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Viscosité des besoins dans un monde digital exponentiel (ou pas)

Ayant participé à la diffusion de plusieurs générations de technologies interactives — qu’on va appeler aujourd’hui « le digital » — je peux témoigner que les besoins et les modes d’appropriation des utilisateurs présentent une remarquable stabilité.

Je découvre aujourd’hui ce schéma qui représente bien cette idée de stabilité dans les besoins, de progression lente, de « visquosité », dans les usages tandis que dans la dynamique de la loi de Moore, maintenant devenue exponentielle (dans un monde aux ressources finies, mais c’est un autre sujet), la technologie nous échappe.

Le schéma de Astro Teller dans thank you for being late de Thomas Friedman
Le schéma de Astro Teller dans thank you for being late de Thomas Friedman

C’est pour ça que la première étape, quand on a une bonne idée de dispositif numérique — ça vaut évidemment pour un dispositif numérique de médiation culturelle — c’est de se poser.

En se demandant avec lucidité « pourquoi mes clients seront-ils intéressés par ma future application ? » on peut approcher la raison d’être du projet. De sa raison d’être, on passe à sa valeur et, de là, au quantitatif : combien mon projet est-il nécessaire ? quel sera son retour sur investissement ? Sans oublier les exploitants — ceux qui vont gérer le projet au jour le jour ; quel bénéfice, pour eux ? Éclairer ces considérations avant toute démarche de conception et de développement, c’est donner au projet une chance de trouver son juste équilibre entre technologie fascinante et sobriété fonctionnelle, entre expérience immersive et interfaces low-tech, entre exigence scientifique et accessibilité à tous les publics…

Ce qui n’exclut pas les démarches de design thinking et de prototypage rapide. Mais c’est un autre moment du projet.

Illustration d’entête : Tron, le metavers version 1982