Livre de bord 2003

Edito du 2 avril 2003
Dans ce livre de bord, le skipper (je) livre ses émotions parfois mais surtouts les faits rien que les faits : heure de la marée, nom des équipiers, temps qu'il fait, baignades dans le lagon, couleur de la dune du Pyla, menu du pique-nique et volumétrie du rhum consommé. Aussi bien d'autres choses.

Je me suis mis la pression cette année, en acceptant la sollicitation d'Olivier pour ses amis espagnols de passage à Bordeaux le 2e we d'avril : il est convenu qu'ils embarqueront sur l'Iboga pour un tour sur le Bassin. Le bateau devra donc être prêt à cette date. Mise à l'eau prévue le 7 avril au plus tard. Mais le bateau est encore à l'eau, dans son jus 2002 !

Les étapes...

Vendredi 28 mars 2003 : récupérer

Récupérer le Mariner 8cv confié au mécanicien pour révision - bien besoin puisque les joints de culasse sont à changer, grave corrosion intérieure, etc. 5h facturées. Gros budget moteur cette année. J'espère en avoir pour plusieurs années de ce cher moteur...
Récupérer les voiles confiées à Bordeaux Voiles (bordeauxvoiles@wanadoo.fr) - réduction du guindant du génois médium, remaniage et diverses réparations sur la GV, le génois léger, le foc n°1 et le spi.

Samedi 29 mars 2003 : pas assez d'eau !

Marée haute à 15:59, coëf 66
Participants : Stéphane et Cap'tain Fred
Mérignac, grande surface de bricolage : acheter la perceuse Bosch 14.4 qui remplacera la pôvre Ryoby tombée à l'eau en fin de saison dernière.
Claouey, rue du Port, récupérer le ber roulant ; décoincer les roues (rincage...)
Coopérative Maritime de Piquey, faire "les courses" : bidon de détergent à l'acide, 2 boîtes de peinture antisalissures, kit peinture (bac, manche, pates de lapin, ruban à masquer), mastic polyester, Opinel n° 8 (mais où est passsé MON Opinel ?) et renouvellement de la tête de camping-gaz, l'ancienne étant tombée en poussière après à peine 7 ans d'air salin.
A Bertic : démâter, déposer les haubans pour remplacement ; monter le moteur et amener, à marée haute, le bateau à la cale du port ou attend la remorque. Contretemps fâcheux : après des semaines de vents d'est, le coëfficient de 66 ne suffit pas à faire flotter le bateau. Arghhh ! il manque 15 cm de hauteur d'eau. Sortie reportée à dimanche (espérons que le coëf de 76 fera l'affaire...). Enlever le moteur qui pourait tenter quelque charognard local.

Dimanche 30 mars 2003 : fumante sortie

Heure d'été, tard levé, retour à Claouey en fin d'après-midi.
Marée haute à 17:40 coëf 76
Objectif : sortir le bateau selon le plan du samedi...
Participants : pour déraciner le bateau de Bertic (et oui, il y a "juste" assez d'eau) puis manoeuvre à la cale : Jean-Louis, Angel, Christine et Hélène puis Vincent au volant de la 309 de Thierry, nombreux spectateurs en cette belle fin d'après-midi de dimanche au port de Claouey ; quelques amis de l'Iboga online (Salut Charles ! désolé de n'avoir pas eu plus de temps pour causer, mais, t'as vu la galère ?).
...enfin, malgré toute la bonne volonté réunie, n'eut-été le lamentable calage du bateau sur la remorque, le manque d'air dans les pneus arrières de la dite remorque et les moyeux encore un peu bloqués... bref, patinage des roues puis de l'embrayage... hum. Enfin, avec l'aide de quelques spectateurs, merci à eux, en poussant la voiture pour l'aider, elle finit par haler la remorque et le bateau sur le plat. Là, Christine part au bout de la rue chercher sa pompe à pieds. Cric + pompe : le pneus, ça va mieux. Ouf, pas crevés. La voiture pue le brulé.
300m plus loin et une ultime manoeuvre pas trop réussie, le bateau est enfin au stationnement, chez Christine.
Le temps de passer le nettoyeur haute pression, il est 20:00.
Confier les haubans à refaire et les sangles de filières à recoudre (pas envie de tomber à l'eau un jour de vent, comme c'est arrivé à une équipière de Cap'tain Fred sur l'estuaire en octobre).

Lundi 31 mars 2003 : peinture au soleil

Ponçage superficiel du reliquat de peinture sur les oeuvres vives (coque immergée)
Nettoyage des oeuvres mortes au détergent à l'acide oxalyque.
Détection des quelques accrocs dans le gel coat sous la ligne (beachages un peu rapides, contact des parcs à huîtres et autres ferrailles et caillasses...), mastiquages et ponçages.
Masquage de la ligne de flottaison.
Peinture 1ere couche et 4h plus tard, 2e couche. La fleime de traiter l'emplacement des patins.
Entre deux couches, démontage des winches, dégraissage au white spirit ; pas de graissage car je ne trouve pas la graisse idoine... en ce lundi (ships fermés et coopé en rupture). Remontage. J'avais oublié le bruit d'un winch.
Le bateau est prêt à retourner à l'eau mais profitons du confort de la terre pour nettoyer le pont, l'intérieur et l'équipement.

Samedi 5 avril 2003 : nettoyage

Avec l'aide de Julie et Mélanie, tranquilement nettoyer l'intérieur et l'équipement, remplir le bateau.
Contrôle et remplacement des rivets faibles sur le mât et la bôme. Graissage des winches avec de la bonne graisse. Mise à l'eau à la pleine mer. Encore Merci à Thierry pour sa contribution.

Lundi 7 avril 2003 : rematage

Avec l'aide de Patrick : remater avec les haubans neufs et retour au corps mort.

Pour plus tard...

Traiter le hublot qui prend l'eau depuis une saison : dépose (xxx vis...), nettoyage scrupuleux des surfaces à l'acétone, joint de colle silicone et repose du hubot (xxx vis).Pose de nouveaux taquets et poulies pour les bosses de ris et le réglage de bordure de GV.

Dimanche 13 avril 2003 : 2 premières heures sur l'eau

Une sortie de l’Iboga était programmée depuis 1 mois et demi. Le rendez-vous donné à Claouey vers 15:00 réunissait Olivier, l’instigateur, Véro et David, Mar, ressortissante de Galice, Hélène et enfin Alexia 7 ans et fière barreuse comme il apparaitra.
les membres d'équipages ; série de portraits sépias Pour profiter du vent de sud-est qui dépasse souvent les 20 nds, un ris dans la GV et le foc n°1 habillent l’Iboga équipé de ses haubans neufs et encore à régler. Ainsi voilé, le bateau va vite, plus de 5 nds au bon plein. Avec la marée haute et malgré le très petit coëfficient du jour, au niveau de Hautebelle, cap direct sur les Tchanquées par le travers des Argiles. La dérive touche un peu... Et, à la pointe du Congre (entrée de Mapoutchette), demi-tour au vent arrière par le chenal de l’ïle et au bon plein par le chenal d’Arès. Après deux heures de navigation, atterrissage à côté de la cale de Claouey et débarquement de l’équipage. Voilà, la première sortie de la saison bien venteuse et un peu fraiche mais bonne. On déplore seulement la chute à l’eau du nokia du patron à l’embarquement. Qui sait, peut-être redémarrera-t-il après séchage ?
En bateau, ne jamais mettre quoi que ce soit dans les poches de la vareuse !

