Première et belle sortie pour inaugurer la saison 20

La PM de 07:00 coef 87, prévision vent sud 3nds. Pas question de rater la marée : au bateau à 07:20.

Il fait à peine jour. Très humide. Plafond bas laiteux.

Embarquement du dernier coussin de banquette et des vivres pour la marée. Et du feu pour le réchaud ! J’ai failli partir sans feu… Le bateau est toujours aussi nickel depuis hier. Plaisir de le retrouver. Mais il n’est pas encore voilé.

Moteur direction sud. Piclaouey, le Four, les Jacquets (sa plage avec les cabanes sur le sable, et sa jonquière chers à Manou), la conche de Petit Piquey, bifurcation vers le chenal. Les bouées de corps mort attendent leurs bateaux. Couper le moteur, laisser le bateau dans le courant. Prendre le petit déj. à bord dans le silence.

Puis établir la GV. Le génois. Hisser. Deux heures que je suis parti. Le vent est là, peut être 5-7 nds ouest. Très bien pour faire marcher avec le courant.

Glisser le bateau entre le bancot et les parcs, embouquer le Courbey (croiser la belle pinasse « Hautebelle »). Grand largue à vent arrière, les voiles en ciseaux, face au courant. Le bateau gagne, donc on continue comme ça jusqu’à Arcachon. Encore très peu de bateaux sur l’eau. pas trop de vagues. Le temps reste gris.

Passé le port, demi tour et du près. Grand bord bâbord amure le long des parcs jusqu’à Mapoutchet. Qu’est-ce que j’ai froid ! Equipement complet, mains dans les poches et thermos de thé sont de rigueur. Contre bord jusqu’aux bouées de mouillage de la plage Joigny. Derrière moi, les bateaux sortent du port d’Arcachon. Quasiment que des voiliers. Normal, quoi. Un bord jusqu’à la balise du Grand-Banc.

Bateau dans le courant le long du Toulinguet

Dans le courant le long du Toulinguet

Tribord amure débridé entre les bancs de Bernet et le Ferret. J’irai bien à Arguin. Mais par où traverser les bancs ? Une grosse formation de sable s’est développée au large du Pyla. Impressionnante à basse mer. Je tente de passer dessus mais en vain : je touche. Il faudra lancer le moteur pour m’en sortir et rejoindre les eaux profondes du chenal. Au portant avec le jus encore descendant, le bateau n’est pas très manœuvrant. Je décide de ne pas prendre de « risques » supplémentaires et je fais cap sur le Toulinguet d’ou émergent quelques mâts.

La renverse est arrivée. Mon approche sous voiles à contre courant se fait lente. 3 voiliers à l’ancre. Je préfère beacher parce que je n’ai pas confiance dans l’ancre dans ce sable très remué. Le mouillage n’est pas très confortable car le bateau tosse un peu contre le sable. Casse-croute dans le cockpit avec vue sur la dune. Enfin !

Ensuite, un tour de reconnaissance à pieds. Le Toulinguet est peu étendu mais s’est épaissi : il y a des touffes de végétation, une partie émergée en permanence. Pas mal de déchets de mer : troncs, mais surtout déchets de pèche et ordures en plastique… Autrement la vue sur la pointe du Ferret, par dessus la « passe » nord tourmentée, est sublime.

De la végétation au Toulinguet !

De la végétation au Toulinguet !

Retour à bord. La marée monte depuis 1h et le vent est assez faible, je ne sais pas combien de temps va me prendre la remontée au Ferret et je dois y être à 16:00. Je remonte l’ancre, saute à bord, hisse la GV tandis que le bateau est pris par le courant. Borde, barre à tribord et… pas de vélocité :/ Le bateau ne démarre pas du tout. Je suis juste emporté à la rencontre des autres bateaux mouillés. Rhoo ! c’est quoi cet appareillage de débutant, fx ? Tant pis : moteur. Enfin, s’il consent à démarrer. Et bien non ! réfléchir, vite parce que après le bateau au mouillage que je parts pour cogner, il y a la côte du banc avec des vagues et du mauvais courant… Dans le coffre, la prise d’air du réservoir, serrée. L’essence ne monte pas ! [Résolu] Vroom ! et dégage toi. Juste à temps. Une petite frayeur de début de saison…

Le reste, c’est du près babord amure, vent faiblard qui porte juste juste. Traverser les vagues de travers à la passe nord. Longer la digue encore percée à Lavergne. Ah, si, un truc désagréable, ce ne sont pas les jetskis (un seul dans la journée) ce ne sont pas les bateaux à moteur, on en profite… c’est l’HÉLICOPTÈRE ! (lire le coup de gueule dans un billet séparé, si vous voulez, je ne veux pas gâcher le plaisir ici). Et puis quelques risées longues bienvenues après Hortense. Un petit contre bord pour m’approcher des parcs du Mimbeau. Voir dans les parcs l’engin de nettoyage de la section conchylicole qui bosse un dimanche.

Loffer en grand en entrant dans l’escoure du phare. Juste assez d’eau pour aller jusqu’aux piquets, mais pas plus. Ce qui me donne le temps de ferler les voiles et ranger le bateau. À 16:00 comme prévu, j’accède à la bouée 3C-07, dont j’ai repeint le n° il y a un mois. Et ainsi se termine cette marée à bord de l’Iboga. La première de la saison 20. Et oui, déjà !

Je n’ai plus qu’à attendre que gentille Marie vienne me prendre pour me ramener à Claouey d’un coup de voiture.

Conclusion de la marée : la voile, c’est comme le vélo, ça ne se perd pas. En effet j’ai retrouvé mes gestes, habitudes, positions sans effort. Par contre gare à l’excès de confiance, mon départ calamiteux du Toulinguet aurait pu mal tourner si le moteur ne s’était pas lancé finalement.

C’était Les Chroniques de l’Iboga Saison 20 Episode 01, en VO sans sous-titres.

À suivre !