La marée du siècle, au sec !

Ça promettait trop cette marée du siècle avec une bonne brise de nordet. Assez pour me motiver, malgré la fraicheur de l’air et de l’eau, à embarquer ce matin de dimanche, au descendant.

Mais il faut se dépêcher de quitter le mouillage pour ne pas y rester. Donc sans plus de préparatifs et encore en caleçon, je lance le bateau au moteur, face aux vagues (oui : des vagues sur l’escoure du phare à PM+3) en direction du chenal. Mon idée est de prendre un corps mort le temps de gréer mon foc et la GV à 2 ris.

Le problème, c’est que mes tentatives de crocher un corps mort échouent les une après les autres : le moteur n’en peut plus de brasser l’air entre 2 vagues, ce vent dans les 20-25 nds qui donne de la gîte dès que le bateau se présente de profil, et le courant de dingue — coefficient 119 : 1 point avant le maximum !

Et là je me dis : « fx tu vas te blesser ».

C’est pas que je ne puisse naviguer dans 20 nds, une fois le bateau gréé, je l’ai fait bien des fois, même en solo. Mais les manœuvres là sont trop scabreuses pour moi. Et puis supposons que le vent diminue, suffira-t-il à étaler le jus ?

Voilà comment je suis parti en fuite vers la plage. Et comment le bateau s’est échoué 5m avant son corps mort. Et comment j’ai fini la matinée à bouquiner à fond de cabine, juste dans le rayon de soleil, à l’abris du vent froid qui faisait claquer les drisses, tandis que les pêcheurs à pied allaient tenter leur chance contre les oursins au bord du chenal.

La marée du siècle, au sec !

Presque parti et pas loin de revenu ; ma marée du siècle à sec

Une photo publiée par François-Xavier Bodin (@fxbodin) le