Dimanche 27 avril 2003 : aller-retour Andernos

Avec Patrick (celui du mâtage) et Hélène : sacrifice du poulet roti, au mouillage, au pit du soleil pendant que le vent passe du SE force 1 à SW force 3. Départ sous GV et foc n° 1, contre courant à 90mn de la pleine mer, en direction de Taussat. Patrick à la barre, direct sur les terres sauf quand la dérive touche... Nouveau réglage du mât... jusqu'au prochain. Le vent se calme. On continue. Demi tour en face de la piscine d'Andernos, peu après la pleine mer. Faudrait voir à ne pas manquer d'eau. De l'eau, on aura presque assez partout. Vive le dériveur intégral. Mais de vent point  : il a fini par tomber à 1 nds, insuffisant pour remonter le jus. Bon, Mariner est à poste et tourne rond. Allez, on se rentre, on va boire l'apéro au port ostréicole d'Andernos avant le dîner. Il fait décidément trop beau pour rentrer à Bordeaux.

Dimanche 4 mai 2003 : à l'ancre au Bourrut

L'iboga est bel et bien en route pour la saison. Déjà (seulement) 3 sorties, pas très grandes mais très bonnes. La dernière, dimanche 4 mai, avec Hélène et mes deux enfants Alice et Julie. Basse mer à 13:51, coëf. 77. Départ 12:15. On a eu un peu tout comme vent pendant la journée : orienté ouest, 25 noeuds descendant en fin de journée à moins de 10 nds. Avec foc n°1 et un ris dans la GV (qu'on aurait pu lâcher sur le retour, mais, bon... Nous n'étions pas en régate), le bateau nous a porté à 6 nds jusqu'à un endroit peu connu, le chenal du Courant. Je dis un endroit et non un lieu car nulle plage secrète de sable fin le long de ce chenal. Seulement une côte de vases dures ou molles et d'anciens parcs à huîtres désaffectés. Certains y accostent pour chasser la palourde. A l'extrémité sud du chenal, côté est, la matte porte le nom de "Bourrut". Va savoir pouquoi... (lire l'explication) L'intérêt du Courant, c'est sa faible profondeur et ses fonds de sable. On peut s'y baigner en ayant pieds à marée basse. Une fois, en 99, je crois, en solo par 30 nds de vent, j'avais traversé une chasse de mulets et l'un d'entre eux avait sauté dans le cokpit ! Mais ce dimanche de 2003, pas de chasse. Simplement mouillage pour le pique nique, sieste puis (long) retour lof pour lof via le chanal de l'Île etc. Arrivée à Claouey à 18:30.

Dimanche 18 mai 2003 : bords à beach à la Vigne

C’est bien calme et couvert en ce dimanche pour lequel “la météo” nous annonçait de belles éclaircies... Mais la marée coëf 105 n’attend pas, il est midi, 2 h avant basse mer et, de toutes façons le pique-nique est prêt. Alice, Julie, Marie et Hélène forment l’équipage du jour. Nous avons rendez-vous sur l’eau avec Pascal, de sortie lui aussi avec ses enfants Alexandre et Charlotte. Pascal vient d’Arcachon avec son Jouët 680. A contre courant et sans plus de vent que nous... Quant à l’Iboga, bien que le jusant l’entraine dans la bonne direction... aucune chance de se renconter. Aussi décision est prise de converger chacun au moteur. La jonction est faite en face de l’Herbe. Quelques minutes au moteur plus loin, après avoir un peu forcé pour passer la caouène entre la Villa Algérienne et le banc de la Vigne, nous voici échoués bord à bord sur la plage de la Vigne. Le vent a un peu forçit. Nous sommes parfaitement à l’abris de la haute dune pour le temps d’une pause.

Le soleil est arrivé. Iboga fournit le café frais ; son sistership fournit le single malt... les enfants pêchent au seau... nous échangeons des propos appropriés à la situation quand arrivent 3 motos de mer puantes et vrombissantes ! Non ? Ils ne vont quand même pas venir nous tourner autour ? Et si, ils vont. Mais il y a une raison que l’on découvre quand ils ont réussi à échouer l’une d’entre elles : elle avait quitté sa remorque (et son 4x4 :-) avec les nables ouverts !!! Le flotteur est rempli d’eau jusqu’à la selle. Mort de rire. Ca fait penser à cette hillarante planche de roman-photo américaine (à consulter ici). Moins mort de rire quand le pilote du 3e engin, resté sur l’eau avec sa blonde et son môme sur la banquette arrière, se met à faire ronfler son moteur, piquant de petits coups de gaz pour remonter le courant, tournant vrombeusement autour d’un corps-mort, le tout à notre vent, à 10m de nous...

La réplique de la saison

Alors je peux pas m’empêcher : je demande au chauffeur s’il veut bien consentir à couper son moteur, le temps que ses camarades vident leur engin. Et lui de répondre par une question : “Pourquoi ?”. Alors moi, un peu énervé et parceque je n’ai pas envie de lever la voix, je lui mime que ça me casse la tête. Alors de sa ... (non, fx, pas d’injures ni de de critiques physiques...) de passagère vient la réplique de la saison : “ébéh, elle est pas qu'à vous la plage, hein ?” Sur ce, la moto-crotte s’éloigne quand même ostensiblement. Heureusement que le type n’a pas mis d’huile sur le feu ; la manivelle de winche était tout près de ma main. C’est con ce que ça peut énerver les sports mécaniques. Enfin... après le départ de ces boulettes, une baignade dans l’eau à 16° calme les esprits échauffés. Et c’est une promenade autour du port de la Vigne pour commenter les bateaux aux pontons.

Le temps est passé agréablement et c’est le retour, Pascal vers Arcachon, nous, vers Claouey. Sous le soleil et dans le vent retrouvé hélène barre au milieu des corps morts de Piquey. Notre idée : emprunter la route côtière du Four au lieu de “l’autoroute de Hautebelle”, bien qu’il n’y ait que 3h de montant, donc probablement pas assez d’eau pour passer dessus la dune perdue. Et bien en effet, dérive haute toute et safran relevé, avec un vent de travers de bon aloi, le fonds de la coque finit par s’échouer. Attente, quelques minutes, que l’eau monte un peu. Départ. Touché de nouveau. Attente, un peu plus d’eau. Départ. C’est le bon, la dune perdue est passée. Et c’est l’arrivée sous GV seule à la plage, devant le port de Claouey.

Impérial Iboga.

Vendredi 30 et samedi 31 mai, lundi 2 juin : 3 p'tits tours...

J'ai réussi à sortir l'iboga 2 fois en ce dernier week-end du mois de mai. Malgré et en dépit d'une météo optimiste, surtout samedi. Comprenne qui poura.

Vendredi, jour de pont pour certains, une petite sortie entre 15:00 et 17:00, avec ma cadette Alice. C'est déjà le montant et le vent n'est pas furieux, donc pas de performance sur la route-fond. Non, plutôt un louvoyage approximatif face au courant du chenal d'Arès jusqu'au droit de Petit Piquey. Après avoir fait demi tour, nous avons eu droit à un exercice de la patrouille de France en évolutions au dessus du Bassin. Ca plait toujours aux enfants. Puis une tentative de cape pour permettre à Alice de se baigner dans le chenal. Mais le courant nous porte trop vite en terres. Il faut virer et reprendre le chemin du mouillage.

Samedi, dernier jour de beau temps avant la pluie, d'après la météo... Hélène s'est distraite de ses révisions pour profiter de cette belle journée. Nous n'apercevrons finalement le soleil que quelques minutes en fin de journée. Au lieu du beau temps annoncé, c'est sous un brouillard humide et frais que nous effectuerons la petite boucle : chenal de Lège et chenal d'Arès à contre courant jusqu'en face de la dune des Jacquets, entrée dans l'estey jusqu'au Four, traversée de la dune perdue sans toucher et arrivée à marée haute au corps mort. Petite journée.

