Arguin côte ouest et pèlerinage aux Jacquets

C’est une marée brève mais intense que celle de ce dimanche. Un fort coefficient — marée d’équinoxe — un vent nordet peu soutenu, une température estivale. Tandis que j’établis les voiles, Manou mon équipière met le cap sur le Pyla. Mais la route, apparemment travers au courant, en réalité, c’est les passes. Même si on avait voulu aller jusqu’au Pyla, nous n’y serions pas arrivés sans moteur. Mais qu’importe, c’est une journée à se faire porter. Destination Toulinguet. À la hauteur de la pointe, un brin de causette avec Vincent et Eric qui reviennent de la pêche. Il y a du monde dans les passes. Il est bientôt midi. Trop de monde aussi au Toulinguet. Et pourquoi pas mouiller à la plage d’Arguin côté passes ? Normalement c’est pas recommandé, mais avec ce jus et encore 2 heures de descendant, l’eau est plate.
Nous ne sommes pas les seuls. Mais la côte ouest du banc est longue et il y a de la place pour tout le monde. Autre avantage : ne pas entendre le trafic motorisé de la passe, grâce au vent N-NE.
Pour ne pas être poussé à la côte, la technique est simple et éprouvée : l’ancre principale dans le lit du courant à 5 m de la plage ; une ancre secondaire frappée à l’avant (important, et non pas à l’arrière) amenée à la plage. Cette dernière sert de touline pour descendre à terre ou remonter à bord.
Gros programme de baignade, pique nique copieux, sieste et farniente. Profiter de cette reprise estivale bienvenue.
Puis avec la renverse, arrive l’inévitable ressac et, du vent.
Profitons-en pour faire un peu de voile.
Tout en haut, au près tribord amure, jusqu’à la pointe le bateau chahuté par la houle qui brise en entrant dans le bassin par la passe nord. À l’intérieur, sur le camping gaz, Manou tente de produire… des crêpes ! Ça le fait… un peu. Mais, sans compter l’inconfort de la posture, de toutes façons la poêle ne chauffe pas assez… On aura essayé.
Un bord, un autre, la boue 13 passe très vite à côté de nous. Mais… nous allons arriver trop tôt. Profitons de ce beau temps.
Demi tour : lutte au portant contre le courant. 9 mn pour remonter à la 13. Lof. cap sur le Moulleau. Jusqu’aux mouillages de la côte arcachonaise. Puis de nouveau grand largue, cap sur le phare. Le moment de rentrer dans la conche, là où le vent faiblit, mais pas le courant, et qu’il faut jouer avec tous les bateaux au mouillage… #stress.
Et puis il est encore tôt. Avec ce beau temps, une visite en fond de conche s’impose. Et hop, direction la Lugue. Un peu encombrée, il faut reconnaitre. Et puis la marée n’est pas si haute. À force de remonter la dérive, l’Iboga finit échoué le plus loin possible. Attendons que ça monte pour aller plus loin. Profitons du calme de la Lugue.
Enfin le bateau reflotte. Maintenant, les voiles sont descendues, dans son sac le génois, sous sa housse la GV. La sortie à contre vent et contre courant se fait au moteur.
La dépose des sacs et de l’équipière. Le retour au mouillage et l’ultime rangement en prévision du WE prochain.
Une marée simple mais intense.

Ensuite, vu que « les bordelais » se sont entassés sur la route, du Canon (peut-être de l’Herbe) jusqu’à Lège, il est plus que temps de prendre son temps avant de rentrer.

Ce qui motive une visite à terre, au village des Jacquets. pas vraiment une découverte, loin s’en faut, mais toujours quelques petits aspects oubliés ou négligés qui font de ce village l’un des petits paradis sur terre (demandez à Foursquare : il dit pareil !)

Les Jacquets côté parqueurs

Les Jacquets côté parqueurs

Je pourrais pour finir vous faire une chronique gastronomique sur l’Arkéséon, au village du Canon, ou après le regretté Yvan (je sais, il y a un bail et demi) officie une équipe sympathique et éclectique (avez-vous déjà été servi par un chasseur en tenue de battue, treillis camouflage et casquette fluo ?) qui propose en plus des différentes marques de tabacs et d’alcool, des cartes postales et des glaces à emporter, une carte plutôt honorable, sans prétention, à base de produits frais. Allez, je recommande.
Bon appétit !