Les 11, 12 et 13 novembre dernier se déroulait au musée des Arts décoratifs une expérience inédite : Muséomix.
Le musée mettait à disposition 11 de ses salles, l’espace de sa bibliothèque, et des interlocuteurs : conservateurs, guides, médiateurs. Les organisateurs, eux, mettaient à disposition : un scénario à l’épreuve des balles, de nombreux facilitateurs, des partenaires à haut niveau d’engagement (ping: la team Erasme / musée des Confluences), un catalogue de fantastiques ressources digitales plus ou moins intégrées, des Legos, des feutres et du papier, du feedback, des exigences, un timing… Et les participants, 70 sélectionnés sur 140 candidats, apportaient leur métier de professionnels de la médiation culturelle ou de designers mais, surtout, une forte motivation pour vivre l’expérience Muséomix.
Muséomix, ce sont ses organisateurs qui en parlent le mieux :
Le principe de museomix est de prototyper 8 à 10 expériences de visites d’un nouveau genre, en 3 jours. Pour cela, le Musée des arts décoratifs met à votre disposition 11 espaces, répartis sur les 7 niveaux du musée. Vous serez regroupés en équipe de 7 à 8 personnes. Objectif : dimanche, à 12 heures, 11 propositions, les plus fonctionnelles possibles, mises en scène au sein des espaces choisis. Dès 14 heures, le public des arts décoratifs ainsi que 200 invités à 16H pourront découvrir vos créations.
Pourquoi je voulais participer à Muséomix
Ces 2 dernières années, j’ai apporté mon concours à des projets de scénographie et de médiation culturelle et scientifique auprès de Cap Sciences notamment, et du projet de Centre Culturel et Touristique du Vin. Dans ce domaine nouveau pour moi, j’ai démontré la pertinence de mes méthodes « généralistes ». J’ai aussi mesuré mon ignorance dans les métiers de la muséographie, du commissariat d’exposition, de la médiation… C’est pourquoi participer à Museomix me permettait, d’une part, de partager avec les autres acteurs mes méthode et l’expérience des réalisations auxquelles j’ai contribué et, d’autre part, d’élargir ma propre compréhension de leurs pratiques, outils et démarches.
En tant qu’architecte d’information et de services digitaux, j’aide mes clients — commissaires d’expo, scénographes et médiateurs de CCSTI, d’équipements culturels… — à formuler de façon opérationnelle les applications qu’ils imaginent pour leurs visiteurs, leurs audiences ou leurs utilisateurs internes. Je questionne, j’écoute, je reformule, je synthétise, je modélise, je maquette, je simplifie, je confronte à l’état de l’Art, je construis un consensus sur le cahier des charges : périmètre, design, fonctions, performances, budget, planning… Dans mes missions d’assistance, je sélectionne les intervenants techniques, je pilote les projets, j’arbitre les options, j’organise les recettes et je contrôle la mise en œuvre des services.
Voici pourquoi et comment je pensais contribuer à cette expérience. Avec Sébastien Cursan (@z3zone) et Julien Breteau (@JulienBreteau), de Cap Sciences, nous nous sommes porté candidats. Julien s’est chargé de préparer une base complète de la plate-forme Navinum : compte expo, bases de développement d’interactifs, kit d’identification RFID…
Et nous avons été retenus.
Pitch et auto-team building
Après la visite des 11 espaces du musée, et la découverte des moyens numériques proposés, avait lieu la session de constitution des équipes. Chacun ayant la possibilité de proposer un projet. Une vingtaine de projets pitchés. Parmi lesquels, celui de Sébastien. L’expérience que nous nous proposons de créer, sur la base de la plate forme Navinum : « … un musée qui aurait la mémoire de ses visiteurs, leurs plaisirs, expériences, goûts, questions… qui se servirait de cette mémoire pour individualiser l’expérience de chacun des visiteurs, et où le visiteur serait confronté au regard / choix / positionnement des autres… »
Parmi les 20 pitchs, 2 autres sont convergent avec le nôtre. Spontanément, les 3 projets n’en deviennent qu’un et voilà une équipe complète, sous le totem du « lémurien néo-pop » (cherchez pas :-) qui choisit la salle des Assises du siège contemporain, au 7e étage. Notre terrain de jeu, d’expérience, notre thème, notre contenu…
Alors, cette équipe ? Outre l’auteur de ces lignes et Sébastien et Julien de Cap Sciences, déjà cités, nous avons la chance de collaborer avec Caroline Rosnet ou @archimusette, fondatrice d’Archimuse, Malvina Artheau ou @MalvinaArtheau, Camille Bosqué et Gregory Tantucci ou @GregoryTantucci. Nous sommes en outre sous l’observation de Noémie Couillard ou @jaimelesmuses, doctorante en muséologie participative (son blog de recherche).
Il ne reste « plus qu’à » imaginer, storyteller, muséographier, designer, développer, intégrer, déployer, etc. Heureusement, nous sommes 7 et nous avons un peu plus de 24 h effectives, jusqu’à dimanche 14:00 pour réaliser notre prototype.
À suivre : et on fait quoi maintenant ?