Lundi, prévisions météo peu engageantes. Pourtant je pars en solo, direction Arcachon pour mon RV avec Hélène  : je lui ai promis de la ramener en bateau ce soir après le travail. Las. Tout comme ce week-end, je n'irai pas plus loin que les Jacquets, faute de vent et ce %$£^§ de Mariner qui ne démarre pas malgré mes soins experts. S'il y a une étincelle aux bougies et qu'il se noie quand même, c'est donc que le courant n'arrive pas au bon instant, alors là... c'est pour le mécano. Heureusement le soleil tape et c'est bon quand même d'être sur l'eau.

Dimanche 15 juin : parcours inédit

Samedi soir, la nuit prévue à l'Ile aux oiseaux a été anulée pour cause de risques orageux prononcés (aller camper sous ces nuages noirs avec ce vent d'orage qui monte on ne sait pas jusqu'où... Brrrr). Il est convenu avec Valérie et Patrick, arrivant d'Andernos, que nous ferons converger nos 680 pour une journée bord à bord. Ainsi, Dimanche vers 11:00, nous retrouvons les Cazenaves, venus finalement avec leur offshore de 5m, cause défaillance du HB de leur Jouët, une épaule endolorie d'avoir trop tiré et la déception au coin de l'oeil... Ceci dit, leur "Firefox" fait une annexe assez efficace pour ralier le mouillage de l'Iboga.

Cap au sud, comme il se doit, depuis Claouey. Petit temps... À 13:00, c'est marée basse, nous mouillons l'ancre au bord des parcs à huîtres désaffectés du chenal de Piquey, côté ile, en face de Piquey. Baignade. Alice tente de capturer une sole isolée dans une flaque ; pas si facile. Ramassage d'huîtres (pas dans les parcs, hein... à côté) et une bonne heure de farniente au soleil. Bien sûr, ces deux catastrophiques moto-crottes jaunes qui viennent évoluer à notre vent gâchent un peu le plaisir. De même cette très large couche d'essence qui flottait sur l'eau quand nous sommes revenus de notre ramassage. Mais dans l'ensemble, c'est un bel endroit.

Plus de 2 heures après la renverse, nous prenons la route d'un tour de l'Ile via le chenal de l'Ile au portant, courant dans le dos. Puis Mapoutchette, bon plein adonnant, un long bord à 4 nds, courant dans le nez, pour déboucher dans le jus (coëf 96) de la rade d'Eyrac, chenal du Teychan devant Arcachon. 4 ou 5 bords presque carrés nous convainquent de nous mettre à l'abris du courant sur les terres à peine submergées de l'Ile. Bien évidemment, c'est bout au vent. Comme il n'est pas possible de conserver la dérive ni le safran plongés, nous affalons les voiles et c'est au moteur que nous pénétrons jusqu'à l'estey de Pelourdey. Puis nous suivons l'estey jusqu'à Afrique. Là, mouillage au dessus d'une zone de sables pour une baignade/thé/rapide coup d'éponge sur la ligne de flottaison, en attendant que la marée monte un peu pour achever notre boucle.

Départ sous voiles direct vers Claouey, au dessus des crassats. Il y a assez d'eau maintenant, c'est marée haute, il est 18:30. Parcours inédit, mouillages variés, baignade, amis à bord... une sortie bien intéressante !

Samedi 21 juin : l'été s'ra chaud sous l'objectif

Saddri prende des risquesRV à midi avec Saddri, venu de paris avec ses chaussures en cuir et ses chaussettes et, surtout son Hasselblad et 15kg d'accessoires, pour une séance de prises de vues. J'ai invité un figurant : Fred, mannequin professionnel à la retraite, pour m'assister dans cette lourde tâche ; car en effet, comme le souligne le photographe en arrivant, aujourd'hui, il n'y a pas de filles à bord. Et non, les filles travaillent ce samedi. Pas de filles, soleil au zénith (la pire lumière qui soit)... espérons que Saddri saura tirer parti de son talent pour faire une photo qui plaira.

Assez rigolote malgré l'absence de vent significatif, la séance de photos se déroule moteur embrayé mais voiles hautes pour donner l'illusion, dans le chenal de Lège, sous un épouvantable cagnard (au moins 40°). Après avoir débarqué Saddri, il est 15:00 et il fait toujours très chaud.

La proue de l'Iboga est dirigée sur le Cap-Ferret que nous aborderons 2 heures plus tard après une navigation simple. Hélène nous y attend pour profiter un peu du beau temps entre deux révisions. Baignade au bord de la plage du phare puis direction du retour. La marée monte désormais. Heureusement car le vent, pendant une heure, sera très hésitant mais en tout cas inexistant. Autant dire que c'est le courant qui nous fait avancer jusqu'à la Vigne. Baignades dans le chenal, discussions enflammées, ti-punch... Il est 21:00 quand nous quittons le bateau à la recherche d'un endroit où dîner en cette soirée torride de fête de la musique et de l'été. Le reste sa déroule à terre et n'a donc pas sa place dans le livre de bord.

Dimanche 22 juin : sous les brumes du Mouleau

Carole, Fred, Hélène et fx sont dans un bateau... mais personne ne tombe à l'eau, ni ne s'y jette, car le bassin est noyé sous un épais nuage humide et frais depuis ce matin. Il est plus de 13:00 et la brume ne se lèvera que quelques heures dans l'après-midi. Entre temps, le vent soutenu nous porte jusqu'en face du Ferret. Une montagne de brume nous cache totalement la vue de la dune du Pyla. Impressionnant. En tout cas ça ne donne pas envie d'y plonger tant la visi doit être nulle là dessous. D'ailleurs, assez cocasse : une ribambelle de bateaux à moteurs émerge des brumes, fuyant le banc d'Arguin avant l'heure. Nous traversons le chenal, droit sur le Pyla, puis remontée de la côte le long du Mouleau pour aller échouer derrière le banc de Bernet, au niveau de la plage Péreire, à l'abris des vagues causées par le retour de transhumance Arguin-Arcachon. Sous le nuage qui a fini par recouvrir le Bassin, toujours pas de baignade pour nous, bien que l'eau semble bonne, du moins à deviner l'activité d'un certain couple de baigneurs :-) Mais, le bruit des moteurs, devenu vraiment trop envahissant de ce côté-ci du Bassin, et l'humidité persistante ont raison du plaisir et, après un petit café chaud pour les équipiers, l'Iboga prend le chemin du retour, cap sur la Vigne puis chenaux de Piquey, Arès et Lège avant d'arriver à Madone, "port d'attache" du bateau.

Lundi 23 juin : Rendez-vous à Arcachon dans un timing serré

La prise de tête : j'ai donné RV à Aurélien, arrivant de Paris, à 14:00 au port d'Arcachon ; nous en avons, je suppose, pour au moins 1 heure et demi ensemble (je vous raconterai peut être dans quelques temps ce qu'il vient faire à bord de l'Iboga) puis ; après, je dois ramener le bateau à Claouey puis rentrer à Bordeaux pour un rendez-vous à 19:00. Comme je n'ai pas la voiture (trop long à expliquer), je dois prendre le Citram qui passe à Claouey à 17:47. En fait, ce timing est impossible, je m'en rends bien compte. En effet, le parcours Arcachon-Claouey à marée descendante prend, dans les meilleures conditions, avec un vent de 15-20 nds pas trop nord-ouest, au moins une heure et demi ; or, aujourd'hui, le vent est totalement nord-ouest et souffle bien en dessous de 15 nds... Mais j'anticipe.

