Sans plus de suspense, je dévoile que cette note ne parle pas de Jean-Paul Sartres ni de ses oeuvres. Maintenant je dois m’expliquer, poser le contexte : brocante, vide-greniers, salles de ventes, expo avant enchères, malles au trésor… et, là, selon votre tempérament, survol visuel nonchalant jusqu’au point d’interrogation qui fait tendre un index pour écarter et dévoiler, laisser tomber et passer au cageot suivant…
Que voit-on ? Cahiers d’écriture entamés, polars et romans à l’eau de rose à la couverture datée, robinets en bronze jamais réemployés, liasses de correspondance entre défunts, lots d’argenterie dépareillée, portraits ternis sous verre cassé, appareils photo anciens… D’autres vont systématiquement retourner et évaluer chaque objet, s’exclamer « Oh ! il y avait le même dans le grenier de mon grand-père ! Tu te rends compte ? Eh, t’es où ?… » Oui, ça prend du temps de farfouiller dans la brocante et… ça salit les mains ! D’où le titre.
Mais l’essentiel n’est pas là, et c’est tout le style d’fx, de contextualiser à mort avant de dévoiler son idée… L’essentiel c’était de signaler la publication en ligne d’une passionnante [1] étude sur une marque d’appareils photos d’après guerre qui fut très populaire et hante aujourd’hui les vide-greniers : ce sont les FEX. Ca se trouve dans l’article du BigBadBlog Bakelite.
Je vous en recommande la lecture. Si, comme moi avant, vous négligiez ces objets, passé le doute — « tiens une housse d’appareil ancien, c’est pas un Leica, des fois ? Ah, non, c’est encore une gueille en bakélite, tout léger et en plus il ne déclenche même pas… allez, zou, retour dans le cageot… ça y est, je me suis encore foutu de la vieille poussière sur l’écharpe… » — vous ne les regarderez plus jamais du même oeil.