Festivoiles 2016 et 2 marées sur l’Iboga

Samedi, c’est Festivoiles ! À Claouey, la fête traditionnelle inventée de toutes pièces en 1998 par une bande de pinasseyres réfugiés au Vieux-Logis. Depuis, la fête, organisée par le club nautique de Claouey, est devenue récurrente1. Donc cette année, les Festivoiles se résument — et c’est déjà très bien — à une régate de pinasses à voile, de monotypes et de canots mixes/bacs à voile, à la pleine mer de fin d’après midi, et une buvette. Bref ce samedi, je suis engagé à l’amure de Bleu de Mer.

Le RV est à 16:00 au club nautique. Puisque les conditions le permettent je vais au RV en bateau. C’est que je n’ai pas été sur l’Iboga depuis… je regarde : depuis plus d’un mois. Mais pour ça il faut être au bateau avant 10:00. Arrivée juste de juste, de Bordeaux. Pas le temps de recharger l’essence. Prochaine fois. La marée descend depuis 3h, autant dire que le courant est lancé à fond, avec ce coef de 102 (la règle des 12e, vous savez ?). Pourtant ma route est nord, direction Claouey.

En ciseaux

En ciseaux

Les voiles en ciseaux pour profiter du vent de sud, et c’est au pas que l’Iboga se déhale face au jus. Sous un ciel chargé, quelques goutes qui se transforment même en une belle averse. Ainsi 2h plus tard, le bateau est au niveau de l’estey de Canelon, le long des terres de l’île aux oiseaux. Le vent faiblit. À l’ancre, très près des parcs, en attendant la renverse et le temps du casse croûte. Avec la renverse justement, voici du vent d’ouest et le bateau est poussé un peu trop près des parcs à mon goût. Alors tandis que le café se prépare sur le gaz, je démouille au moteur. Gestion du café, envoi de la GV. Café. Envoi du génois.

La route de Claouey, c’est un peu l’écurie : le bateau a été mouillé là entre 95 et 2000, juste en face des derniers ostréiculteurs, avant de trouver l’herbe plus verte (surtout le sable moins vaseux !) au Ferret. Comme souvent, le vent forcit à l’arrivée dans le chenal de Lège. Il n’y a encore pas trop d’eau, il faut être vigilant avec la dérive et le safran. Lof pour du près serré à l’entrée de l’estey de Madone. Chantal et son monotype pour la régate sont déjà là, à attendre de l’eau. Je leur montre qu’on peut s’engager. Ça passe. Puis ça touche ! Affalage et moteur pour continuer en longeant les bouées des chalands de parqueurs. Devant la cale, ça passe encore, aussi devant le ponton. Mais au Club, il faut se coller à la vase et attendre un peu. Voilà. J’ai un peu d’avance.

Bon, à 16:00, à terre Jérôme bat le rappel de l’équipage de Bleu de Mer. Je dois descendre les jambes dans la vase… Le temps de préparer la pinasse, une bière, passer faire la bise aux cousins de Sylvosa, blaguer avec les copains déjà au club, prendre le briefing etc, je suis retourné 3 ou 4 fois patauger dans a hagne pour rapprocher le bateau de la plage. Il restera là pendant la régate et jusqu’au lendemain.

Les festivoiles vues du sable

Les festivoiles vues du sable

La régate de pinasses se passe assez bien puisque on finit 1ers ; comme ça pour le moment c’est aussi 1er au classement du championnat malgré une disqualification au Moulleau (grillage d’une ligne de départ virtuelle, bref) et 2 régates non disputées (casse du safran à Taussat, Grrr ; et non participation à Gujan). Mais bon, très bonne prestation pour cette régate des Festivoiles, avec un peu de suspense, quelques rafales bien gérées par l’équipier d’écoute en collaboration avec le barreur, un couple mat-pied de mat over synchro, un calme à toute épreuve d’un bout à l’autre du bateau… Une vitesse formidable. Quel bateau ! Allez, pause : c’est pas les Chroniques de Bleu de Mer, c’est les Chroniques de l’Iboga ! Pour plus d’infos sur les régates de ces Festivoiles, le compte rendu de Denis, sur le blog de l’APTRA.