Le Bassin au petit matin

Hélène m'avait déposé à Claouey à 8:30 avant de partir travailler. Ce qui est absolument génial, c'est de prendre le bateau à l'heure à laquelle les parqueurs commencent à travailler, les seuls bateaux que l'on croise sont les plates de pécheurs qui posent leurs filets en écoutant la radio, le Bassin n'est pas ravagé de vagues d'étraves et nulle moto crotte japonaise ne souille cette paix calme et laborieuse. Le ciel est nuageux et le restera jusqu'en début de soirée. J'ai largement le temps devant moi, le courant dans le nez mais le vent bon plein à portant. Le bateau marche à 5 nds. Je le dirige le long des bords de chenaux, où le courant est moins fort, jusqu'au champs de mouillage de Piquey que je traverse, puis de l'autre côté du chenal, le long des parcs, jusqu'au Courbey, que j'emprunte pour accéder au Teychan ; traversée du Teychan jusqu'à la jetée de la Chapelle (là ou j'ai passé tant de jours d'été étant plus jeune) ; je longe les plages d'Arcachon en souffrant une fois de plus de voir ce front de mer martyrisé par les promoteurs avec la complicité des autorités locales successives. Bref...

Port d'Arcachon

Arrivé dans la rade d'Eyrac, je prépare l'accostage : sortir et placer pare-battages et aussières du côté qui portera, affaler et ferler le génois, démarrer le moteur et le laisser chauffer tandisque le GV est amenée et grossièrement ferlée aussi. Si tout va bien, quand tout est prêt, le bateau doit être rendu face à l'entrée du port. Ce jour là, il n'y a pas trop de monde qui entre ou sort : pas de vagues, pas de risques de contacts ; c'est plus facile pour manoeuvrer en solo. Autrement, il faut se préparer plus au large. Fut un temps où mon HB était HS et où je rentrais en solo sous voile. Maintenant, c'est le confort et davantage de sécurité pour le matériel... A l'intérieur du port, direction le ponton 11 où est amarré le bac à voiles "Pdt Pierre Mallet" auquel je ne crains pas d'accoster très délicatement avant de m'amarrer à couple (C'est toujours d'accord, hein, Jean, Jean-Louis... ?).

Il est à peine midi. Un peu de rangement et de nettoyage, lecture... entre 13:00 et 14:00 (ou, si vous préférez, "entre midi et deux", mais à partir d'une heure seulement), j'ai le privilège de recevoir Hélène qui vient partager un pique nique à bord. Heureux et original intermède.

Quand Aurélien arrive, au lieu de rester au port, me faisant rater mes engagements bordelais, je lui propose une traversée du Bassin compatible avec mon timing. Le temps de contrôler qu'il pourra prendre le train suivant et c'est parti pour Claouey.

C'est très tendu, le retour...

Il est 14:30, la marée baisse depuis 2 heures et le vent est bien léger... Traversée directe de la rade d'Eyrac, lente remontée du chenal de Cousse au bon plein à contre courant. Un très agréable moment à causer du bateau, du bassin, les tchanquées, les chenaux et autres sujets intéressants... Puis, entrée laborieuse dans le chenal de l'Île pour profiter du courant mais, là, le vent dans le nez, je calcule que : - on en a pour plus d'une heure à sortir dans le chenal d'Arès et, à ce train, je vais rater le Citram ; - il y a encore assez d'eau sur les terres pour couper direct vers Hautebelle. Hum, assez d'eau, juste assez alors : la dérive touche vite et, comme nous sommes au près, il faut démarrer le moteur pour nous déhaler face au vent et au courant. Le petit 4cv a bien du mal et je trouve le temps long en voyant les 60 cm d'eau qui nous permettent de flotter tout juste. Nous ne sommes pas loin de l'échouage ridicule et de 6 heures d'attente désastreuses. Il suffirait que le moteur tombe en panne là. Car nous avons dépassé le point de non retour depuis longtemps. Je trouve le temps très long... Définitivement, 4cv, c'est pas assez pour un Jouët 680. Mais, finalement, nous nous retrouvons dans le chenal d'Arès. Un petit bord sous voile pour passer Hautebelle et puis c'est le retour du moteur car nous n'avons vraiment plus de temps à perdre. Pendant la remontée du chenal de Lège, rangement complet du bateau pour être prêt à débarquer aussitôt pris le corps-mort. Rendre le moteur à mon oncle Jacques (merci, Jacques) qui me l'avait prêté en remplacement provisoire du Mariner toujours chez le mécano que maintenant ça commence à bien faire... et, finalement, rallier à pieds le départ du Citram. Nous avons 20 mn d'avance. Parfait. Un peu de speed, mais ça finit bien. Il faudrait ne jamais se laisser dicter les horaires quand on prend un bateau. Tiens, par comparaison avec un avion Bordeaux-Paris, ça vous viendrait à l'idée de risquer de prendre un RV en fonction de l'heure d'arrivée hypothétique ? Non ? Et bien en bateau c'est pareil voire pire : non seulement on ne sait jamais à quelle heure on rentrera, mais on risque même de se mettre en danger sous prétexte d'horaires de retour "obligé".

Dimanche 29 juin : matin, midi et soir

Pas facile de faire presser la compagnie au réveil, après l'excellente soirée épicurienne du samedi soir, sans donner l'impression de vouloir mettre le speed tout en sachant que si on ne se presse pas on risque rater la marée et, avec la chaleur qu'il fait déjà, que ça serait très dommage...
J'ai prévu que nous partirions à 09:45. Nous partons enfin à 10:30. Arrivée à Claouey in extremis avant marée basse ; le bateau ne flotte encore que par la grâce du vent de sud qui le pousse vers le milieu de l'estey un peu plus profond...
Dans l'annexe, et un équilibre précaire : Hugues, Alice, Alexia, Hélène.
Trajet du matin : de Claouey à la cale des 44 hectares. Vent assez fort pour justifier une réduction de voile d'avant dès l'arrivée dans le chenal d'Arès. Vent travers pour partir, puis du près sur toute la route. Très beau temps chaud. La renverse nous cueille devant la plage des américains, vent faiblissant, il faut finir au moteur pour aller manger à une heure décente (il est déjà 14:00). Trouver un mouillage. Baignade. Remonter à la villa qui nous a accueilli ce week end pour manger les turbos au four et leurs tomates à la provençale qu'Olivier a préparés...

Sur la digestion, retour au bateau. Embarquement à la cale de : Olivier, Corinne, Colas et Martin, et Hugues et Nina.
Direction Claouey. Bon vent d'ouest tournant nord ouest, toujours aussi chaud, mais encore au près ! Satané bassin. Marée montante. Bon long bord sans manoeuvres jusqu'à Hautebelle puis, à la demande de l'équipage, que j'ai mis au travail (écoutes, dérive, bières), louvoyage dans le chenal de Lège malgré le fort vent de nord et les nombreux bateaux mouillés en plein chenal. Arrivée (presque) à la voile jusqu'à la plage à marée haute. Débarquement de l'équipage. A la plage, François est en train d'armer son cata Kael 17. Coup de main à mon oncle Jacques pour remater son saxo 22 "Nephtis IV". Baignade dans la moiteur de Claouey. Et la journée est finie, du moins pour la voile.

Lundi 30 juin : Aïeee ! "Quel con, mais quel con"

Il pleut ce matin, à 8:00 et il ne fait pas chaud, pas très engageant, mais la météo dit que ce seront des pluies éparses dans le sud ouest, alors... Je me fais déposer par Hélène à la cale, avec mon sac et ma glacière.

La marée baisse depuis 2 heures. Il pleut encore. Vent faible de nord nord-est. Voiles en ciseaux, je dévale le chenal de Lège, songeant à la journée qui s'annonce quand, au hasard d'un regard machinal sous le génois; je vois se précipiter sur moi une grosse vedette au mouillage, avec son ancre bien saillante  ! Grand coup de barre pour freiner l'Iboga. Mais ça ne suffit pas : le courant porte fort avec le coëf de 70 et cette grosse ancre vient salement déchirer le rail de fargue en alu de mon bateau. Aïeee ! "Quel con, mais quel con" me crie-je. Mais le positif reprend vite le dessus (il faut bien) : l'autre bateau n'a rien, j'aurais pu avoir la malchance que l'ancre s'enfonce dans le bordé (j'en frémis) et ça me servira de leçon à propos d'attention à la barre. Les boules quand même.

