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Le PO gentilhomme, ou vers une Vision agile

Vendredi 21 octobre dernier se tenait l’étape bordelaise d’agile tour, cette conférence itinérante dédiée à la promotion et au partage des valeurs et méthodes agiles.

Déjà 2 gros mots dans mon billet : PO et agile. Zut. Je ne voulais pas faire une cours sur les méthodes agiles en général ni sur le rôle de product owner (PO) en particulier, j’en serais bien incapable.

Pour ceux que cela intrigue, une ressource de référence pourrait être le blog de Jean-Claude Grosjean Qualitystreet où je trouve justement une belle définition toute faite des méthodes agiles :

Une méthode agile est une approche itérative et incrémentale, qui est menée dans un esprit collaboratif avec juste ce qu’il faut de formalisme. Elle génère un produit de haute qualité tout en prenant en compte l’évolution des besoins des clients


Et puis, sur Le rôle de Product Owner, l’incontournable Claude Aubry, de Scrum agilité et rock’n roll, qui était aussi l’une des vedettes d’agile tour Bordeaux 2011.

Les présentations étant faites, je peux revenir à mon propos.

C’est ainsi que Thierry Cros (son site) nous entretenait de « la Vision, un sacré attracteur pour une équipe auto organisée ».

Il a d’abord fallu qu’il rappelle que l’auto-organisation était tout sauf la désorganisation ou l’anarchie. Il a aussi fallu — j’ai trouvé ça limite corporatiste, pas agile, pour tout dire — qu’il joue les (méchants/ inutiles) « managers » contres les (gentils) développeurs (auto-organisés). Pourquoi ? pour s’attirer la sympathie des participants ?

Au delà de l’expérience à laquelle il nous a fait participer (reconnaître dans une image affreusement pixellisée soit une vieille femme, soit une jeune fille – vous pouvez faire le test vous même) j’ai retenu son propos sur la Vision.

Pour Thierry Cros, la Vision est ce qui donne du sens au produit. Elle joue un rôle de point focal autour duquel se fédère l’équipe.

L’importance de la Vision, c’est pas nouveau dans les méthodes projet, mais ce qui est nouveau, une Vision agile, c’est qu’elle s’adapte en fonction du feedback.

Une Vision se compose de 4 grandes dimensions

  1. Des faits, exprimés en contextes et enjeux
  2. Les objectifs du produit, exprimés par l’utilisateur comme des pratiques métier. Ces objectifs sont dotés d’indicateurs
  3. Un périmètre, les grandes caractéristiques du produit, décrites par les rôles et des thèmes. Ces thèmes se déclineront en Stories (encore un mot d’agile, je vous laisse chercher)
  4. Et enfin des hypothèses d’évolution sous la forme d’une feuille de route

Comment se construit une Vision ? Comme une expression des besoins. En fait je me rends compte que je fais de la vision comme Monsieur Jourdain faisait de la Prose. Dans « Le bourgeois gentilhomme » de Molière, vous savez ? Ça me rassure. D’où « le PO gentilhomme ».

Ce qui enrichit ma pratique, pour le coup, c’est cette idée de projection dans le temps.

Certes, élaborer une roadmap est courant, quand on ne peut pas tout développer / financer / livrer en parallèle, il faut bien prioriser par importance métier/buisness, par coût / échéancer. Mais l’idée qu’une Vision s’entretient m’est apparue fertile.

Je retiens donc qu’il est important d’adapter, non seulement la feuille de route, mais toute la Vision au feedback. Mieux, on peut relativiser dès en amont du projet, en affectant chaque élément de la Vision d’un indice de confiance, comme une prévision météo.

Ainsi, à chaque étape, la Vision peut-elle être actualisée en tenant compte

  • de la réalisation des prévisions ou de leur non ou partielle réalisation
  • et du feedback généré par les précédentes étapes de la roadmap

A mettre en pratique sans tarder, pour le projet que m’a confié ce groupe de Presse d’annonce gratuite et qui commence cette semaine… Les premières étapes, justement, recouvrent très précisément ce que Cros appelle la Vision. Tâchons donc d’élaborer et de promouvoir une Vision Agile.