Edit du 28/08. Il y a maintenant les belles photos de Béatrice…

Festivoiles par Béatrice Ringenbach

Festivoiles par Béatrice Ringenbach

… où l’on voit bien l’échappée de Bleu de Mer…

Le soir le bateau reste à l’ancre devant Sylvosa, sous une superbe lune (Instagram) sinon pleine, du moins spectaculaire au lever.

Lever justement. 07:30 (sacré réveil automatique !) Écarte un volet : le bateau est toujours là, sous la belle lumière du matin…. Après diverses formalités, incluant le déplacement du bateau au large, une baignade et un passage au marché de Claouey, il est temps de quitter l’estey de Madone. Il est midi. PM+4 : trop tard pour couper par le Four. Donc : Madone vent arrière, chenal de Lège au travers, chenal de Piquey au près, passage dans les corps morts à Piraillan pour shooter le Cloud Strider et envoyer le rapport par SMS à James, re-portant le long de la presqu’île, mais plus trop dynamique. Bientôt la basse mer, plus le temps d’aller à Arguin ni Toulinguet. Mais avec cette basse mer de maline, les caouènes entre Hortense et le Moulleau – Pyla sont surdimensionnées ! Plein de mouillages au bord de bancs de sable quasiment déserts dans une eau cristalline… J’engage l’Iboga entre 2 bancs jusqu’à l’échouement. Ancre.

Il est plus de 14:00. Grosse faim. Et la baignade une spatule à la main autour du bateau. Parce que… comment dire ? Le bateau s’est radicalisé cet été : une barbiche filasse verte a envahi la coque pourtant que j’aurais espérée imberbe vu l’antifouling pâteux et coûteux dont je l’ai badigeonnée en mars. De l’engrais, oui ! On reconsidèrera la question de l’antisalissures en fin de saison, mais ce bleu, terminé. En plus, la nouvelle peinture de coque est infestée d’herbe et de mousses tout le long de la flottaison. Là, je crains une négligence dans le protocole de préparation de la peinture… Mais un peu tard maintenant, va falloir faire avec. À réfléchir après la saison. Puis à peine le temps d’un café et quelques pages de lecture, et la renverse est bien avancée maintenant. Et le vent d’ouest bien établi.

Le démouillage est intéressant avec la GV qui pousse dans un sens et le courant qui interdit au bateau d’aller bout au vent… Enfin, le bateau repart. On croise Julie-Marie, le joli bac à voile orange qui était hier à Claouey. Un tour au portant face au courant jusqu’à la pointe, pour voir la fameuse plage interdite (d’ailleurs, c’est quoi ces cannes à pèche, là ?). Volte-face devant La Digue et remontée plein pot jusqu’à l’escoure du phare.

Cap sur le phare

Cap sur le phare

Entrée sous voiles, une main sur la barre, une autre aux écoutes, une pour la dérive et une pour la retenue de safran. Shiva inside. Arrivée presque jusqu’à la bouée 3C07. Rencontre avec un nouveau voisin, acquéreur avec son frère d’un Jouët 680 « 413 » ; c’est pas son n°, c’est son nom. Il me dit le nom d’avant, je crois que je l’ai dans le recensement mais j’oublie. Pas grave, avec le n° et l’année, je le retrouverai.

Et c’est le débarquement. Fin du week-end. RV la semaine prochaine pour la régate de pinasses de l’Herbe, et j’espère un peu d’Iboga encore.

Toutes les photos publiques du WE sur Flickr


  1. Un truc bizarre à vérifier : cette édition est numérotée 19e ; or, je me souviens parfaitement que notre première édition était en 1998, la 20e aurait lieu en 2018 et celle de 2016 serait donc la 18e, ou quoi ?