Autrement, c'est une navigation sans histoire : chenal de l'île à contre courant au près mais à 5nds. Arrivé dans le chenal de Cousse en direction d'Arcachon, il fait grand beau maintenant, le bassin est cerné de cumulonimbus impressionnants. Là, je me ravise et décide d'emprunter le chenal du Courant mais me retrouve à contre-courant, au près dans un vent extrêmement faible et variable en direction entre nord et nord-est. La trace GSM est cocasse : je dérape lamentablement jusqu'à ce que le vent finisse par adonner et monter de quelques nds. Résultat, je mets environs une heure de "combat" à rallier l'entrée du Courant distante d'à peine 400m de mon point de départ. Mais là, moi qui croyais le dévaler d'une traite au portant, je déchante : me revoici avec le vent dans le pif (et oui, il est passé plein sud) et, comme la marée est descendue entre temps, la dérive touche souvent. Pfff, c'est du boulot. Maintenant, le vent monte jusqu'à 25 à 30 nds. L'Iboga est franchement ardent dans son génois léger. Mais nous voici devant le port. Un coup de moteur et c'est l'accostage.

Déjeuner à bord avec Hélène et Chantal. Bien agréable moments. Café. Qu'il fait chaud à l'abris du port. Mais en hauteur, on entend le vent rugir : ça doit bouger dehors. C'est pourquoi, avant de quitter l'abris, j'échange la voile d'avant pour le foc. J'aurais aussi dû préparer le ris de la GV  !

Arcachon-Claouey en 90 mn

En effet, dès ma sortie du port, je dois m'y atteler et, avec mon accastillage toujours aussi déficient, je dois m'y reprendre à 3 fois. A corriger avant les 18 heures d'Arcachon, la semaine prochaine. Enfin, toilé conformément aux circonstances, l'Iboga emprunte Mapoutchet, puis l'enfilade des habituels chenaux de l'Ile, d'Arès puis de Lège sans presque manoeuvrer. Que du bonheur de faire filer le bateau ses 6-7 nds dans ce vent chaud... Le trajet dure à peine 90 mn. La prise de corps mort à la voile est une partie de précision tant mon voisin est proche de ma bouée. Le principe, c'est de garder toujours un peu d'erre, au cas où on rate le premier passage, et puis il faut de la détente pour sauter de la barre, après avoir imprimé le dernier mouvement, jusqu'à l'étrave où, normalement, la gaffe doit être à poste pour crocher le bout de mouillage. Ce lundi, c'est fait sans contact. Ca suffit pour la journée.

Samedi 5 & dimanche 6 juillet : 11 heures pour le record du tour !

D'après le comité de course, l'Iboga a parcouru 36 miles réels, ce qui nous classe en 101e position sur les 180 bateaux inscrits. Mon classement est moin bon que les années passées : en général, je me classe proche de la moitié du nombre d'inscrits au général. Je pense qu'il doit y avoir des 680 qui ont fait un tour de plus ; ceux qui ont passé cette %µ$¨+#*€& de bouée de bélisaire que ces ... d'organisateurs avaient placée à l'ombre du vent. Il suffisait de pas grand chose : un petit 1/4 d'heure plus tôt, je suis sûr. J'enrage encore. Tiens, à évoquer cet épisode, j'entends de nouveau les commentaires ineptes, braillards et avinés de "l'animateur" de Bélisaire, qu'il a fallu souffrir pendant les 3 heures et demi qu'a duré le combat pour cette bouée, nous concernant. Plus encore que la régate, c'était pour nous retrouver dans le calme de la nuit, loin de ces âneries amplifiées que je voulais passer la bouée. Comme quoi, on va la chercher où on peut, la motivation.

Une première : le CVA publie les résultats en ligne ! waouh ! A la bonne heure. Analyse : il y a bien 2 Jouët 680 devant Iboga. Ces derniers ayant parcouru plus de 43 miles et mon bateau exactement 36 miles. Il y a bien un différentiel d'un tour environ. 2 devant et 3 derrière, sans compte les abandons ou disqualifiés. Comme la plupart, nous avons fait les 3 premiers tours dans un temps décent : deux heures, une heure 30 et une heure 40. Par contre, évidemment, le 4e nous a occupé 11 heures et quelques ! Temps incluant les 3 heures et demi entre le phare et Bélisaire et, après, la pétole jusqu'à 11:00, si mon souvenir est bon. Il ne restait qu'une heure de vent pour refaire un peu de voile. Autrement, ca aura été une course relativement peu fatiguante puisque réclamant peu de manoeuvres ; en effet, nous avions presque tout le temps le vent de bon plein à petit largue ("reaching" paraît-il).

photo : Stanislas MarlyEn attendant, le spectacle au lever du soleil était absolument magnifique : cette mer lisse-métalique, ces reflets jaunes et, dessus, posés immobiles, tous les bateaux de la flotte, voiles pendantes, la plupart à l'ancre... Je ne sais comment - sinon en reconnaissant l'immense talent des équipiers présents sur le pont durant ce quart - (moi, je dormais depuis Bélisaire), mais nous étions les plus près de la bouée du CVA ; il y avait un groupe scotché devant Eyrac-Thiers et un groupe au large du port. Et nous avons été dans les derniers à mouiller l'ancre et les premiers à relever pour passer la bouée CVA dans une sorte de dérappage contrôlé au ralenti, comme dans Matrix ;-) Enfin, c'est comme ça que je l'ai vu, mais je venais de me réveiller et j'avais les mains encorre toutes meurtries d'avoir descendu et remonté l'ancre.

Un mot de l'équipage, composé d'excellents individus rôdés aussi bien au jibe sous spi qu'à la composition de ti-punch subtilement dosés, dans l'ordre d'ancienneté à bord : Stéphane, que l'on trouve depuis l'édition 2000, Cap'tain Fred, auteur d'un admirable compte-rendu illustré (cliquez sans hésiter), également présent en 2001 et 2002 et, enfin un autre Fred plein de talent, de bonne volonté et de bonne humeur.

En guise de réflexion : "18 heures à la barre d'un 608, c'est long!!" m'écrit Stanislas. La première année où j'ai inscrit l'Iboga aux 18 heures, c'était passé tout seul, j'avais eu une sorte de sentiment de défi relevé, de performance personnelle, ou je ne sais quoi d'approchant. Cette année, 4e édition, même si je me régale toujours à tenir la barre, je la cèderai volontiers à mes équipiers pourvu qu'ils en aient l'envie et un minimum les capacités. Je prends autant de plaisir à jouer au régleur, au numéro 1, à servir le café ou à me reposer, qu'à barrer.

iboga sous spi - photo : CaroleMidi, heure de fin de la course, nous a rattrapé alors que nous repartions vers Arcachon après une dernière bouée de Bélisaire. Grâce à un bateau du comité (merci Gilbert !), Cap'tain Fred peut rejoindre sa base du Ferret sans tarder. Le reste de l'équipage fait voile vers le CVA pour la remise du cagnard et de la feuille de course. Pendant ce long bord sous spi, Carole rejoint son Fred à Bord après avoir pris quelques photos. Puis c'est le retour vers Claouey, comme d'habitude après l'épreuve, plutôt calme.

