Le Teich – Toulinguet – Ferret

Après la nuit passée au milieu du port du Teich nous avions résolu de quitter le port au petit matin pour pouvoir naviguer dimanche plutôt que de profiter de l’escale ornithologique et culturelle sous la canicule annoncée. Aussi, à 07:30 quittions nous ce mouillage d’un calme inhabituel (du point de vue de la houle et des remous), au moteur bien sûr, le courant descendant avec nous.

Première étape : la balise K11, face à l’entrée du port du canal pour une pause petit déjeuner. Quelle belle lumière de soleil levant ! Ah, une première moto-crotte (jetski) vient polluer cet instant, avec ce ridicule pilote les fesses rejetées en arrière ; pfff… Puis, sacs roulés, cabine rangée, vaisselle faite et pont débarrassé de sa rosée matinale, nous prenons la route des passes, sous spi. Très peu de vent apparent, encore réduit par la vitesse du courant de coëf. 94 ce matin. Le spi porte juste juste. La matinée étant avancée, de très nombreux bateaux débouchent des chenaux de Gujan, Tous à moteur, hormis un 590 avec lequel nous ferons route jusqu’au Mouleau. Mais en attendant, chenal haché de vagues d’étraves dont certaines fort discourtoises, ce qui ne manque pas de faire râler Hélène. (à suivre)

Nous doublons dans ces conditions la pointe d’Arcachon. Courbe à ras des bouées de chenal, devant Péreire. Voici l’Iboga engagé derrière le banc de Bernet. Maintenant il faut trouver l’issue. Elle se trouve au sein du champ de corps morts, juste avant la jetée du Mouleau. Mais là, pas un souffle d’air. Juste notre erre et le courant à exploiter pour éviter les bateaux au mouillage, tandis que les voiles flasques ne sont d’aucune utilité. Enfin, dégagé du banc, le bateau retrouve assez de vent pour redevenir manoeuvrable. Le spi est remisé dans sa baille. Nous poursuivons en direction d’Arguin jusqu’à ce que je décide de bifurquer pour aller mouiller plutôt au Toulinguet où j’espère rencontrer un peu moins de foule.

Belle manoeuvre !

Nous voici remontant au près cap sur la pointe du Ferret pour rallier le chenal principal d’accès au bassin. Mais entre le chenal et nous, il y a du sable parfois découvert ! Reliquat ou extension du banc du Chien ? Caouènes nouvellement formées ? Passerons nous ? J’avise deux bateaux à moteur qui cheminent prudemment entre deux bancs émergés. Nous tenterons ici. D’abord, remonter au maximum pour aborder cette « passette » le plus possible abattus et le plus à son vent, car quand il faudra relever la dérive et le safran, le bateau dérapera comme une savonette jusqu’au banc sous le vent, ce qu’il faut retarder tant que possible en gardant de la vitesse. Et, sous les yeux hallucinés du barreur de pinasse UBA, dérive relevée à 35°, la main sur les écoutes, le palan de dérive et le bout de safran, l’Iboga se faufile parfaitement dans ce petit mètre de profondeur. Belle manoeuvre. Ca fait plaisir. Nous voici dans le vrai chenal.

Atterrissage vent arrière sur le Toulinguet effectivement pas trop fréquenté. Apéro, pique-nique. Pas de sieste : le mouillage s’avère très inconfortable, violemment chahuté par les vagues des bateaux entrant et sortant du bassin, courant contraire au vent, sable très mouvant ne tenant pas bien l’ancre… Au moment de démarrer pour déplacer la bateau vers une place plus agréable, le lanceur casse. Pas la corde, non, elle est neuve d’un mois : le bloc lanceur se casse net, m’interdisant l’usage du moteur. Cher, très cher Mariner…

Nous quittons ce maudit mouillage sous GV seule, cap au près sur le Ferret. C’est pas qu’il soit très tard, mais d’une part, nous avons commencé la journée il y a quelques 8 heures maintenant, d’autre part, le ciel qui était resté variable toute la journée devient sombre au large tandis que le vent reste chaud ; risques d’orages dans l’air. Toulinguet-plage du Phare en moins d’une heure, à 7 nds avec le courant, entrée dans la conche sous voile jusqu’au corps morts, juste assez d’eau pour manoeuvrer à l’aise. Belle manoeuvre encore. Nous débarquons sous un début de pluie chaude, peu avant l’orage qui sera en effet assez sévère par endroit.