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Dimanche 16 juillet 2000 : une prise en mains pas trop violente

Coëf 73, BM à midi, ciel dégagé ; c'est le premier jour d'été de ce mois de juillet pourri, même s'il ne fait pas encore vraiment chaud. Il faut en profiter. J'ai embarqué Cathy et Vincent, à qui j'ai prêté l'Iboga pour une croisière de 3 jours dans le Bassin la semaine prochaine. La sortie du jour est donc une prise en mains. Le vent sera capricieux toute la journée, hésitant entre un est-sud-est normal le matin, une pétole profonde à la renverse et un thermique ouest de bon aloi et de courte durée avant de passer nord ; bref, n'importe quoi. De toute façons, à partir du Teychan, qu'on avale sous spi, on a le courant avec nous, au moins jusqu'au chenal de l'Ile (oui, on fait le tour de l'Ile par le Chenal dde Piquey, le tour du Grand Banc, le Teychan, Mapoutchette, etc.) Et puis, on coupe direct entre le port de l'Ile, quartier nord, et Hautebelle, l'entrée du chenal de Lège, et c'est le retour à la plage, assez tôt puisque mes équipiers jouent en début de soirée au 44, avec leur formation de Salsa. Un petit bricolage sur la chaise du hors-bord, qui menace de céder, et je laisse l'Iboga à l'ancre.


Samedi 15 juillet 2000 : juste un convoyage
La bruine persistante, qui sera décidément le climat caractéristique de la première quinzaine de juillet 2000, persiste. Les campeurs s'en rapelleront. Ce matin, je me suis fait convoyer à Arcachon par Vincent avec sa petite vedette. Et vers 19 h, après une journée en pleine forêt dans la cabane familiale, je quite le port d'Arcachon, où la bateau a passé la semaine. A bord, un équipier : François. La chance nous sourit : c'est le moment précis où le ciel se déchire, le vent se lève et la pluie s'arrète. On aura même un beau soleil rasant sous les nuages ! En moins de 2 h de navigation, c'est plié, l'Iboga a retouvé son port d'attache.
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Samedi 8 et dimanche 9 juillet 2000 : 8e aux 18 heures d'Arcachon
Enfin j'ai réussi à inscrire l'Iboga aux 18 h d'Arcachon, depuis 5 ans que je voulais les faire. Nous avons traversé en fin de matinée, pour retrouver au ponton du port de plaisance la Chunga, aussi engagée dans la course, skippée par Herber (il est énervé, Herber : les bateaux à couple ont cassé une jambette de pavoi), et Magorn, le Rocca de Eric, et puis le Microsail de Fred (en plein bricolage jusqu'au dernier moment : ses galhaubans ont cassé ; il a juste le temps de démater, en faire sertir des neufs et remonter le tout) et, enfin, l'Edel 2 vert de Mathieu. L'Iboga sera manoeuvré par Stéphane, qui a bien mérité son embarquement (voir plus bas : carénage), Patrick (aussi caréneur, mais moins expérimenté) et Gérard, l'ami de lycée qui n'a jamais mis les pieds sur un voilier mais il connaît des blagues. L'armement de sécurité compte au moins 7 bouteilles de bon vin, de quoi ripailler à 12 et un lecteur de CD. Les 18 heures, habituellement, c'est une longue course, fatiguante, avec au moins 4 h de calmes plats en fin de nuit, alors il faut prévoir.
Et bien justement, cette année, il n'y aura pas moins de 20 noeuds de vent, et jusqu'à 35 nds dans la matinée de dimanche ! Bon, à 18 h on rate un peu le départ (le moteur a calé dans le port, il a falu sortir sous voiles au près, et avec ce monde !), mais la course sera assez longue, jusqu'à midi demain, pour se refaire. Et les tours se succèdent ; en moyenne 2h30 par tour : de Thiers à la bouée de la plage du phare, au près ; remontée sur la bouée de Bélisaire au largue ; long bord au portant sous spi jusqu'au CVA ; louvoiement jusqu'à la jetée Thiers pour le pointage, et ainsi de suite.
Au début, l'ambiance est au top : verres de pastis, vieux Blues à fond, réglages subtils, toasts de bateau à bateau... et, la nuit venant, le silence se fait, la concentration se renforce... La nuit sera vraiment éprouvante, avec une demi lune qui nous abandone en pleine obscurité vers 2 h. Les yeux rougissent de scruter les lumières vertes et rouges des autres concurrents, imaginer les bords du chenal, sentir la forme de la voile, retrouver le girophare orange des bouées de parcours... Entre 3 et 4 h, on passe vraiment près d'un bateau qui arrivait de face sous spi, après, notre spi s'enroule pendant un départ au lof qui veut nous envoyer dans les pignots du Grand Banc.
Au petit jour, très gris, les bords sous spi sont chacun plus difficiles avec le vent qui monte et les forces qui déclinent. J'ai même été au désepoir de prendre un ris dans la GV, vers 10 h. Vivement midi... Je m'endors littéralement à la barre. Et enfin c'est la fin. On est tout près du port, tant mieux. Retour au ponton, remise des cagnards au comité et, en attendant la proclamation des résultats, on range, on nettoie, on écope les 20 l d'eau qui ont jailli par le puit de dérive... et on mange enfin. Il y a plein de restes, et on a même pas bu tout le vin ! Après une rapide enquête auprès des bateaux que je sais conviviaux et festifs, il semble que nous ne sommes pas les seuls à avoir négligé les activités bachiques pour nous consacrer à notre survie. Le soir, un peu écoeuré par le vent et la pluie, je décide de trouver une voiture pour rentrer. Le bateau restera à Arcachon une semaine.