Dimanche 13 juillet : Claouey-Mimbeau direct

Je suis venu à Claouey dimanche vers 18:00 prendre le bateau avec deux amis, Philippe et Bertrand, pour le convoyer vers le Mimbeau. Marée haute, vent ouest-sud ouest 2 à 3 bft, un brouillard humide a remplacé la canicule du matin. Une route presque directe, au près, passant au travers de la matte en face de Claouey, les terres de l'Ile, traversée du chenal de Piquey en face de la Vigne et entrée au largue dans la conche du Mimbeau sous voile. Mouillage à l'ancre pour la nuit. La marée baisse depuis 2 heures, il reste 1 mètre d'eau sous la coque : le bateau sera disponible 3 heures avant la PM de demain soir.

Lundi 14 juillet : "Salon nautique" de Piquey

Lundi, 16:00, vent de nord ouest force 3 bien établi, il y a juste assez d'eau pour quitter la conche du Mimbeau en évitant les caouhènes (bancs de sable formés par les courants).

Bateaux en bois dans la conche du mimbeauSur la plage, en face, apparemment, le rassemblement de l'association pour la plaisance traditionnelle du Bassin d'Arcachon, représentant surtout les Monotypes CVA. On reconnaît le beau bac à voile "Les copains à bord" construit et mené par Jean, animateur infatigable de cette dynamique et sympathique flotte. Il y aura un beau spectacle dans la conche plus tard, en fin de journée, avec la marée haute...

En attendant, Philippe et moi-même menons bon train l'Iboga dans un fort (coëf 90) courant porteur, au près, le long du chenal de Piquey. Entre Piraillan et Piquey, je passe au "salon nautique" : performance de slalom entre les centaines de bateaux mouillés au corps mort, en commentant les modèles qui nous parlent ou nous étonnent... gare quand-même à ne pas toucher ! Passée la Pointe aux Chevaux (ainsi nommée parceque de là, autrefois, traversaient à la nage les chevaux menés paître sur l'île aux oiseaux), nous faisons lofer l'Iboga vers les Jacquets puis le Four. Vents très capricieux à l'abris de la côte mais outre le gain de temps par rapport à la route des chenaux, cette route accessible à marée haute uniquement offre une formidable vue sur la côte et une pause très appréciable sur la "Dune perdue" pour une baignade tiède avant d'arriver à Claouey. Nous sommes rejoints là par Valérie et Patrick à bord de leur mini-offshore. Enfin c'est le retour au corps mort pour une semaine sans voile. C'était la 17e sortie de la saison ; une bonne saison.

Samedi 19 et dimanche 20 juillet : trop de vent pour Hélène

Ces deux belles journées ensoleillées et, paraît-il, caniculaires à Bordeaux, nos équipiers pressentis se sont désisté. Tant pis pour eux.

Le samedi, c'est un aller-retour express jusqu'au large de la Vigne. Départ à 1 heure de la basse mer, à 15:00. Un ris dans la GV et le foc en réserve stressé par son sandow. C'est que ça souffle fort, env. 25-30 nds dans les bourasques, petite écume blanche sur une eau sombre. Route largue pour descendre et près bon plein pour le retour. Un moment d'acalmie lorsque nous menons le bateau à l'abris de la côte de Piquey, mais dans l'ensemble, c'est sportif pour le moins.

Le dimanche, départ à 14:00 pour une basse mer de 17:00. Nous partons GV haute, sans voile d'avant. Le bateau va déjà très vite au bon plein. A la hauteur de la Pointe aux Chevaux, large abattée pour entrer dans le chenal de l'Ile que nous dévalons au vent arrière malgré le courant de face. Rendu dans Mapoutchette, de nouveau au travers, Hélène prend la barre tandis que je prépare la bosse de ris. Mais, c'est quelle se prendrait au jeu, triomphant à dépasser quelques bateaux ! A l'entrée du Teychan, j'envoie le foc n°1 car il va falloir faire du près. Prise de ris "façon solitaire", barre amarrée. Malgré la puissance du vent, je maîtrise parfaitement le bateau qui pourrait se barrer tout seul ; mais dans les rafales adonnantes, le bateau a tendance à giter et je ne parviens pas toujours à anticiper... il faut reconnaître que ce n'est pas très confortable. Toujours est-il qu'Hélène trouve qu'il y a trop de vent... Une fois dans le chenal de Piquey, l'allure est plus maniable, ça repose. Face à Piraillan, Patrick nous ratrappe avec son Firefox 70CV. Je mets l'Iboga à la cape le temps d'un café à bord. Un vrai moment de détente. Puis fin du tour de l'Ile et retour sous voiles au corps mort.

Lundi : courbatures... qui a dit que c'est pas du sport le croiseur ?

Mardi 5 août : passes nord

Ce mardi, simple convoyage au retour de côte d’azur, la vraie mer nous manquait. Je me suis fait déposer par Hélène à Claouey vers 14:00. A 16:00, j’étais ancré devant le phare du Cap-Ferret. Embarquement de Hélène et Maguy. Route avec la fin du descendant jusqu’à la passe nord, à l’extrème sud de la pointe. Là où les déferlantes se rejoignent : demi tour. Arrivée à la plage du phare un peu tôt par rapport à la hauteur d’eau. Ca fait partie du plaisir de ce mouillage par ailleurs fabuleux quant à la vue et la sécurité.

Mercredi 6 août : Arguin

Mercredi, à bord, Hélène et Laurence qui tiendra la barre à l’aller comme au retour. Départ tardif dans l’après-midi. Avec le descendant route jusquà la deuxième lagune du banc d’Arguin. Nous y retrouvons une poignée d’andernosiens et de marseillais équipés pour la pèche. Farniente sur le banc, plongée, coup d’éponge sur la flottaison de l’Iboga... Le temps passe agréablement sur le banc d’Arguin en face de la dune du Pyla, à regarder les parapentes en spéculant sur lequel tombera le premier... Et voilà : arrivée d’un camion de pompiers sur la plage, rejoint par l’hélico et la vedette de la gendarmerie... A propos de gendarmerie, on m’a rapporté le comportement violent d’un jetskieur contre un plaisancier qui réclamait sa place pour acoster sur le banc... C’est le deuxième fait divers dont j’ai connaissance cet été après celui des deux individus à jet qui ont délibérément fait chavirer l’annexe d’un papi, avant de retourner sur lui l’assommer avec leurs coques... Sans l’intervention d’un témoin de la scène, la victime serait passée par le fond... Ca commence à craindre de plus en plus la Bassin je trouve :-( On dit que Sarkosy est en vacances au Ferret... Pour finir la journée, retour jusqu’au Mimbeau avec le courant. C'était la première fois de la saison que je descendais à Arguin. c'est loin, Claouey... Discussion en attendant la montée des eaux avec le propriétaire d’un autre 680. Mouillage vers 20:00.

jeudi 7 août : un point de droit

A bord, juste Hélène et le patron. Pour varier les plaisirs et aussi pour ne pas finir la journée à contre courant avec un vent hypothétique, nous faisons route vers le nord. Une fois n’est pas coûtume. Paisible remontée du courant sous ce soleil caniculaire qui ne nous lâche plus depuis plusieurs semaines. Un incident survient quand une vedette fonce dans notre direction, n’ayant vraisemblablement pas intégré les articles du Règlement relatifs aux “manoeuvres franches”, je cite la Règle 8 ”Toute manoeuvre entreprise pour éviter un abordage doit, si les circonstances le permettent, être exécutée franchement, largement à temps et conformément aux bons usages maritimes.” Evidemment, elle finit par nous éviter, mais de fort près. Trop près en tout cas au goût d’Hélène qui s’en prend au bateau; Une discussion animée et peu productive s’ensuit avec la femme du barreur, avant que celui-ci ne consente à reprendre sa route sans s’être excusé. Pour rafraichir les esprit, baignade à la cape. Demi tour face à Piraillan. La descente avec le courant va plus vite et nous voici rapidement en vue de bélisaire quand nous appercevons le cata “club de la Vigne” qui fait cap vers son port d’attache. Nous le prenons en chasse pour saluer nos amis ; vainement, car il a affalé les voiles et démarré son moteur. Ca sera pour une autre fois. Pour demain en fait...

