Ma vision du Jouët 680

Le Jouët 680 était construit par les chantiers Yachting France, de la Teste de Buch, fabriquant aussi des Arcoa, autre « standard » du Bassin en matière de bateau à moteur. Le chantier a définitivement fermé, au milieu des années 80 je crois. A ma connaissance, personne n’a repris l’actif (plans de construction, moules…) concernant le Jouët 680.

Dériveur intégral à dérive légère (75kg, remontée par palan à main sans problème), il est pratique pour acoster, passer un haut fond… C’est un bateau bien pensé pour la navigation, comme j’aime à dire :  » un vrai petit croiseur » (par opposition à un day boat). Bien révisé, je n’hésiterai pas à ralier La Rochelle, la Bretagne… bref à affronter la vraie mer. Il est très bien construit, il inspire confiance, il est assez raide à la toile, se comporte bien dans la houle, très agréable.

Inconvénients :

son poids et la hauteur des franc bords : quand on est au sol, plage agitée de petites déferlantes comme une fois sur Arguin avec femmes et paniers pique nique, par exemple, la manoeuvre d’embarquement peut être « chaude ». Il faut éviter d’essayer de le maîtriser par la force, au contraire, utiliser son inertie pour l’immobiliser… Mais, bon, ce sont des situations assez rares. Echelle de bain obligatoire au tableau arrière car le bateau est assez haut. de ce point de vue, des bateaux un peu plus petits (590, Flirt ou Brio…) ou plus récents (le très en vogue Sun 2000, Saxo…), voire le concurrent direct Gib-Sea 68, sont peut-être plus accessibles ; à mon avis, au détriment du sentiment d’être sur un « vrai bateau ».

Autre inconvénient, il n’est pas évident à mener au moteur parce que ce dernier est accroché au tableau, sur le côté, assez bas ; pour certaines manoeuvres, il faudrait 3 bras, dont deux derrière : un pour les gaz et le manche, et l’autre sur l’inverseur, le bras de devant étant sur la barre du bateau. Idéalement, un 4e bras permettrait de gérer aussi la montée et le descente du safran en évitant que le safran à mi hauteur ne vienne se faire grignotter par l’hélice. Dans ces circonstances, il est bon de posséder un 5e bras assez long, pour la dérive :-) Un peu d’entrainement et de coordination et de vitesse permettent de réaliser la plupart des manoeuvres sans casse avec un simple paire de bras. J’en témoigne. Autrement, sur l’eau au moteur, s’il y a des vagues ou un équipier à l’avant, l’hélice est souvent dehors, ce qui est assez peu efficace.

Mais si je devais choisir un autre bateau dans ces dimensions, et bien… je ne sais pas. First 211 ? mais je ne le connais pas ; certainement ce problème de comportement, plus « mini 650 » que « vrai bateau ». Mais qui aime planer… Peut-être la prochaine étape, oui, un bateau qui s’arrache bien sous spi assymétrique… mais dans ce cas, alors, un Open 650 (très hors budget !). Parce que c’est certain que faire partir un Jouët 680 au planning… c’est pas gagné. il faut de vraies belles vagues et du vent fort et bien orienté, alors. Bah. Non, vraiment je ne sais pas.

Transport : pour un simple ber de mise à l’eau, une quinzaine de KF, euh, pardon… env. 2000 euros ; pour une remorque routière, moins évident à cause du poids du bateau qui est important (1,3 tonne) et qui impose une remorque et un tracteur hors de mes moyens (un 4×4 ou une très grosse berline allemande). Personnellement, j’ai renoncé à l’idée de le déplacer moi-même ; le cas échéant, je ferai appel à un tranporteur.

Mater-démater est à la portée de 2 personnes assez grandes et fortes, sinon, 3. L’opération prend une demi-heure maximum, mat bien rangé sur le bateau.

(d’après une réponse à Laurence Guitard et Peter Atwater quand ils se demandaient si le 680 était un bon choix pour le Bassin – décembre 2003)