Les Bancs d’Arguin, du Chien et du Toulinguet

Ils délimitent les Passes du Bassin. Incontournable mais parfois inabordable, avec les bateaux mouillés en double, voire triple file. L’océan, l’eau claire et le sable jaune, la dune du Pyla à gauche et le Cap-Ferret à droite, les dauphins… magnifique. Sur le banc d’Arguin, de fabuleux mouillages à prendre en eau et laisser le bateau s’échouer au milieu. Profiter du coucher de soleil sur la dune, faire cuire les coques ramassées de frais, laisser venir la nuit avec le silence retrouvé… Mais quand même, gare aux coups de vent : il n’y a pas réellement d’abris.

Pour passer la journée à Arguin depuis le nord du Bassin, rien de plus simple…

Choisir une journée où la marée basse tombe d’après-midi.

Prévoir selon la force du vent, 2 à 3 h dans chaque sens avec le courant favorable. Depuis Claouey : minimum 2 heures de navigation avec le courant. Un jour, le retour m’a pris 10 heures ! (en solo, dans la pétole et à contre-courant…).

« Normalement » on fait du petit-largue à près bon plein dans les deux sens, En fait ça a peu d’importance, du moment qu’il y a assez de vent (assez = 2 à 3 bft) pour manoeuvrer.

Même s’il n’y a pas de réel danger avec un dériveur, attention quand-même au chenal, en fonction du courant : pour Arguin, après avoir passé la pointe du Ferret, il faut faire route en direction du nord de la dune car le banc se prolonge assez loin vers le nord. Mais pas trop pour ne pas buter sur le banc de Bernet au large du Mouleau et du front de mer du Pyla. Face au chenal de l’ancienne passe sud (entre la dune et Arguin, on peut abattre (ou loffer) vers le banc.

Choisir son mouillage de préférence le long d’une plage qui tombe à pic dans le chenal. Avantage : en mouillant l’ancre à 2 m de la plage, mais pas sur la plage, le bateau ne viendra pas s’échouer tout en restant accessible pour débarquer et rembarquer. On peut assurer avec une ancre auxiliaire à l’arrière pour que le bateau reste dans le courant.

vue sur la dune des Sabloneys depuis Arguin

Vue sur la dune des Sabloneys depuis Arguin

Arguin, c’est magique.

Mais le Toulinguet, c’est bien aussi, même s’il n’y a pas la réserve d’oiseaux, et il y a moins de route à faire quand on vient du Nord-Bassin. Ce banc est au nord de la passe actuelle (dite « passe nord ») dont le chenal actuel est balisé de rouge et vert. Pour y aller, à partir de la pointe, faire route vers le nord du banc d’Arguin jusqu’à être dans la passe nord. Là, choisir son mouillage.

Ma balade préférée, à Arguin comme au Toulinguet, c’est d’aller à pieds jusqu’à l’extrême pointe vers le large. Vue imprenable sur l’horizon…

Au retour, la marée monte depuis plus ou moins longtemps et la houle peut rentrer dans le Bassin entre le Toulinguet et le Cap-Ferret. L’occasion de se croire un peu dans la « vraie mer », avant de retourner dans l’eau plate du chenal de Piquey. Remarquer l’étonnant aspect de l’eau à la séparation des courants : d’un côté, on dirait qu’elle bouillonne et de l’autre, lisse comme de l’huile.

A l’aller comme au retour, gare à ne pas passer trop près du Grand-Banc, en face de La Vigne et garder la main sur la dérive : le banc Cotte (ou Bancot) peut jouer des tours.

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