Vendredi 8 août : Afrique entre amis

Avec Hélène qui tiens à me démontrer qu’elle a intégré le noeud de chaises sur écoutes de génois, nous ralions la plage de la Chapelle, à Arcachon, où nous avons donné rendez-vous à Patrick, Aude et David. Embarquement et départ sous voiles au bord de ce chenal chargé en corps morts. Tiens, nous nous faisons la réflexion que le bassin reste quand-même bien calme cette année en ce mois d’août aux fortes chaleurs et où l’on est tellement mieux sur l’eau, dans la brise légère et sous l’eau qu’à terre n’importe comment... Il est 14:00, il fait faim mais je fais patienter l’équipage tant que nous n’avons pas posé l’ancre devant Afrique, partie sud de l’ile aux oiseaux.

Il y a entre 1,00 et 1,50 m d’eau tiède sous le bateau. Nous y passerons une bonne partie de l’après-midi. Pique-nique au rosé presque frais, sieste, ploufs... Quand arrive Herber sur son grand cata qui convoie les jeunes aventuriers du club de la Vigne. Ayant débarqué son équipage sur l’ile, il se joint à nous pour un café-sieste. Puis, la marée ayant entamé sa décrue, l’heure de rentrer s’étant rapprochée, nous levons l’ancre et faisons route vers le Courbey sous voile, vent arrière.

Un incident désagréable ternit ces moments d’exception quand une paire d’individus barbotants dans le chenal d’Afrique se mettent à nous agonir d’injures des plus obscènes ayant trait à leurs autoprésumées capacités de pénétration nous concernant... Comme nous n’y répondons pas, ils en redoublent, mais, c’est à craindre, pour leur plus grand ridicule, leurs brailleries grotesques s’entendent de toute l’ile... Enfin, je me proposais de saisir notre ministre de l’Intérieur puisqu’il réside sur notre Bassin, sur le fait de savoir s’il serait à terme possible de ne pas être exposé à cette engance comme de ne plus être ennuyé par le jetski sur le Bassin. Ma tolérance diminue.

Mais la fin de la navigation est parfaite et c’est sans plus d’incivilité (hormis les bateaux à moteur qui passent à toute allure trop près de nous et nous envoient balader) que nous rejoignons le bout du banc du Mimbeau où je mouille le bateau pour une semaine d’absence. Prochaine sortie : vendredi 15 août.

Vendredi 15 août : trop froid pour le feu d'artifice

Première journée de "mauvais temps" depuis le début de la fameuse canicule de 2003. Malgré tout, l'équipage composé de Hélène, Julie, Alice, Richard et Virginie, est motivé pour quitter tôt notre escale bordelaise. Las. Ralentis par l'extrême fréquentation de la presqu'île en cette mi-août et, il faut l'avouer, en raison d'une appréciation erronée de ma part, nous arrivons une bonne heure trop tard pour profiter du bateau avant la marée basse. Pas de doute, l'Iboga est bien au sec. Nous y retournerons 2 heures après la renverse. Cap sur Arcachon avec le courant montant. Echouage rapide sur la plage d'Eyrac près du petit port pour débarquer Julie et Alice qui vont passer la semaine à Arcachon. Avec cette ribambelle de bateaux qui entrent au port et un vent du nord assez fort, décidément, cette côte est trop houleuse pour y échouer tranquillement. C'est le 15 août. Nous avions embarqué un pique-nique en vue de profiter sur l'eau du grand feu d'artifice nocturne mais vraiment, le vent est trop fort, il fait un frais auquel nous ne sommes plus habitué et la mer n'est pas agréable. Nous rentrons au Ferret pique-niquer au sec, dans la chaleur du barbecue.

Samedi 16 août : ski nautique à Afrique

Malgré un climat toujours humide, après la sieste, la fin de journée est vouée au ski nautique à Afrique. L'Iboga fait bien volontiers office de ponton. Arrivée après une traversée rapide du chenal de Piquey et avoir longé le Grand Banc par le sud, sous voile au près dans le petit estey d'Afrique. Ski, donc. Retour avec Richard sous spi à marée haute en traversant les parcs. Mouillage à l'ancre à Mimbeau vers 21:00.

Dimanche 17 août : la dérive ne remonte plus!

Départ tardif vers le Courbey pour la séance de ski nautique du jour. Une cahouène du Bancot est fatale à la dérive puisque je vais découvrir que le système de relevage est cassé : câble coupé net à la sortie du sertissage. Après à peine 25 ans ! Ya vraiment plus de qualité... Retour au moteur avec la dérive pendante. Mouillage à l'ancre en plein chenal pour éviter que le bateau n'échoue. Premiers tests de réparation de fortune pour ne pas perdre la fin du week end. Grâce à Philipe et son Tulio Abatte, retour à la plage au sec. Stats : c'était la 26e sortie de la saison ; très bonne saison pour l'instant : presque aussi bien que la saison 2000 (27 sorties à la même date) et le double qu'en 2001 et 2002 (13 sorties).

Lundi 18 août : bricolage éphémère

Finaliser le bricolage éphémèrement provisoire de fortune pour le système de relevage de dérive. Test. Casse. Renoncement forcé à la sortie optimistement prévue. Retour du bateau à l'ancre, bien à l'abri de la conche du Mimbeau pour la semaine. Si tout va bien, Philippe et Richard encore au Ferret vont s'occuper de réparer le système en mon absence. Car... c'est la rentrée :-( Vivement le week-end prochain qu'on fasse un peu de voile :-)

Dimanche 24 août : Ferret-Piraillan

Grâce à l'obstiné Philippe auquel rien ne résiste, la dérive s'est réparée "toute seule" cette semaine en mon absence. Fait remarquable : il paraît que, rendu au comptoir du Centre Marin, Philippe s'est retrouvé à discuter avec un autre 680tiste tenant en main le même câble à refaire et, plus fort, il était le 3e de la journée venu faire réparer la même avarie ! Le câble en question devait avoir été conçu pour tenir précisément 25 ans.

Bon, ce dimanche, nous arrivons à la plage du phare, Alice, Julie, Hélène et moi-même, sur le montant vers 13:00. Le bateau flotte sur 1,60m d'eau. Il fait faim et chaud, mais, avant de pique-niquer ou de partir au large, il faut aller au garage chercher du carburant pour le Mariner. Saleté d'essence : impossible de remplir la nourrice sans en mettre partout sur les bancs... Pique-nique et baignades au mouillage à l'intérieur de la conche du Mimbeau puis, sortie à la voile pour un tour sur le chenal de Piquey.

Parcours simplissime : cap sur l'antenne TV de Piraillan à contre-courant au bon plein et retour au largue à l'étale. Au début, Alice à la barre puis l'une après l'autre, mes équipières vont s'allonger dans la cabine et bientôt je me trouve seul sur le pont à barrer. Du vent à suffisance pour porter le génois léger, du soleil pour peaufiner le bronzage de la saison, ces paysages du Bassin jamais lassant car toujours différents grâce aux marées, un Sun 2000 loin devant, tout près, un peu sous mon vent, de plus en plus loin derrière... Ca va, le 680 se comporte bien. De retour au Ferret, je mouille à l'ancre à l'abris de la conche pour la semaine. C'était une journée de voile brève mais bonne.

