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Le diagnostic numérique, l’oublié des parcours de visite en extérieur — 2/4

La géolocalisation

Ce billet fait partie d’une série consacrée au diagnostic numérique comme préalable à la conception d’un dispositif ou application de visite en extérieur.
Après la mise en perspective des objectifs de de diagnostic, la première question : la couverture de services de géolocalisation est-elle suffisante ?

Pourquoi c’est important ?

Dès lors que l’expérience numérique se base sur la localisation du visiteur — géolocalisation précise pour du guidage, déclenchement d’interactivité dans un périmètre précis, calcul d’itinéraire… — il est crucial que le mobile ait en permanence accès à un service de géolocalisation performant.

Bien sûr, en partie, la qualité de la localisation dépendra de la puissance du smartphone. Mais encore faut-il que celui-ci soit couvert.

Le service le plus ancien est le GPS, système fourni par l’armée des USA, offrant aujourd’hui une précision de l’ordre de 4 à 6m avec un simple smartphone. On ignore souvent que nos mobiles les plus récents captent d’autres Global Navigation System Satellite (GNSS) dont le challenger européen Galileo offre une précision de 1m1.

En extérieur, normalement, on s’attend à ce que la géolocalisation fonctionne pour tout le monde.

Attention, cela peut ne pas être le cas.

Une forêt dense est un obstacle à la bonne réception des satellites. La précision se dégrade rapidement et les services qui en ont besoin peinent à fonctionner. Les hautes bâtisses qui bordent une étroite ruelle médiévale peuvent mettre le visiteur dans l' »ombre » de la réception satellite. Venez essayer à Bordeaux…

C’est pourquoi il ne faut pas considérer comme acquise la couverture de géolocalisation. Le parcours doit être analysé, et en cas de doutes, des mesures doivent être faites. L’objectif de ce diagnostic est de mesurer cette couverture.

Cas d’application pour un parcours en forêt diffuse.

Le protocole

  • enregistrement de la trace sur l’application IGN Iphigénie sur le fond de carte IGN 25
  • capture de relevés GPS (📱 Application Android GPS Test) :
    • signal-to-noise ratio (SNR) : entre 00 (très mauvais) et 99 (maximum)
    • précision en m
    • nombre de satellites vus / utilisés
  • analyse des résultats compte tenu de la topologie du parcours et du couvert végétal actuel et prospectif (pour de la forêt).

Résultats et analyse

Ce sondage réalisé en mars 2022 en 6 points du parcours montre une très bonne couverture en satellites de géopositionnement, avec 26 à 27 satellites en vue, dont 16 à 22 utilisés.

On obtient une précision pouvant monter à ±1 m, ce qui est excellent, mais pouvant se dégrader jusqu’à ±4 m.

Néanmoins, la trace enregistrée montre une relative imprécision dans le tracé, ce qui dénote une irrégularité de la qualité de couverture et/ou une limite du smartphone dans le calcul des positions successives. On a le même phénomène lorsque le smartphone est immobile, avec une trace qui se réajuste en permanence autour du positionnement réel.

Il est important de noter que ces mesures ont été faite dans les meilleures conditions possibles :

  • le peuplement forestier de résineux a été décimé par les maladies, occasionnant des coupes sanitaires très étendues et par conséquent dégageant durablement le couvert ;
  • en saison hivernale, les feuillus caducs laissent largement passer la vue sur le ciel, ce qui ne sera pas le cas durant le reste de l’année.

La carte ci-après situe les 6 mesures effectuées.

Exemple de diagnostic de couverture GNSS

Dans ce cas, on conclut que la couverture de géolocalisation se révèle suffisamment régulière et précise ; sa qualité dépendant surtout de la performance du smartphone.

Il pourrait être envisagé de prescrire un renfort des services de géolocalisation par l’installation de « beacons » RFID / NFC ou BLE (dispositifs permettant d’indiquer sa position à un mobile passant dans son aire de couverture de proximité), voire par de simples QR codes déployés au long du parcours. Toutefois, une telle mise en œuvre se heurterait aux lourdes contraintes de protection pesant sur ce site, sans être suffisamment justifiées par une couverture de géopositionnement réellement défaillante. Le principe en serait donc écarté.


Sommaire du dossier

les objectifs du diagnostic numérique
la géolocalisation
l’accès au réseau data
les smartphones du public


  1. GPS, Galileo, Beidou, Glonass… Quelles différences entre les services de localisation ? 04/05/20