Mes fidèles lecteurs l’auront remarqué : je suis sur le marché. Aussi, entre 2 lettres de candidatu de proposition de service, je me tiens au courant des dernières techniques et méthodes à la mode. Ainsi, un ami qui me veut du bien me signale une méthodologie, sinon révolutionnaire, du moins citée parmi les « plus » dans certaines offres d’emploi : la « Certification PMP ». Je suis curieux : je google.
Bon, et bien, en effet, il existe une certification de « project management profesional » délivré par un certain PMI « project management institut » qui a des filiales (« chapters ») en France, enfin, dans une certaine France composée de drôles de régions, comme « France-Atlantic » et « Hauts-de-France » ; ces chapitres sont enregistrés au titre de Registered Education Provider – REP – par le PMI. De la sorte, ils disposent de codes REP…
Ca y est, je n’ai pas réussi à rester objectif et il a fallu que je verse dans l’ironie facile… Désespérant. C’est que… il y a de quoi.
Parce que, au delà de la motivation sérieuse et respectable de fournir aux professionnels des outils, un référentiel, des bonnes pratiques validées et standardisées, leur permettant de calibrer leur intervention dans un niveau d’efficacité et de qualité, ce à quoi tend naturellement tout bon professionnel soucieux de performance, de rentabilité et des Règles de l’Art, n’est-ce pas ? au delà donc de ces honorables considérations semble se dessiner, si l’on parcours le site de ce PMI en France une manière de voir la profession au travers de lunettes culturellement déformantes.
Par exemple, le bienheureux adhérent (la cotisation est en $) peu Gagner des Professional Development Units (PDUs), fort utiles au chef de projet comme chacun sait. Le bulletin bimensuel – « French Connection » – porte le sinistre nom d’une filière de traficants de drogue du XXe siècle ; singulière prise de position ou alarmante inculture.
L’emphase, la démesure, l’arrogance semblent les maîtres-(du monde)-mots de cette race de gestionnaires de projets, si l’on lit leur présentation :
Le Project Management Institute, dont le siège se trouve aux Etats-Unis, est la plus grande organisation internationale en management de projet. Elle édite un ouvrage de référence sur ce métier appelé A guide of Project Management Body of Knowledge (PMBOK guide). Ce document est un standard ANSI depuis septembre 1999. Il est publié en plusieurs langues dans le monde et construit sur les meilleures pratiques en management de projet et les techniques avancées.
Et malgré cette prise de position, certains signes lézardent rapidement la belle construction : cette citation dépassée depuis 5 ans
All candidates who apply now to test outside of North America will have a May 2001 expiration date. They will receive eligibility letters with scheduling instructions. Before the end of the year, we will order new vouchers which will have a new expiration date (for example, if we order them in November 2000 they will all expire in November 2001). »
Ces images manquantes dans le site web.
Cette impression désagréable quand on parcours les programmes de formation à cet « examen » à 600 $ : bachotage, trucs et astuces… arnaque, oui.
Cette alerte quand on se connecte avec un navigateur conforme au W3C :
Bref quand conduite de projet se conjugue si mal avec lisibilité, transparence, culture, professionnalisme… ANSI ou ANS-NON, je veux pas savoir, je me permets de m’autoriser à ricaner et à ne pas prendre cette tentative de confiscation au sérieux.