Les résultats seront plutôt gratifiants : 62,6 miles parcourus, 63e distance sur 133 bateaux classés, et 8e de la classe (sur 50) en distance compensée.
Bravo l'Iboga ! La prochaine fois on fera encore mieux.

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Dimanche 18 juin 2000 : le shore break du Toulinguet
Un peus d'angoisse en matinée : à combien de personnes ais-je proposé hier soir de venir naviguer aujourd'hui ? Par bonheur, certains n'ont pas dû se réveiller assez tôt. C'est donc avec un équipage raisonnable que j'embarque : Nathalie, Pascale et Stéphane, mon équipier pour les prochaines 18 h d'Arcachon.
Nathalie est néophite ; aussi elle prend la barre d'emblée et ne la cèdera que passé le Ferret. Le vent est capricieux, tournant SE à NO, plus et moins fort alternativement : j'irai jusqu'à lancer le moteur pour passer une zone de pétole à la pointe du ferret et en fin de journée pour arriver à Claouey.
Quand au reste de la journée, rien que de très habituel, dans le genre exceptionnel : course avec les dauphins (ils gagnent), atterrisage au Toulinguet sous voiles, baignade dans le chenal et les passes, pique nique sur le banc - il n'est pas bondé, pour ce dimanche de juin ; effet de l'appel du 18 juin ou fête des pères ?
Pour partir, un peu de sport quand même : la marée montante fait rentrer la houle, à laquelle s'ajoutent les vagues des chalutiers et remonter sur le bateau n'est pas de tout repos ; c'est même assez dangereux avec les embardées spectaculaires. C'est qu'il y a du poids quand même, et un bon coup de moteur dans la tête ca doit bien assomer... Mais bon, chacun y arrive. Sur le retour, rien à raconter sauf un bord à bord avec Fred, histoire de programmer la soirée
, et une panne d'essence à 10 m de la plage. Excellente journée.


Samedi 17 juin 2000 : un tour de l'Ile solo

Bon, il reste des choses à faire après le carénage, mais la marée basse menace : j'irai travailler dans le chenal d'Arès : récurage du pont et du cokpit, révision de la bôme, repassage des drisses et rangement de la cabine à ma manière. Et, puisque le vent est là - un force 4 bien établi à l'est - , je pars. Contre courant et vent portant. Ce sera un tour de l'Ile par le chenal de l'Ile, Mapoutchet au travers - il y a du monde aux cabanes tchanquées - le Teychan sous spi - très long avec ce courant dans l'étrave - et le chenal de Piquey - je garde le spi au près bon plein jusqu'à Piraillan. A Claouey, je laisse l'Iboga à l'ancre devant le Club en prévision du départ du lendemain. Et une longue soirée s'annonce.

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Samedi 10 au lundi 12 juin 2000 : carénage très collectif

Cette année, j'ai accepté l'aide de deux ouvriers : Stéphane et Patrick. Il a fallu emprunter la remorque d'un voisin et le Patrol de Dominique pour sortir le bateau.
Samedi, dématage sur la plage en attendant la marée. Achat des produits à la Coopé : cette année j'ai choisi le Neptal SE Classique vert lagon (2 pots de 75 cl) de chez Oléron. J'espère que ca tiendra davantage que celle de l'an dernier ! Séance de haute pression et de racloir pour éliminer les hôtes indésirables de la carène ; il y avait bien des huîtres. Dégraissage au détergent suivi du passage à l'acide oxalyque sur les oeuvres mortes, pour blanchir la coque. Très difficile de travailler de rang, tant le chantier attire les amis pour causer en fumant une cigarette.
Dimanche : embauche à 11 h. J'ai tiré la remorque dans le jardin du Vieux Logis. Lustrage des oeuvres mortes et début de poncage des oeuvres vives pour éliminer le reliquat de vieil antifouling. Mais Bachus veille à nous préserver du surmenage : vite c'est l'apéro qui arrive, et nous voilà une dizaine assis sous le soleil à blaguer, tandis que Julie et Alice nous apportent des canapés de jambon et de pâté et que l'Iboga... attend notre bon vouloir. Après l'apéro, c'est le rosé et les poulets rôtis... le travail ne (re)commence que vers 17 h. C'est dur le carrénage ! L'étape délicate, c'est de boucher les trous de vis des lèvres de dérive : j'ai décidé de les supprimer, mais par expérience je sais que ces trous traversent la coque de part en part. A la fin de la journée, après poncage, mastiquage, et reponcage, une première couche de peinture est enfin étalée (il est 21 h !) Pendant ce temps, l'intérieur a été entièrement vidé et récuré et les voiles rincées.
Lundi heureusement est férié. Ca nous permet de passer la deuxième couche de peinture, y compris à l'emplacement des patins de remorque. Quelle belle coque !

