton du CVA jusqu’à réparation du safran.

Le classement

8 Jouët 680 engagés – 7 classés :

bateau propriétaire ou skipper tours Distance réelle distance compensée
Galip Lucas 4 39,500 57,415
Despérado Pommier 4 39,400 57,309
Octopussy Parenteau 4 39,300 57,164
Entr’acte Jeune 4 37,200 54,109
Iboga Bodin 3 31,250 45,455
Zouzous Li Larroumecq 3 31,150 45,634
T Kila Perroutin 3 29,300 42,924
Mabemoxo   () nc Dnf

L’album en ligne

Il n’y en a pas bcp non plus mais un peu plus que dans l’appareil de Benoit.

Personne n’a de photo du départ ?

Allez, c’est sur :

https://fxbodin.free.fr/blobs/iboga2005/

La trace

Les 18 heures d'Arcachon 2005 de l'Iboga : la trace
Les 18 heures d’Arcachon 2005 de l’Iboga : la trace

La question d’fx :

Hé, les gars, c’est quoi ces zigzags en haut de la trace ?

Explications de Stéphane :

Progression difficile, lente, mais régulière…

Benoit parfait à la manoeuvre associé à stéphane qui bronze alternativement sur babord et tribord…

Arrive le long bord à l’intérieur du chenal (cf carré rouge)

FX vient de se réveiller, suivi rapidement de fred, tout penaud de se voir taxer de marmotte de la régate de 2005…

Benoît et stéphane redoublent d’attention pour démontrer leur semi-professionnalisme issu de longues heures passées à consulter www.VENDEEGLOBE.org

2/3 zig-zag parfaitement maîtrisé et FX prends le relais avec fred… Mais l’histoire (ou plutôt le graphique) nous incite à croire que 2 cap’tains mal reveillés ne valent pas 2 moussaillons bien rodés…

Peut-être par soucis d’une trop faible définition du rendu graphique de nos déplacements, FX s’applique à redéssiner 2 ou 3 fois le même trait! Boucles, voltes, pirouette, tout y passe!!! Certains diront même qu’il ont vu Iboga faire des sauts périlleux, voire des doubles saltos… Mais n’écoutons pas les brèves de comptoir, et c’est par un beau tout droit sur la plage du port que nous avons failli rejoindre notre point de départ!

Complément de Fred :

quelle mauvaise fois…

kess k’on voit en fait ? c’est bien évident

2 boucles aux trajectoires parfaitement négociées, où l’on devine que le skipper de l’iboga a été secondé par un amateur de formule 1

Et de l’autre côté du plan d’eau, un joli tricot, une trajectoire visiblement titubante, et au final qqs dizaine de métres gagnés pendant notre période de repos. Bilan : bravo de ne pas avoir mis l’ancre, mais la prochaine fois essayez d’avancer et limitez la picole, merci !

Conclusion de Ben :

le courant