Connaissez-vous Corentin de Chatelperron ? 8000 miles sur un bateau en fibre de… jute !

Belle initiative de Gregory Debord, constructeur naval à Gujan-Mestras, d’avoir invité Corentin à venir nous raconter son aventure, samedi dernier à la Hume. Corentin Chatelperron, jeune ingénieur motivé, a décidé de sauver l’économie du jute au Bangladesh en commençant par construire un bateau en fibre de jute, et revenir du delta du Gange à la France, 8000 miles en solitaire, au travers des mers les plus infestées de pirates et de ports aux fonctionnaires décourageant…

C’est ainsi qu’après avoir réuni quelques parrainages et dessiné ses plans, il se lance dans la construction d’un bateau-témoin — Tara-Tari — inspiré des bateaux de pêche locaux avec quelques améliorations — des dérives, un gréement de sloop, une électronique complète… Un bateau non pas en bois, il n’y aura bientôt plus de bois au Bangladesh, non pas en fibre de verre, coûteux en devises, en énergie, non recyclable… un bateau en composite, pourtant : fibre de jute-polyester !

Alors, son bateau en jute, il l’a simplement mené de Dakha, delta du Gange, à la Ciotat, delta du Rhône. Exploit évidement, mais le sens de son projet va bien au delà de l’exploit : injecter de l’innovation dans le savoir-faire séculaire du Bangladesh dans cette fibre à tout faire aujourd’hui concurrencée par des substituts industriels, sauver de l’exode des millions de bangladeshi dédiés à la culture du jute, sécuriser les pêcheurs en leur permettant d’accéder aux bateaux composites non seulement plus sûrs, mais aussi moins coûteux que les bateaux en bois dont le matériau est quasi épuisé… Un projet chargé de sens et d’enjeux.

Donc une belle rencontre.
Pour en savoir plus, il y a un livre, « L’aventure de Tara Tari » aux éditions de la Recouvrance, et un blog « Jute fiber for Bangladesh sailboats » ; on peut aussi lire ce billet + vidéo de AllBoat Avenue.