Apprenez à connaitre et protégez le Milan noir du banc d’Arguin

Avez-vous vu passer cette enquête publique de la DREAL Aquitaine ?

Il s’agirait d’autoriser nos amis de la SEPANSO à abattre et perturber les milans noirs et les cayoks à Arguin sous prétexte que ces deux oiseaux boulottent les œufs et les poussins sternes.

Cette institution de protection de la nature se voit dans l’obligation de demander une dérogation au code de l’environnement pour ce faire. Et cette demande passe par une enquête publique.

(attention, certaines formulations ci-après peuvent refléter mon sentiment personnel, je vous demande votre indulgence)

Une dérogation, pourquoi ?

Parce que cet oiseau est protégé, pardi !

Milan noir (Milvus migrans ou black-kite)

Milan noir (Milvus migrans ou black-kite)

Migrateur, le milan noir est de retour de son site hivernal au sud du Sahara à la mi-mars. Il ne reste en France guère plus que le temps de se reproduire, soit environ 4 mois. Il joue un rôle analogue à celui des vautours charognards car il ne consomme en grande majorité que des proies mortes. 75 à 90 % des proies capturées proviennent du milieu aquatique. Il s’agit de poissons malades ou crevés flottant à la surface. La population européenne du milan noir a fortement régressé depuis les 20 dernières années : persécution par l’homme, chasse, empoisonnements et modification des pratiques agropastorales (diminution de la disponibilité de charogne) sont ses principales menaces1. C’est pourquoi il bénéficie d’une protection totale sur le territoire français depuis l’Arrêté du 29 octobre 2009 fixant la liste des oiseaux protégés sur l’ensemble du territoire et les modalités de leur protection2 : mort ou vif, il est interdit de le transporter, colporter, utiliser, détenir, ni d’en faire le commerce.

Pourquoi la Sepanso ne doit pas obtenir cette dérogation ?

En résumé :
Depuis 2 ans, des milans noirs prédatent des poussins sterne, et des cayoks boulottent des œufs. Résultat : les sternes sont stressées et ne nidifient plus. Il faut donc effaroucher (technique 2017, 2018…) voire éliminer ces prédateurs pour garder à la réserve naturelle, et donc à la SEPANSO, sa raison d’être. CQFD.
Quand on se permet de mépriser les faits (nocivité de principe, jamais prouvée, du kite et de la voile) un jour les faits te méprisent. Qui plus est, des écologistes (rappel que l’écologie est avant tout une science) qui osent s’interposer entre des prédateurs et des prédatés, ils ont trop fumé le varech ou quoi ? mais non, ils savent pertinemment que ça aura des répercussions sur l’écosystème… Par exemple : moins de milans noirs -> plus de cadavres pas mangés -> possibles propagation de bactéries et virus qui n’auraient pas dû pouvoir se propager… ou -> recrudescence d’une autre espèce de charognards aux impacts inconnus…

Voilà pourquoi, amoureux du bassin, de la plaisance douce et des bivouacs à Arguin, vous ne pouvez pas négliger votre devoir citoyen : allez dire à la DREAL Aquitaine ce que vous pensez de (surtout de cette demande de) la SEPANSO !

Ça se passe là :
👉 Consultation du public – Projet de destruction et perturbation d’espèces protégées pour sécuriser la reproduction de Sternes Caugek dans la RNN du Banc d’Arguin (33)

Il faut juste passer un test débile (vous verrez), puis écrire quelques lignes.

Voici ce que j’ai écrit :

Non, je souhaite que la SEPANSO n’obtienne pas une dérogation pour la destruction et la perturbation de Milans noirs et de Goélands pour « sécuriser la reproduction de la Sterne Caugek dans le Réserve Naturelle Nationale du Banc d’Arguin » car la raison d’être de cette association est la protection de la nature et non sa destruction ou sa perturbation. Quand d’autre part et depuis des années, elle s’oppose sans raison scientifique à permettre par dérogation des activités sportives de plein air douces et respectueuses (Kitesurf notamment, et bivouac des bateaux à voile à l’échouage) dont il est avéré qu’elles ne perturbent pas le cours naturel des activités aviaires sur Arguin et dans le même temps laisse se développer une surfréquentation de navires et engins motorisés rapides, ainsi que le survol à proximité d’hélicoptères, des dizaines par jour, vecteurs avérés, eux, de pénibles nuisances qui ne peuvent pas être sans impact sur la vocation de la réserve.

Allez, on y croit à la sincérité et l’intégrité intellectuelle de la DREAL, on y croit…

👉 Consultation du public – Projet de destruction et perturbation d’espèces protégées pour sécuriser la reproduction de Sternes Caugek dans la RNN du Banc d’Arguin (33)

Formulaire débile de l'environnement

Cliquez sur le formulaire pour y accéder


  1. Source : oiseaux.net 

  2. texte du décret