ACTU ! nous y sommes : la commune de Lège-Cap-Ferret se voit déléguée la gestion des mouillages sur les côtes de la presqu'île. L'an prochain, "l'expérience" (on nous prend pour des c...) portera sur la zone Claouey-Piquey avant d'être étendue. Un appel d'offre (j'espère) en cours permettra de désigner deux entreprises privées pour assurer les prestations techniques. Une "police des corps morts" dotée de 2 fonctionnaires va être créée. Les entreprises nommées procéderont à l'enlèvement de tous les corps morts dès novembre. Le maire assure que le prix "ne monteront ni ne baisseront" (sic). Il n'est pas précisé si les titulaires d'une autorisation de mouillage pourront toujours, comme aujourd'hui, fabriquer et mouiller eux-mêmes leur propre corps-mort ou si, comme c'est plus probable (cf golfe du Morbihan, Oléron...) seront obligés de passer par la société désignée. Auquel cas, cela fera une belle augmentation, faisant passer le prix de 100 euros (prix actuel de l'autorisation seule pour un petit bateau) à 750 euros (estimation) ! Il n'est pas dit non plus ce qu'il adviendra du bon tiers des bateaux actuellement mouillés sans autorisation (env. un millier, mais je ne suis pas concerné). Dans le même temps, rien n'est fait dans le domaine de la répression des jet ski sur le Bassin.

Affaires à suivre.

Samedi 30 août : vieux gréements au Grand Coin

J'ai cassé le hale-bas samedi en tirant trop fort un câble bien usé... Encore un truc à réparer. Autrement, samedi c'était magique : départ de la régate de pinasses à voile depuis le Grand Coin (à l'obre de la pointe aux Chevaux, au niveau de Petit Piquey). Nous étions à la bouée sud du parcours ; tiercé à la bouée : Elvire, Capricieuse et Ferret-Capie.Une pinasse de Gujan tribord amure Autour : les bacs à voile et la Bisquine "la Cancalaise" invitée des arcachonnais. Beau spectacle. Et puis sur la descente contre le courant montant, un gros grain noir se déclare. Le vent monte d'un coup passant d'ouest à nord. Dommage, je viens de larguer le ris que j'avais pris dans la GV pour offrir à Hélène une navigation confortable... C'est là, le coup du hale-bas. Fallait voir le départ au lof et la bôme se mâter ! Affalage dans l'urgence puis, sous foc seul, entrée sur la plage du phare en pleine eau, remontée de la lagune du Mimbeau, ancre au fond.

Gros oiseau typique des SablonneysDimanche, pas d'Iboga mais sur l'eau quand même sur "Cogito", le catamarant 28 pieds de mon ami Herber du club de la Vigne. Pique nique sur les bancs des passes nord, baignade... Remontée devant les parcs du Ferret dans une tentative de capture de casserons. Sur le terrain de chasse, rencontre de Georges et Flo, puis Vincent et Cathy, occupés à pécher aussi. Pour nous, c'est chou blanc. Pour se consoler, on va faire un tour de voile. Parcours inédit et magnifique : le long de la dune du pyla, à 3 m de la plage, jusqu'au Petit Nice. Puis, au lieu de rentrer sagement, cap au nord pour contourner Arguin. On traverse la passe nord au niveau des bouées 2 et 3. La rentrée dans le Bassin se fait au niveau de la pointe. Encore quelque bord et c'est le retour à la Vigne pour un ti punch bien mérité sur le port. C'est qu'on a presque eu froid sur l'eau... Aïe, non Hélène pas sur la tête... Bon : on a eu TRES FROID, en fait.

Samedi 27 et dimanche 28 septembre : migration au sud

Iboga traine péniblement son corps mortDéjà un mois sans faire de voile ! j’ai complètement laissé passer l’arrière saison.
Par contre j’ai commencé à faire migrer mon corps-mort en “zone libre”, c’est à dire hors de la zone nouvellement contrôlée par la commune. En ce week-end pluvieux, j’ai péniblement arraché l’une des 2 pierres à sa vase claouesienne pour la traîner, accrochée au bateau, jusquà la plage du phare, en face de la pointe du mimbeau, qui va devenir mon mouillage permanent désormais. Il me reste l’autre pierre à porter. Je pense la poser assez près du chenal pour avoir un mouillage adapté en fonction des marées et des heures prévues de départs. Une manoeuvre au début sous les grains, assez pénible, il faut bien l'avouer, mais quel bonheur d'être sur l'eau au lever du soleil !

Une heure après le lever du soleil, sur l'Ile aux oiseaux

Samedi 22 novembre : dernière ?

Presque 3 mois sans faire de voile ! Triste record... Mais, bon, j'ai fait d'autres choses à la place. Ce samedi, après avoir fait - enfin - réparer la hale-bas de l'Iboga cassé le 30 août, Nous voici, Herber, Fred et moi même, pour la dernière (?) sortie de l'Iboga. On a un peu trainé avant de partir : décrochage du corps mort à 15:45. On a trouvé une mouette crevée au fond du cokpit ; morte de quoi ? Il ne faisait pas du tout le temps prévu par météofrance : un peu de vent d'est et ciel couvert au lieu du chaud sud fort annoncé... Mais, bon, on a eu le temps de monter de la plage du phare jusqu'au Four et retour, en partie sous spi. Presque plus un bateau au mouillage sur la zone de grand piquey, impressionnant de vide par rapport à la saison. Iboga marchait bien, du moins à l'estime, parceque le gps refusait obsinément d'accrocher les satellites. Il faisait bien nuit à notre retour, plus personne sur l'eau. Et assez froid aussi. La prochaine fois, c'est certainement pour désarmer l'Iboga.

Dimanche 7 décembre : dernière ?

Il y a deux semaines, j'avais sorti l'Iboga avec 2 équipiers pour - croyais-je - la dernière de la saison. Et bien non ! pas plus tard que ce dimanche, profitant qu'Hélène est restée travailler sur son mémoire de DU, et que le sun shinne en ce beau premier dimanche de décembre, je me suis fait une après-midi sur l'eau solo. Est-sud-est force 3 baissant à 2, assez frais naturellement avec cette odeur d'usine de pâte à papier, mais le vent était au RV. La marée aussi. Elle montait et faisait flotter le bateau depuis peu quand je me suis pointé à 13:00 à la plage du phare. Je m'étais bien couvert avec mes vètements de ski. Bien m'en avait pris : je n'ai pas eu froid en haut. Mais la faiblesse est venue des bottes. Je n'allais quand-même pas chausser mes Atomic à crochets micrométriques ! Il faut que je trouve autre chausse s'il y a une prochaine.
La nave. Direction Arcachon au près avec le montant. Au Grand banc, départ d'une régate du CVA - une quinzaine de participants ; sans moi. Devant Eyrac, embouché Mapoutchet en direction de l'île, toujours avec le courant au près sur l'autre bord. Tourné la pointe du Congre à 15:00 pour me trouver vent arrière à contre courant. Lente remontée du chenal de l'île jusqu'au droit du quartier nord. Là, je coupe au travers des terres, dérive et safran hauts. Sortie dans le chenal de Piquey au travers des pignots au "Canelon" en face de la Villa Algérienne (l'Herbe). Dernier bord au largue, après la renverse donc avec le courant descendant, jusqu'au mouillage du phare. Il est 17:00 à peine mais il est temps : le soleil menace de se vautrer derrière les arbres à l'ouest, la lune pleine se lève à l'est. Inimitable lumière. Je ne sens plus mes pieds. Une dernière frayeur dans l'annexe : pressé que je suis, l'aviron me glisse des mains dans l'eau ! Comme je me penche pour l'attraper, l'annexe embarque quelques seaux et mon bras est trop court ! Ca y est, je suis mouillé... heureuseusement, l'erre de l'annexe m'approche de la paguaie fugueuse. Fin de l'épisode. De retour dans la volvo, chauffage à fond. Est-ce la dernière ?


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