Révision du mat - rivets, haubans, réas, éclairage...lazure du CP du safran ; rangement de l'armement du bateau et la marée est là... à l'eau. François tombe à pic avec sa voiture équipée d'une boule. Et Herber aussi, avec son expérience. Décidément, tout est plus facile avec un peu d'amitié et de solidarité.
En fin d e journée, rematage avec la nouvelle girouette et l'aide bienvenue de Thierry.
Voilà, c'est presque fini. L'Iboga peut rallier son corps mort. Vivement les 18 h d'Arcachon pour leur montrer qu'un Jouët 680, ca peut aller vite.




Dimanche 4 juin 2000 : Martine à la barre


Une météo bien pourrie, avec orages, passages pluvieux, vents chaotiques variant entre 24 et 1 noeuds… a découragé la plupart des plaisanciers. Pas l’Iboga, qui porte aujourd’hui la lourde responsabilité du baptême de voile de Martine. Et par bonheur, sauf au départ et à l’arrivée, la pluie nous épargnera. Le spi nous entraîne à vive allure jusqu’à Grand Piquey ; à partir de là, le vent est à son maximum et les départs au lof se font par trop scabreux : on envoie le foc n° 1 à l’avant et on prend un ris dans la GV, ca calme la bête. Le descendant par coëf. de 101 nous propulse jusqu’au Toulinguet. Nous touchons le banc à marée basse. Il n’y a personne ! Apéro, petite salade de saison dans le carré, café puis promenade sur le sable pour déranger un peu les mouettes. La houle commence à rentrer et drosse sévèrement le bateau sur la plage ; ca gratte les cracoys, très bien. Pour la remontée, toute la toile au vent. Naturellement c’est du près jusqu’à Piraillan et du travers pour la suite. A 2 heures de la pleine mer, on coupe par les Jacquets, le Four et la dune perdue : slalom entre les bateaux ; tout passe. Reprise du corps-mort sous voile. Encore un petit pastis en attendant que la pluie se calme. Pliage, rangement et godille jusqu’au bord. Que mon nouveau mouillage est loin ! Et bien voilà : Martine a barré l’Iboga sur plus de 10 miles.


Dimanche 21 mai 2000 : les dauphins

Dissipées, les vapeurs de ti-punch du 44 : grand beau soleil et vent d'ouest à suffisance : midi, seul à bord, je m'échappe avant que l'eau n'aie déserté Madone ; la BM est à 15 h. Waouh ! c'est que ca va vite avec le courant descendant et toute la toile sous 15 noeuds de vent. J'ai deux rendez-vous : à la jetée de Piquey pour embarquer Muriel, Eric, Françoise et Marie-Claude (et Gali, la chienne), puis à la plage de l'Herbe où Jef se joint à nous. Descente vers le Toulinguet. L'Iboga au grand largue fuit devant le pluie tandis que les huîtres, les sandwiches et le vin passent un sale moment. Puis le ciel se ferme et une petite pluie recouvre le Bassin ; une heure un peu renfrognée mais à l'arrivée sur le banc, le soleil est revenu. On a bien fait d'insister. C'est une journée à dauphins : 2 cadavres à moitié décomposés sur le banc, et, sur le retour, 2 bien vivants qui jouent avec la bouée n° 11 dans le chenal. Le retour est très rapide, sous force 4 à 5 bft dans les risées. J'ai gardé le génois médium et toute la GV, bien aplatie, pataras et hale-bas à bloc et chariot sous le vent ; quelques départs au lof, mais dans l'ensemble le bateau reste bien raide. A la mi-marée haute, entre les bancs et la pointe du Cap-Ferret, la houle rentre : l'Iboga se cabre, plonge, des vagues à négocier... on se croirait un moment dans la vraie mer ! De nouveau à l'Herbe, pour débarquer Jef, puis derniers bords jusqu'à Claouey. Ferlage de la GV, rangement du reste, vaisselle au club-house, raccrocher le navire à sa bouée... Et pour finir, plateau de fruits de mer improvisé sur la pelouse du port, avec Manu et Marie-No. Bouh, la vie est dure.
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