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Faire Culture avec un manège ? Le flying theather

Attraction plébiscitée par les visiteurs de parcs d’attraction, un « Cinéma vertical » ou « cinéma volant » représente une opportunité pour l’attractivité d’un équipement de culture (scientifique ou non) autant qu’un défi quand on envisage le coût d’investissement d’un tel équipement.

Vingt ans d’expérience multisensorielle immersive

Le premier Flying Theater a été conçu pour le parc Disney California Adventure en 2001, sous le nom Soarin ‘over California. Le principe innovant est une évolution des simulateurs de vol et des cinémas géode : on installe les spectateurs dans une nacelle articulée qui va être mécaniquement déplacée devant un écran concave, donnant l’impression d’une immersion, d’un vol, dans le film projeté d’une durée de 4 à 6 mn.

Ces 20 dernières années, les flying theaters sont restés des équipements d’exception, représentant des investissements considérables du fait de leur ampleur (près de 90 passagers par projection), de la complexité d’un mécanisme qui doit rester discret tout en assurant une parfaite sécurité et une fiabilité sans faille, du volume de bâtiment requis (écrans jusqu’à 25m) et du coût de production du programme audiovisuel. De fait ils ne pouvaient être envisagés que par les plus grands parcs de loisir, recevant des millions de visiteurs par an. En France, le Futuroscope, 2 millions de visiteurs par an, a lancé son « Extraordinaire voyage » fin 2016, pour une jauge de 84 passagers, et un coût d’investissement de 12,5 M€. En Italie, Cinecittaworld s’est équipé du « Volarium« .

Cette dimension de projet peut être portée par des pure players de l’attraction touristique autonome. Ainsi, la société néerlandaise This is City Attractions (avec le concours financier des collectivités locales et un business model validé) : après le succès de « This is Holland« , ouverte en 2018, avec, dès 2019, 280 000 clients pour son film de 45 mn, elle lance de nouveaux projets sur un format identique en Chine, en Irlande… pour un investissement d’au moins 13 M€ (hors immobilier) un potentiel d’emploi de 30 ETP et une durée de vie prévue pour 15 ans (source).

Des systèmes plus compact

Plus récemment, des constructeurs ont développé des variantes simplifiées — moteurs électriques plutôt qu’hydrauliques, principes d’embarquements plus simple, posture debout au lieu de assise… — pour de plus petites jauges — à partir de 12 ou 20 passagers, permettant à des équipements de loisirs voire de culture de proposer cette expérience immersive intense à leurs visiteurs. Par exemple, le musée de la bible, à Washington DC : An amusement-park ride at the museum? (Billet du constructeur Dynamic Motion), choix qui fait dire à Cary Summers, Président du musée « These experiences may be cutting-edge now, but they will soon be the norm ».

Ces dernières années, les projets foisonnent comme en témoigne Lance Hart, observateur du marché : Flying theaters: a soaring demand (and it’s not just theme parks), qui n’hésite pas à poser la question « If you don’t currently have a Flying Theater in your park or local major city, should you be planning on adding one? »

Mini Flying Theatre de SimWorx
Mini Flying Theatre de SimWorx

Comment se pose la question pour votre équipement de culture ?

Le concept d’expérience est-il en phase avec le thème de votre équipement ? Y a-t-il des opportunités d’écrire et de produire un film sensoriel immersif fait de séquences tirant parti du patrimoine culturel, historique, naturel, scientifique en relation avec votre mission de médiation ?

Par exemple, un équipement de CSTI sur l’aéronautique dans le sud-ouest pourra utiliser des paysages de la région pour situer des épisodes clés de l’histoire du thème : atterrissage d’un hydravion des années 30 à Biscarosse… vol dans un cockpit de Rafale au dessus de la côte landaise… reconstitutions en images de synthèse de l’école de pilotage des frères Wright à Pau…

Du fait de l’exclusivité et de la notoriété de ce type de dispositif très populaire, il est possible d’imaginer qu’il joue le rôle d’attracteur de visitorat et de visibilité supplémentaire. L’équipement est assuré de recettes supplémentaires. L’investissement s’avère donc intéressant s’il présente un business model excédentaire, au delà du ROI, et une capacité à générer des visites pour les parcours CSTI et Patrimoine.

Il y a une prise de risque à mesurer, du fait de l’échelle de l’investissement sur une seule activité et en proportion de l’investissement scénographique complet.

Une attraction à comparer avec des dispositifs moins expérientiels type planétariums, ou projections immersives (billet à venir) ou encore des activités de réalité virtuelle sous casque type Flyview, aux business model sans doutes moins ambitieux en regard d’une prise de risque moindre…

Mais pour un cinéma volant comme pour ses alternatives, le soin apporté à l’écriture et à la réalisation audiovisuelle sera déterminant dans la réussite du dispositif.

Les constructeurs de flying theaters

🇦🇹 Autriche : DyMoRides Flyboard Flying Theater (debout) ou Solutions for Smaller Venues

🇹🇼 Taiwan : Brogent i-ride et m-ride (grosses)

🇬🇧 GB : Simworx’s Mini Flying Theatre
enables 20 riders a cycle to experience unique movements during a movie being played on a 1/4 dome screen…

🇺🇸 et 🇨🇳 : Dynamic Attractions (grosses)

🇨🇦 et 🇨🇳 : TrioTech à partir de 12 sièges

🇩🇪 : Simtec Systems, à partir de 20 sièges

🇨🇦 : CAVU Designwerk

🇫🇷 : Triotech, a CL Corp. Division — Birdy

Références : Flying Theater : définition, concepts, technos, liste (2019) ; Flying theater sur Wikipedia ; Dark Ride Database ; vue d’ensemble (2018) sur funfaircity.fr